Les cheveux de Pélé, en tahitienLauoho o Pele ou rouru o pere, sont une roche volcanique (également nommée obsidienne capillaire[1],[2],[3]) issue d'une gouttelette de lave très fluide, généralement basaltique, qui s'étire en longs et fins filaments sous l'action du vent. Ce type d'obsidienne tire son nom de Pélé, la déessehawaïenne du feu et des volcans, – une dénomination utilisée dès le XIXe siècle par des observateurs tels que W. T. Brigham[4], F. W. Krukenberg[5] ou H. N. Moseley[6] et confirmée par J. D. Dana dans son ouvrage de référence sur l'archipel hawaïen publié en 1890[7].
En fonction de la viscosité de la lave et de la force du vent, les cheveux de Pélé peuvent ne pas s'étirer complètement en filaments : ces derniers se terminent alors par une goutte plus ou moins grosse, appelée « larme de Pélé »[8].
En Islande, le phénomène est appelé Nornahár[11], soit « cheveux de sorcière »[12]. On en a par exemple trouvé en abondance près du volcan Bárðarbunga lorsqu'il s'est réveillé en 2014-2015[12].
Lors de l'éruption du mont Mihara sur l'île d'Izu Ōshima (Japon) en novembre 1986, d'importantes retombées de scories et de cheveux de Pélé ont été observées[13].
Caractéristiques et formation
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En fonction de la finesse des filaments et de la force du vent, les cheveux de Pélé peuvent être transportés à des kilomètres du lieu de leur formation jusqu'à des zones agricoles. Ils constituent alors une catastrophe naturelle pour les agriculteurs et éleveurs car ces aiguilles sont composées de verre d'origine volcanique qui est aussi dur, cassant et coupant que du verre traditionnel. Les cultures sont alors rendues impropres à la consommation et le bétail ne peut pâturer dans les prés contaminés sous peine de risquer de se perforer le système digestif en les ingérant.
Notes et références
↑Christiane Noireau, L'Esprit des cheveux : Chevelures, poils et barbes, Mythes et croyances, Turquant, Éditions Cheminements, coll. « L'Esprit de la création », , 251 p. (ISBN978-2-36032-016-5, lire en ligne), p. 102
↑ a et bNivoelisoa Galibert, « De l'obsidienne capillaire aux cheveux du volcan : Le Piton de la Fournaise dans la psyché des contes et légendes », dans Françoise Sylvos et Marie-Françoise Bosquet, Magma Mater : L'Imaginaire du volcan dans l'océan Indien, Le Publieur, , 248 p. (ISBN9782350610030, présentation en ligne), p. 33-52
↑(en) W. T. Brigham, Notes on the Volcanoes of the Hawaiian Islands : with a history of their various eruptions, Riverside Press, Cambridge, 1868, p. 46-53 ; 82-86
↑(de) Friedrich Wilhelm Krukenberg, Mikrographie der Glasbasalte von Hawaii : petrographische Untersuchung, Tübingen, 1877, 38 p. + nombreux schémas
↑(en) H. N. Moseley, Notes by a naturalist : an account of observations made during the voyage of H.M.S. 'Challenger' round the world in the years 1872-1876, Macmillan and Co., Londres, 1879, p. 502 [1]
↑(en) J. D. Dana, Characteristics of volcanoes, with contributions of facts and principles from the Hawaiian Islands Sampson Law, Londres, 1890, p. 160-161[2]