Chen QiushiChen Qiushi
Chen Qiushi (chinois simplifié : 陈秋实 ; chinois traditionnel : 陳秋實 ; pinyin : ) né le , est un avocat, journaliste citoyen et lanceur d'alerte chinois, devenu très populaire en couvrant sur le terrain les manifestations de 2019-2020 à Hong Kong ainsi que le début de la pandémie de Covid-19. Critique du gouvernement chinois, il est arrêté par les autorités le au motif d'une mise en quarantaine forcée dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Il disparaît jusqu'en septembre 2021 mais aurait été en résidence surveillée chez ses parents depuis septembre 2020. Lors de sa réapparition, il ne fournit aucune explication sur les circonstances de sa disparition. BiographieJeunesseChen Qiushi est né le dans la préfecture de Daxing'anling dans la province de Heilongjiang (Chine). Il étudie le droit à l'Université de Heilongjiang. Après ses études, il rejoint un cabinet d'avocats à Pékin[1]. Manifestations de Hong Kong de 2019-2020À partir du , des manifestations éclatent à Hong Kong et dans le monde contre l'amendement de la loi d'extradition par le gouvernement de Hong Kong. Les manifestants demandent d'annuler l'amendement qui pourrait permettre au gouvernement chinois d'intervenir dans le système juridique indépendant de Hong Kong. Les Hongkongais ainsi que toutes les personnes passant par Hong Kong serait alors menacé d'une extradition vers la Chine commandée par le gouvernement chinois. Chen Qiushi couvre la manifestation en première ligne et publie des vidéos ou il critique le gouvernement pour « avoir qualifié les manifestants d'émeutiers violents ». Quelques jours après la publication des vidéos, il est arrêté par les autorités de Pékin, qui suppriment ses vidéos et son compte Sina Weibo qui compte alors 740 000 abonnés[2]. Pandémie de Covid-19Privé par les autorités de l'accès aux réseaux sociaux chinois, Chen Qiushi se tourne vers YouTube et Twitter pour continuer son activité de journaliste citoyen. Il se rend le 23[3] ou le 24[4] janvier 2020 à Wuhan (Hubei), épicentre de l'épidémie de Covid-19 qui frappe alors la Chine. Il enregistre des interviews des habitants et visite et filme les hôpitaux de la ville, y compris l'Hôpital Huoshenshan alors encore en construction. Il décrit les médecins en sous-effectifs et le manque de matériel médical[4]. Ses rapports mettent en évidence un large décalage entre le discours officiel et la réalité du terrain en chine. Chen diffuse des entretiens avec le personnel médical de plusieurs hôpitaux qui déclarent que de nombreux décès dus au virus ont été dissimulés, que les fournitures sont insuffisantes et que la censure du gouvernement entravait la diffusion d'informations importantes sur la maladie. Chen dénonce l'atmosphère de confusion et de paranoïa dans la province du Hubei qui rend difficile le travail des locaux et la distribution des fournitures permettant la protection et la lutte contre le virus[réf. nécessaire]. Dans une vidéo publiée le , il montre les couloirs bondés et les corps allongés sur le sol des hôpitaux de Wuhan, une situation bien plus chaotique que la version officielle des organes de presse du gouvernement chinois[3]. Chen parle face caméra et dénonce le manque de masque, de tests et de matériel de protection. La police contacte ses parents pour s'informer de ses déplacements et l'appelle dans la semaine de son arrivée à Wuhan. Dans une vidéo prise depuis sa chambre d'hôtel à Wuhan, Chen déclare[5],[3] :
Il est arrêté la semaine suivante[5]. Arrestation des citoyens journalistesAu cours du mois de Chen Qiushi, Fang Bin et Li Zehua, tous trois lanceurs d'alertes, citoyens journalistes et contradicteurs de terrain de la version officielle de gestion de la crise par le régime chinois sont arrêtés et disparaissent. Le , une semaine après sa vidéo polémique du , Chen annonce à sa famille qu'il compte se rendre dans un des hôpitaux temporaires de Wuhan. Il disparaît dans la soirée. À partir de 19 heures, aucune des tentatives de contact de ses proches n'aboutit[6],[7]. Dans les jours qui suivent, sa famille est prévenue par la police qu'il a été mis en quarantaine forcée[8], il ne présente pourtant à ce moment aucun symptôme au dire d'un de ses proches[5]. Le , Fang Bin[9] et le Li Zehua[10], deux autres citoyens journalistes lanceurs d'alertes sur la situation à Wuhan disparaissent également. LibérationLa date de sa libération n'est pas connue. Il aurait été placé sous résidence surveillée chez ses parents à Qingdao à la fin de l'année 2020[11]. Le , il réapparait dans une courte vidéo de son ami Xu Xiaodong et publie une lettre sur Twitter. Dans la lettre, il déclare « Au cours des vingt derniers mois, j'ai vécu beaucoup de choses. Certaines peuvent être discutées, d'autres non, je pense que vous comprenez »[12]. Réactions à son arrestationChine
Étranger
Références
Voir aussiArticles connexes
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