Charles Bernstein[2] est issu d'une famille juive new-yorkaise originaire de la Russie[3], il est le fils de Herman Bernstein, un tailleur / couturier et de Sherry Bernstein. Après ses études secondaires, Charles Bernstein entre à la Bronx High School of Science puis au Harvard College, d'où il sortira en 1972 avec un Bachelor of Arts (licence)[4]. Lors de son adolescence et pendant ses études universitaires, Charles Bernstein a été influencé par Gertrude Stein et Ludwig Wittgenstein ainsi que par ses nombreux échanges avec ses amis poètes Robin Blaser[5] et Ron Silliman qu'il avait rencontré lors d'un séjour sur la côte ouest, à Vancouver. Blaser et Silliman ont encouragé Bernstein à découvrir et travailler la poésie américaine de l'après-guerre.
Carrière
En 1984, il fonde avec Bruce Andrews la revue L=A=N=G=U=A=G=E[6], revue qui sera le porte parole de l'avant garde poétique[7].
Avec Loss Pequeño Glazier(en), il fondera en 1995 l'Electronic Poetry Center, l'un des premiers sites en ligne consacrés à la poésie[8],[9].
Charles Bernstein a écrit de nombreux articles pour la revue "on line" Jacket2[10].
La poésie de Bernstein et des poètes publiés dans la revue L=A=N=G=U=A=G=E est une réaction à la prédominance du style lyrique des années 1970 et 80. Lyrisme et versification lui apparaissent comme les spécificités de la culture officielle de la poésie. D'après lui ce qui intègre la poésie lyrique à la culture officielle c'est qu'elle est devenue une poésie subventionnée, légitimée par les grands media, poétique domestiquée niant la poésie comme production sociale, niant la force de la créativité, de la subjectivité. Bernstein revendiquera une esthétique poétique centrée sur le mot, comme acte politique et social tout en se méfiant de tout néo-académisme de toute dogmatique rhétorique. Dans ses essais, il examinera les interactions entre le monde environnant et la langue, les interactions entre les pratiques locales et l'environnement socio-culturel. Ainsi, sa poésie manie l'humour, le non-sens comme défi à l'ordre grammatical et académique.
Bernstein vit dans le Upper West Side de New York avec sa femme, la peintreSusan Bee, avec qui il s'est marié en 1968, ils ont deux enfants : Felix (1992) et Emma (1985-2008).
Charles Bernstein et Brian Ferneyhough, Shadowtime, Green Integer, , 112 p. (ISBN978-1-933382-00-5),
Blind Witness : Three American Operas, Factory School, , 110 p. (ISBN978-1-60001-993-7),
Traductions
Red, Green, and Black, de Olivier Cadiot, éd. Potes & Poets, 1990,
The Maternal Drape, de Claude Royet-Journoud, éd. Awede Press, 1984.
Entretiens
Barbara Abad, Marie-Thérèse Tseng et François Paré, « Pour une critique de l'ordinaire. Entretien avec Charles Bernstein », Études françaises, vol. 33, no 2, , p. 7-20 (lire en ligne)
(en-US) Loss Pequeño Glazier and Charles Bernstein, « An Autobiographical Interview with Charles Bernstein », boundary 2, Vol. 23, No. 3, , p. 21-43 (23 pages) (lire en ligne),
(en) Hélène Aji, « “Writing (as) (and) thinking”: Charles Bernstein's Work “in” Language », Études anglaises, Vol. 59, , p. 341-355 (14 pages) (lire en ligne),
Isabelle Alfandary, « Machine à suspens : Recantorium de Charles Bernstein », Revue française d’études américaines, n°121, , p. 84-94 (10 pages) (lire en ligne),
(en-US) Charles Bernstein & Penelope Galey-Sacks, « Poetry's club-foot: process, faktura, intensification », Études anglaises, volume 65, , p. 135-148 (13 pages) (lire en ligne),
(en-US) Jay Sanders, « Charles Bernstein by Jay Sanders », Bomb Magazine, (lire en ligne),
(en) Enzo Minarelli & Charles Bernstein, « Intervistare la voce: Charles Bernstein », Cordite, , p. 3 pages (lire en ligne),
(en-US) Robert Zamsky, « Ezra Pound and Charles Bernstein: Opera, Poetics, and the Fate of Humanism », Texas Studies in Literature and Language, Vol. 55, No. 1, , p. 100-124 (25 pages) (lire en ligne),