Originaire de la Vendée[réf. nécessaire], il est très vite plongé dans le monde militaire[2]. Son père, Gérard Prouteau, colonel de gendarmerie, est le co-inventeur du système PROSAM ancêtre du fichier JUDEX. Christian Prouteau grandit dans une caserne à Ghisonaccia en Corse.
À l'époque, Prouteau, encore jeune lieutenant, doit convaincre tant en interne qu'auprès de l'administration de l'utilité et de la compétence de son unité. Il y parvient grâce au succès de plusieurs missions importantes réalisées sous son commandement, comme la prise d'otages de Loyada en février 1976, de la centrale de Clairvaux en janvier 1978 et celle de l'hôtel Fesch en février 1980 en Corse.
L'unité, d'abord sous son commandement puis sous celui de ses successeurs, acquerra une réputation nationale puis mondiale[N 2]. Christian Prouteau reçoit sept citations pour les opérations qu'il dirige (64 opérations sur les 67 effectuées par le GIGN pendant son temps de commandement)[5].
Peu apprécié par le président François Mitterrand, élu en 1981, l'existence de GIGN se trouve menacée. Christian Prouteau cherche le soutien du ministre de la défense, Charles Hernu en lui proposant de venir visiter les locaux du GIGN et de démontrer à quel point l'unité est importante. Après une démonstration exceptionnelle devant la commission parlementaire de défense, il reçoit le soutien du ministre affirmant que le GIGN est devenu indispensable[6].
Christian Prouteau quitte le GIGN après neuf ans de commandement actif pour créer le Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), le . L'unité est chargée de la protection du président Mitterrand, mais aussi de celle de sa fille, Mazarine Pingeot, dont le chef de l’État ne veut pas que l'existence soit dévoilée[N 3].
Il est admis à faire valoir ses droits à la retraite le [9]. Retiré dans le 14e arrondissement de Paris, il réserve son temps à l'association des anciens et amis du GIGN.
Christian Prouteau intervient régulièrement comme chroniqueur à partir de 2019 sur CNews dans l’émission de débat de Clélie Mathias en début d’après-midi : La Belle Équipe.
Démêlés politico-judiciaires
Christian Prouteau est mis en cause dans deux affaires survenues pendant qu'il était en poste à l'Élysée.
Mais, en 2005, il est condamné à une peine de huit mois de prison avec sursis et au versement d'une amende de 5 000 euros dans le cadre de l'affaire des écoutes de l'Élysée[10],[11].
En 2014, les juges d'instruction Roger Le Loire et Charlotte Bilger, enquêtant sur une affaire de corruption dans l'octroi de titres de séjour impliquant « l'escroc des stars » Christophe Rocancourt, l'ancien secrétaire d'État chargé de l'Intégration Kofi Yamgnane et Christian Prouteau, le font interpeller à Paris, le , lui signifiant sa mise en garde à vue[12]. L'instruction s'est terminée le [13].
↑Le général Héraut, commandant la gendarmerie de la région Ile-de-France, sélectionna Christian Prouteau sur la recommandation du capitaine Jean-Pierre Baux, qui avait travaillé avec ce dernier lorsque, officier à l'escadron 6/3 de Saint-Denis, le lieutenant s'occupait de la formation des équipes commando (précurseurs des pelotons d'intervention actuels. Sources : Christian Prouteau, Mémoires d'État et Roland Môntins, GIGN, 40 ans d'actions extraordinaires.
↑Près de 3 000 conversations concernant 150 personnes, dont 7 pour des raisons qui ont été jugées contestables, ont été enregistrées entre janvier 1983 et mars 1986. Les écoutes, que les initiés appellent les « bretelles du président », ont cessé en 1986. Elles ont directement concerné plus d'un millier de personnes.
↑Collectif, Histoire de la gendarmerie mobile d'Île-de-France, 3 volumes, Éditions SPE-Barthelemy, Paris, 2007, (ISBN2-912838-31-2). Tome II, p. 314-315. « Tableau récapitulatif avec dates officielles de création des unités ».
↑Recevant une décharge de plombs no 2 calibre 12 en plein visage, à moins de cinq mètres, il s’en sort quasiment indemne, malgré les 54 impacts de plombs, avec seulement la voix cassée. Source : « GIGN : principales opérations » sur le site GIGN historique.com (consulté le 7 mai 2016).
« Christian Prouteau à l'origine de l'affaire ? », dans Frédéric Charpier, Les hommes de main du président : de Foccart à Benalla, Paris, Éditions du Seuil, , 272 p. (ISBN978-2-021-42096-8).