Chemin des Poissonniers
Le chemin des Poissonniers, dans le nord de Paris, aussi appelé chemin de la marée, est une ancienne voie parisienne. Origine du nomCette voie tire son nom du fait qu'elle est la route reliant le nord de la France et les Halles de Paris emprunté par les marchands de poissons. HistoriqueSelon Théodore Vacquer, c’est un ancien chemin gaulois qui dédoublait la voie romaine réservé aux transports vulgaires et encombrants[1]. Le chemin des Poissonniers dans le nord de Paris, aussi appelé chemin de la marée, est une ancienne voie parisienne qui existait déjà en 1307[2] et a été utilisé pendant très longtemps pour acheminer les produits de la mer, par des convois appelés chasse-marées[3], des ports du nord de la France comme Dieppe ou Boulogne-sur-Mer[4], vers les Halles de Paris[5]. Les marchandises pouvaient aussi être débarquées au port de Saint-Denis[6]. Il a gardé sa vocation jusqu'à l’avènement du chemin de fer vers 1850[7]. Le chemin a porté diverses appellations : chemin de Saint-Denis, chemin Puquetière, chemin de Franciade[1]. Il en existe toujours plusieurs segments visibles, en partant du Nord:
À partir de Saint-Denis, le tracé est beaucoup plus clair[8]:
Entre Saint-Ouen et Saint-DenisLe chemin des Poissonniers marque de longue date la limite communale de Saint-Ouen et de Saint-Denis, entre la rue du Landy et la porte des Poissonniers. Néanmoins, sa partie audonienne est de nos jours en grande partie impraticable. En effet, bien qu'il existe aux deux extrémités du territoire communal de Saint-Ouen-sur-Seine une rue des Poissonniers correspondant au tracé historique, ces deux tronçons sont interrompus par la présence de deux importantes emprises foncières, d'une part le cimetière parisien de Saint-Ouen et d'autre part le dépôt SNCF du Landy, à Saint-Denis. En effet, le chemin des Poissonniers fut dévoyé lors de l'aménagement du cimetière en 1872. Dans un second temps, s'ensuivit une modification des limites communales, le quart nord-est du cimetière un moment sur Saint-Denis fut ainsi cédé à sa voisine, le chemin retrouva ainsi son rôle de limite communale. À la suite de ce dévoiement, le chemin des Poissonniers se trouva cerné par les voies ferrées et le cimetière. En 2018, cette portion est propriété de la SNCF[10]. Bien que son emprise soit principalement utilisée pour une voie routière interne au dépôt, des infrastructures ont été bâties dans les années 90 pour l'entretien des rames TGV, ainsi une voie de garage occupe l'emprise du chemin. Immédiatement en limite de ce dépôt ferroviaire est situé le mur d'enceinte du cimetière. Hormis en supprimant ces infrastructures ferroviaires, la situation actuelle rend donc impossible le fait de disposer d'une largeur suffisante sur l'ensemble du linéaire pour permettre une réouverture du chemin jusqu'à la rue du Landy, malgré le souhait exprimé par les riverains et les associations locales de disposer d'une liaison douce[11]. Il subsiste par ailleurs un passage souterrain (interdit au public) sous le faisceau de voies ferrées de la gare du Nord qui débouche sur la Plaine Saint-Denis, qui relie ainsi le chemin des Poissonniers au chemin des Petits-Cailloux. Surnommé le Pont Noir[12], il servait à desservir l'ancienne gare de La Plaine-Tramways située au milieu de ce faisceau, à l'endroit où sont bâtis des châteaux d'eau de nos jours. Concernant le cimetière parisien, une alternative pour constituer cette liaison pourrait consister à emprunter la rue Adrien-Lesesne. Historiquement appelé chemin de la Procession il était utilisé par les bénédictines du Sacré-Cœur de Montmartre lors de processions à Saint-Denis[12]. Celui-ci bordait l'ancien cimetière et convergeait avec le chemin des Poissonniers un peu plus au nord. De nos jours, ce chemin marque la limite entre l'ancien et le nouveau cimetière mais a été annexé par le site funéraire : la rue Adrien-Lesesne est ainsi en impasse à l'entrée du cimetière, ce qui rend également hasardeux un éventuel cheminement par ce biais, bien qu'il s'agisse toujours d'une section de voirie sur le cadastre et le plan local d'urbanisme de Saint-Ouen[13]. Néanmoins, cette alternative ne répond pas à la problématique du débouché nord sur le chemin des Poissonniers où ont été bâties les infrastructures ferroviaires évoquées. Un dernier point bloquant est le franchissement de la ligne des Docks, bien que d'anciennes vues aériennes montrent qu'il existait une passerelle piétonne à cet endroit jusqu'à la fin des années 1980[14],[15] Notes et références
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