Comment j'ai écrit certains de mes livres
Comment j'ai écrit certains de mes livres est un ouvrage de Raymond Roussel paru en 1935, deux ans après sa mort, où l'auteur d'Impressions d'Afrique et de Locus Solus présente, sous le nom de « procédé », les techniques de composition de ses romans et de ses pièces de théâtre, dont l'étrangeté avait dérouté ses contemporains. PrésentationContextePublicationEsquisse autobiographiqueTechniques de compositionDès les premières lignes, Raymond Roussel présente le propos de son dernier ouvrage comme un projet de longue date : « Je me suis toujours proposé d'expliquer de quelle façon j'avais écrit certains de mes livres (Impressions d'Afrique, Locus Solus, L'Étoile au Front et La Poussière de Soleils[2]) ». François Caradec souligne combien « le ton qu'il emploie nous rappelle celui de l'inventeur qui dépose un brevet[3] » : « Il s'agit d'un procédé très spécial. Et, ce procédé, il me semble qu'il est de mon devoir de le révéler, car j'ai l'impression que des écrivains de l'avenir pourraient peut-être l'exploiter avec fruit[2]. » Prémices du procédéRoussel présente la méthode employée pour la composition de ses premiers récits :
Le procédé simpleRaymond Roussel présente le procédé « simple » comme une amplification du procédé précédent, qui aboutit à la rédaction d'Impressions d'Afrique et des livres suivants, étudiés par l'auteur : une première étape, très longue selon lui, consiste à trouver « de nouveaux mots se rapportant au mot billard, toujours pour les prendre dans un sens autre que celui qui se présentait tout d’abord », obtenant « chaque fois une création de plus[5] ». Les associations de mots se font, en pratique, par le moyen de la préposition à[6]. Roussel donne une quarantaine d'exemples, très divers, s'appliquant tous à son premier livre composé suivant ce procédé. Ainsi, 1° Palmier (gâteau) à restauration (restaurant où l’on sert des gâteaux) ; 2° Palmier (arbre) à restauration (sens de rétablissement d’une dynastie sur un trône) — d'où « le palmier de la place des Trophées consacré à la restauration de la dynastie des Talou[6] ». 1° Cercle (rond) à rayons (traits géométriques) ; 2° Cercle (club) à rayons (rayons de gloire) — d’où le « Club des Incomparables »[7]. et bien d'autres. Le plus célèbre, à l'origine d'un objet invariablement cité pour résumer Impressions d'Afrique, est constitué des trois associations suivantes :
Selon Roussel, « ces trois derniers accouplements de mots m’ont donné la statue de l’ilote, faite en baleines de corset, roulant sur des rails en mou de veau et portant sur son socle une inscription relative au duel d’un verbe grec[7] ». Le procédé évoluéLa complexité du procédé s'accentue, dès Impressions d'Afrique. Roussel indique seulement que « le procédé évolua et je fus conduit à prendre une phrase quelconque, dont je tirais des images en la disloquant, un peu comme s’il se fût agi d’en extraire des dessins de rébus[8] ». Ces « phrases quelconques » vont de titres d'ouvrages, comme Le Rideau cramoisi (nouvelle de Barbey d'Aurevilly), devenu « Rit d'ocre à moisi » dans Impressions d'Afrique[9], à des alexandrins de Victor Hugo ou d'autres poètes, dont l'auteur lui-même, décomposés et recomposés : 1° Elle commence tôt sa tournée asticote 2° Ailé coma . . Saturne Élastique hotte composant, dans Locus Solus, « l’épisode du coq Mopsus : ailé (le coq ailé) coma (immobile comme dans le coma) ; Saturne (mis en communication avec Saturne) ; puis la hotte élastique[10] ». AnalyseCritiquesAndré BretonComment lire Raymond RousselBibliographieÉditions modernes
Critique et analyse
Références
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