L'épreuve est composée d'un saut et d'une course de ski de fond de 10 km. Les points obtenus lors du saut sont convertis en secondes et les athlètes partent selon le classement du saut lors de la course de ski de fond. L'arrivée de la course de ski de fond détermine le classement final.
Quarante-six athlètes participent à cette compétition. Un temps incertain en raison d'un virus, Eric Frenzel domine le concours de saut à ski avec un saut de 139,5 mètres. Il s'élance en tête de la course de fond mais est vite rejoint par neuf autres athlètes. La victoire se joue entre deux Norvégiens et trois Allemands. Le Norvégien Jørgen Graabak remporte l'épreuve au sprint devant son compatriote Magnus Moan et l'Allemand Fabian Riessle.
Le saut à ski a lieu sur le tremplin Russki Gorki qui est situé à Krasnaïa Poliana[1]. Le tremplin a été construit pour cette édition des Jeux olympiques[1]. La construction du tremplin a coûté 50 millions d'euros[1]. Le stade dispose de cinq tremplins : K 125 (utilisé lors de cette épreuve), K 95, K 72, K 45 et K 25[1]. La capacité du stade est de 7 500 spectateurs[1],[2]. Le ski de fond a lieu à proximité du tremplin[3]. Le point le plus bas du parcours de ski de fond se situe à 615 m et le plus haut à 665 m[4]. Deux épreuves de la Coupe du monde de combiné nordique ont eu lieu sur ce tremplin en février 2013[1] Le combiné nordique sur grand tremplin avait été remporté par l'Autrichien Bernhard Gruber avec 14,1 s d'avance sur l'Allemand Eric Frenzel et 15,5 s sur son compatriote Wilhelm Denifl[5].
Calendrier
Trois entraînements ont eu lieu les 15, 16 et 17 février. L'épreuve a lieu le . La partie du saut à ski commence à 13 heures 30[4] et la course de ski de fond commence à 16 heures (Heure de Moscou)[4].
Format de l'épreuve
L'épreuve commence par un saut sur le grand tremplin d'une taille de 140 mètres (K 125)[6]. L'ordre de départ du saut est l'inverse du classement mondial[7]. Le premier du classement mondial part donc en dernier[7]. Ensuite, les différences de points sont converties en secondes selon le tableau de Gundersen, un point valant quatre secondes[8],[9]. Les athlètes partent selon le classement du saut dans la course de ski de fond de 10 kilomètres et l'arrivée de cette course détermine le classement final[8].
Des pays comme l'Autriche, la Norvège ou l'Allemagne dispose d'un quota de cinq athlètes pour ces jeux olympiques[19]. Cependant, seulement quatre athlètes par pays peuvent être engagés par ces nations. Bernhard Gruber remplace Wilhelm Denifl qui était aligné sur le tremplin normal[20]. La Norvège choisit d'aligner Jørgen Graabak à la place de Mikko Kokslien en raison des bonnes performances réalisées par Jørgen Graabak lors des entraînements[21],[22]. Pour l'Allemagne, Björn Kircheisen est préféré à Tino Edelmann[23].
Les entraînements de sauts ont eu lieu les 15, 16 et 17 février. Les athlètes peuvent effectuer trois sauts lors de chaque entraînement. Jason Lamy-Chappuis, Akito Watabe et Evgeniy Klimov dominent chacun un saut lors du premier entraînement[24]. Bernhard Gruber, Christoph Bieler et Tino Edelmann l'emportent respectivement sur le premier, le deuxième et le troisième saut du deuxième entraînement[25]. Haavard Klemetsen domine les deux premiers sauts du troisième entraînement[17]. Bernhard Gruber domine le dernier saut[17]. Parmi les favoris, Frenzel ne dispute pas les deux derniers entraînements[25],[17] en raison d'un virus contracté le samedi[26].
Récit de l'épreuve
Contrairement aux jours précédents[27], le temps est nuageux et pluvieux le [15].
Lors du concours de saut, l'Estonien Kristjan Ilves s'élance en premier de la porte 38[28]. Les autres athlètes s'élancent de la porte 40[28],[15]. Kristjan Ilves, avec un saut de 125 mètres, mène le concours jusqu'au saut de Bernhard Gruber[15]. S'élançant en dernière position, Eric Frenzel réalise un saut de (139,5 mètres) qui le place en tête au classement intermédiaire[21]. Il devance Håvard Klemetsen et des outsiders tel que Bernhard Gruber, Akito Watabe et Jason Lamy-Chappuis[21]. Jason Lamy-Chappuis, un des favoris, est à 33 s du leader et il estime que « ça reste jouable » et qu'il est « placé pour le podium »[29].
Avec un saut de 132 m, Jørgen Graabak n'est qu'à 42 s du leader ce qui fait de lui un prétendant aux médailles[21]. Le tenant du titre Bill Demong est 38e avec un saut de 116,5 m[21]. Taihei Katō chute à la réception de son saut[30] et se blesse au bras[31], au coude[30] et à l'épaule droite[30] ce qui l'oblige à déclarer forfait pour le fond[31] et pour l'épreuve par équipes[30]. Comme lors de l'épreuve sur le tremplin normal quelques jours plus tôt, Todd Lodwick renonce après le saut à cause d'une blessure à l'épaule[32].
Lors du ski de fond, Eric Frenzel part en tête avec 8 s d'avance sur Håvard Klemetsen qui le rejoint rapidement[21]. Ensuite, Bernhard Gruber rejoint le duo de tête[21]. Puis Jason Lamy-Chappuis, Akito Watabe, Jørgen Graabak et Magnus Moan reviennent progressivement dans le groupe de tête ce qui porte ce groupe à sept athlètes après 1,5 km[15]. Ensuite, les trois Allemands Fabian Riessle, Björn Kircheisen et Johannes Rydzek rentrent également sur le groupe de tête[15]. Ce groupe est mené successivement par Jason Lamy-Chappuis[15], Bernhard Gruber[15] et Magnus Moan[15],[21]. Håvard Klemetsen et Eric Frenzel ont des difficultés à suivre le rythme et sont distancés dans le dernier tour[15]. Akito Watabe chute dans une descente dans le dernier tour[15]. La victoire se joue entre deux Norvégiens (Jørgen Graabak et Magnus Moan) et trois Allemands (Fabian Riessle, Björn Kircheisen et Johannes Rydzek)[21]. Jørgen Graabak rentre en premier dans le stade suivi par les trois Allemands et Magnus Moan[33]. Fabian Riessle pousse Johannes Rydzek qui chute[33]. Jørgen Graabak remporte le sprint devant Magnus Moan et Fabian Riessle[21]. Il s'agit du premier doublé norvégien dans une épreuve olympique de combiné nordique depuis 78 ans[34]. Après avoir terminé 35e du tremplin normal, Jason Lamy-Chappuis termine septième de cette épreuve[35]. Il s'agit de son premier championnat sans médaille individuelle depuis les championnats du monde de Sapporo en 2007[36].
Réactions
Jørgen Graabak déclare à l'issue de la compétition que « c'est un peu irréel. Il va me falloir du temps pour apprécier ce moment. Je ne pensais pas pouvoir réaliser cela[3] ». Jason Lamy-Chappuis n'était pas dans un bon jour : « Il y a des jours comme ça où les jambes ne suivent pas. Dès les premières accélérations, j'ai essayé de m'accrocher, mais j'ai senti les cuisses qui me brûlaient. Je savais que c'était terminé[37]. ». Björn Kircheisen, déçu de sa quatrième place, avait les jambes plein d'acide lactique dans les 300 derniers mètres[38],[note 1]. Hermann Weinbuch considère que Björn Kircheisen a attaqué trop tôt[39]. Magnus Moan est heureux de sa deuxième place car il sentait dans la dernière montée ses jambes moins bonnes que d'ordinaire[34],[note 2]. Akito Watabe juge qu'il s'agissait d'une course compliquée où il était difficile de garder une bonne position[34]. De plus, la pluie l'a gêné[40]. Jørgen Graabak et Magnus Moan pensent que la pluie les a avantagés car ils sont tous les deux originaires des environs de Trondheim où il pleut environ 150 jours par an[34],[40].
Le tableau ci-dessous montre les résultats de la compétition avec le nom des participants, leur pays, leur classement, les temps dans l'épreuve de fond, la longueur de leurs sauts et les points qu'ils ont remporté dans les deux épreuves[9],[41].
Résultats complets de l'épreuve de combiné nordique en grand tremplin
↑La citation originale est : « Das ist Sport, das ist bitter mit dem vierten Platz. Es hat wieder einmal nicht sein sollen. Ich hatte hinten am Berg schon das Gefühl, dass ich das Rennen gewinnen kann. Aber dann ist mir auf den letzten 300 Metern die Luft ausgegangen, ich war völlig übersäuert. », Björn Kircheisen
↑La citation originale est : « Honestly, on the last hill I didn't feel that I had the same legs as usual. I'm happy to be back on the podium ... this means that I still have something to do in this game. », Magnus Moan
La version du 29 janvier 2016 de cet article a été reconnue comme « bon article », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.