Charles Mertens

Charles Mertens
Autoportrait, dessin à la plume (1899).
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 53 ans)
Nationalité
Activités

Charles Mertens, né à Anvers le et mort à Calverley, banlieue de la cité de Leeds, Yorkshire de l'Ouest, Angleterre, le , est un peintre, un dessinateur, un graveur aquafortiste, un décorateur et illustrateur belge.

Son vaste champ pictural couvre essentiellement les scènes de genre, les portraits, les paysages et les marines. Il est admis, en 1884, en qualité de membre du cercle artistique Als ik Kan et devient, en 1891, l'un des douze fondateurs du groupe Les XIII.

Biographie

Famille

Charles (Carolus Josephus) Mertens, né à Anvers, Groote Markt, no 4, le , est le fils légitimé de Johannes Josephus Augustinus Mertens (1842-1909), orfèvre, et de Maria Catharina Josepha Vander Poel (1839-1914), tous deux natifs d'Anvers, où ils se sont mariés le [1],[2]. Charles Mertens épouse à Royston, Hertfordshire, Angleterre, le Huberta Emilia Maria Vinck, née à Anvers le .

Formation

Après une formation d'orfèvre dans l'atelier de son père, où il ne se plaît guère à graver des bijoux, Charles Mertens travaille quelque temps dans le bureau commercial d'Armand Peltzer, où il ne montre aucune motivation. Son père l'autorise donc à devenir étudiant, de 1876 à 1885, à l'Académie royale des beaux-arts d'Anvers, où il a, notamment comme professeur Charles Verlat, lequel remarque que Charles Mertens a une « vraie patte de peintre »[3],[4],[5].

Carrière

Charles Mertens est, en 1884, admis en qualité de membre du cercle artistique Als ik Kan, créé l'année précédente, et y demeure jusqu'en 1892[6]. En 1886, il est nommé professeur à l'Académie d'Anvers[4],[7].

Il expose régulièrement aux salons triennaux belges : au Salon de Bruxelles de 1884[8], au Salon d'Anvers de 1885[9], au Salon de Gand de 1886[10], au Salon de Bruxelles de 1887[11] et au Salon d'Anvers de 1888[12] ; de même qu'au Salon des artistes français à Paris en 1888[13].

En 1891, Charles Mertens devient l'un des douze membres fondateurs du groupe Les XIII et expose dès leur premier salon[14],[15],[16]. La Sécession de Munich, association d'artistes créée, deux ans auparavant, en réaction à l'académisme, le compte parmi ses membres correspondants en 1904[17], année où il expose au premier salon de La Libre Esthétique[18]. En 1905, il est l'un des fondateurs du cercle artistique Kunst van Heden[3]. Peu après, en 1907, il participe au programme décoratif ornant l'opéra royal d'Anvers[3].

Lors de la Première Guerre mondiale, Charles Mertens réside et réalise des paysages à Calverley, banlieue de la cité de Leeds, en Angleterre. Il y meurt, à l'âge de 53 ans, le .

Œuvres

Caractéristiques

Son vaste champ pictural couvre essentiellement les scènes de genre, les portraits, les paysages et les marines. Il est également aquafortiste et réalise des lithographies d'après les anciens maîtres de l'école hollandaise[4]. Selon Émile Verhaeren, en 1892, Charles Mertens est favorablement remarqué lors des expositions d'Als ik Kan, parvenant à la réalisation la plus complète. À la suite d'Henri de Braekeleer, il s'applique à l'évocation minutieusement détaillée de la vie des intérieurs familiaux, comme dans son Portrait de ma mère et son Goutteux, dans lesquels il met un sentiment sobre et contenu, valorisé par l'harmonie de teintes discrètes[19].

Réception critique

Le Quatuor (1891).

En 1894, dans son article consacré à Charles Mertens, l'écrivain Pol de Mont souligne l'évolution de l'art du peintre qui se dirige vers le luminisme et le pointillisme :

« En peignant, en 1891, Le Quatuor, Charles Mertens démontre qu'il n'est pas nécessaire de recourir aux teintes pâles et grises pour être luministe. Mertens a eu recours à la méthode du pointillisme et réussit, ce qu'auparavant était ignoré, à donner une telle solidité aux objets et un tel modelé aux figures charmant. […] Son Quatuor n'est pas un chef-d'œuvre, la perspective laissant à désirer, mais comme ce tableau est beau : le violoniste est illuminé, la posture de la dame est vraie et la lumière qui englobe tout est merveilleuse et brillante[20]. »

Expositions

Expositions triennales belges

Autres expositions belges

  • Exposition de Als ik Kan (III) en  : Dans l'entrée du château d'eau[28].
  • Exposition de Als ik Kan (V) en  : La Cour[29].
  • Exposition de Als ik Kan (VI) en  : L'Atelier[30].
  • Exposition de Als ik Kan (XII) en  : Saint-Marceau[31].
  • Exposition de Als ik Kan (XXIV) en  : deux études[32].
  • Première exposition du groupe Les XIII en 1891 : des peintures d'intérieurs[16].
  • Exposition de Als ik Kan (XXV) du au  : Portrait de ma mère et Le Goutteux[19].
  • Exposition du groupe Les XIII de 1892 : Légumes[33].
  • Première exposition de La Libre Esthétique en 1894 : Ferme, Portrait, Zélandaises et un dessin, Tête d'homme[18].

Expositions européennes et internationales

Collections muséales

  • La Famille zélandaise, inventaire no 3632, format 179 × 250cm, acquise de l'artiste en 1902, aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (Bruxelles)[36] ;
  • Portrait du peintre anversois Jules Lambeaux (1885), inventaire no 3058, format 52 × 64cm, gagné par l'Etat à la tombola de l'Exposition des Beaux-Arts, Bruxelles, 1887, aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (Bruxelles)[37] ;
  • 37 œuvres, dont des peintures : L'Atelier du peintre (1884), Jeu de couronnes, Pêcheur dans sa barque au clair de lune, La Fileuse (1889), Trio (1891), Couple zélandais, La Cabine (1893) Le Cabaret rouge (1894) Le Marchand de gaufres (1895), Le Peintre Frans Van Leemputten (1913), Neige sur Linkeroever, Soir à Royston, Jardin à Calverley, et des études au Musée royal des Beaux-Arts d'Anvers[38].

Galerie d'œuvres

Distinction

Références

  1. « État-civil d'Anvers », sur agatha.arch.be, (consulté le ).
  2. « État-civil d'Anvers », sur agatha.arch.be, (consulté le ).
  3. a b et c Alain Jacobs, « Charles Mertens », sur kikirpa.be, (consulté le ).
  4. a b c d et e Emmanuel Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays par un groupe d'écrivains spécialistes français et étrangers, t. 3, Paris, Gründ, , 1238 p. (lire en ligne), p. 255.
  5. Pol de Mont 1894, p. 555-556.
  6. (nl) Rédaction, « Als ik Kan », De Kophandel, no 228,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  7. Pol de Mont 1894, p. 559.
  8. a et b (nl) Rédaction, « Tentoonstelling van Schoone Kunsten », De Koophandel, no 246,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  9. a et b Max Waller, « Le Salon d'Anvers », La Réforme, no 174,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  10. a et b Société royale pour l'encouragement des beaux-arts, Salon de Gand de 1886, Gand, Eug. Vanderhaeghen, , 150 p. (lire en ligne), p. 95.
  11. a et b Catalogue, Exposition générale des Beaux-Arts de 1887, catalogue explicatif, Bruxelles, Ad. Mertens, , 117 p. (lire en ligne), p. 53.
  12. a et b Société royale pour l'encouragement des arts, Catalogue du Salon d'Anvers, Anvers, J.E. Buschmann, , 134 p. (lire en ligne), p. 63.
  13. a et b « Salon des artistes français de 1888 », sur salons.musee-orsay.fr, (consulté le ).
  14. Rédaction, « Petite chronique », L'Art moderne, vol. 11, no 6,‎ , p. 49 (lire en ligne, consulté le ).
  15. Rédaction, « Les XIII », La Nation, no 42,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  16. a et b Émile Verhaeren, « L'exposition des XIII à Anvers », L'Émancipation, no 74,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  17. Pol de Mont 1894, p. 572.
  18. a et b La Libre Esthétique, Catalogue de la première Exposition, à Bruxelles, du 17 février au 15 mars 1894, Bruxelles, Imprimerie Veuve Monnom, , 58 p. (OCLC 866887077, lire en ligne), p. 26-27.
  19. a et b Émile Verhaeren, « Als ik Kan », Journal de Bruxelles, no 333,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  20. Pol de Mont 1894, p. 562-563.
  21. Société royale pour l'encouragement des arts, Catalogue du Salon d'Anvers, Anvers, J.E. Buschmann, , 142 p. (lire en ligne), p. 53.
  22. Société royale pour l'encouragement des beaux-arts, Salon de Gand de 1892, Gand, Eug. Vanderhaeghen, , 156 p. (lire en ligne), p. 73.
  23. Catalogue, Exposition générale des Beaux-Arts de 1893, catalogue explicatif, Bruxelles, E. Lyon-Claesen, , 174 p. (lire en ligne), p. 73.
  24. Rédaction, « Autour du Salon », L'Art moderne, vol. 13, no 46,‎ , p. 363 (lire en ligne, consulté le ).
  25. Société royale pour l'encouragement des beaux-arts, Salon de Gand de 1895, Gand, Eug. Vanderhaeghen, , 154 p. (lire en ligne), p. 94.
  26. Société royale pour l'encouragement des arts, Catalogue du Salon d'Anvers, Anvers, Jonsten Versaemt, , 112 p. (lire en ligne), p. 63.
  27. Société royale pour l'encouragement des beaux-arts, Salon de Gand de 1899, Gand, Eug. Vanderhaeghen, , 208 p. (lire en ligne), p. 115,168.
  28. (nl) Rédaction, « Als ik Kan », De Koophandel, no 228,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  29. (nl) Rédaction, « Als ik Kan », Het Handelsblad, no 107,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  30. (nl) Rédaction, « Als ik Kan », De Koophandel, no 274,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  31. (nl) Rédaction, « Als ik Kan », Het Handelsblad, no 82,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  32. (nl) Rédaction, « Als ik Kan », Het Handelsblad, no 256,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  33. Émile Verhaeren, « L'exposition des XIII à Anvers », Journal de Bruxelles, no 62,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le )
  34. Pol de Mont 1894, p. 565.
  35. Catalogue, Exposition des arts anciens et modernes de Bordeaux, Bordeaux, Société philomatique, , 188 p. (lire en ligne), p. 20.
  36. « La Famille zélandaise », sur fine-arts-museum.be, (consulté le ).
  37. « Portrait du peintre anversois Jules Lambeaux », sur fine-arts-museum.be, (consulté le ).
  38. « Une séance du cercle Als ik Kan », sur kmska.be, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (nl) Pol de Mont, « Karel Jozef Mertens », Elsevier's Geïllustreerd Maandschrift, vol. 4, no 8,‎ , p. 553-572 (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes

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