Chant VII de l'ÉnéideOn considère couramment qu’avec le Chant VII de l'Énéide (aussi appelé Livre VII) s’ouvre la deuxième partie de l’Énéide de Virgile : au récit des périples d’Énée succède celui des guerres dans le Latium. L’Énéide suit ainsi un modèle inversé de celui des récits homériques, qui commencent par la description de la guerre de Troie (Iliade) pour se poursuivre par le récit des pérégrinations d'Ulysse (Odyssée). Arrivée des Troyens en Hespérie et accueil par le roi latinAprès avoir évité l’île de Circé, les Troyens gagnent finalement l’embouchure du Tibre. Apprenant que des étrangers approchent, Latinus, roi des lieux, consulte un oracle, qui lui déclare qu'il doit marier sa fille à un étranger destiné à apporter la gloire à sa race. Pendant que les Troyens entament les fondations d'une ville, Énée envoie une ambassade à Latinus afin de lui demander de pouvoir s'installer en paix, faisant valoir que cet emplacement a été choisi pour les Troyens par les dieux, et que les Latins ne regretteront pas d'avoir accueilli un peuple qui fera leur grandeur[1]. On lui offre pour l’occasion un sceptre ayant appartenu à Priam, une coupe ayant appartenu à Anchise et des vêtements en provenance de Troie. Se rappelant l'oracle, Latinus accueille les Troyens à bras ouverts et offre sa fille unique[2] en mariage à Énée. Or, cette fille était courtisée par de nombreux princes, desquels Turnus, roi des Rutules d’Ardée, s'était démarqué ; Turnus avait d'ailleurs la faveur de la reine Amata, épouse de Latinus. Intervention de JunonConstatant l'heureux dénouement annoncé des aventures d'Énée, Junon jure qu'elle n'a pas dit son dernier mot et fait appel à la Furie Alecto. Celle-ci commence par s’emparer de l’esprit d’Amata, qui reprochera à son mari d’avoir promis sa fille à un étranger contre le souhait qu’elle avait de l’offrir en mariage à Turnus, pleurant et le suppliant de revenir sur sa décision. Devant son mari sourd à ses plaintes, l’épouse de Latinus enlève sa fille et la consacre au dieu Bacchus, célébrant à grands cris le mariage de sa fille à Turnus, tandis qu'elle est rejointe par de nombreuses Latines qu’elle invite. Pendant ce temps, sur ordre de Junon toujours, Alecto se rend auprès de Turnus, qu’elle encourage à prendre les armes contre Énée et ses compagnons :
— Énéide, VII, 429-435, traduction Jacques Delille Comme casus belli, Alecton guide la lance d'Ascagne pour qu’elle blesse le cerf apprivoisé d’un jeune valet de Latinus nommé Almon. Rassemblés pour des représailles, les Latins décident d’attaquer les Troyens ; Almon y trouve la mort.
— Énéide, VII, 531-534, traduction Auguste Desportes La Furie se rend alors auprès de Junon et lui propose de continuer à semer le trouble en allant plus loin dans l’horreur : la déesse, soucieuse de ne pas éveiller les soupçons de Jupiter, renvoie Alecto aux Enfers. Latinus, impuissant, ne parvient pas à empêcher que cette bataille éclate. Préparation à la batailleÀ l’instar du Catalogue des vaisseaux et du Catalogue des Troyens du chant II de l’Iliade, Virgile présente un catalogue des troupes troyennes et latines, dont voici les chefs[3] :
C'est sur ce catalogue que se referme le Chant VII de l’Énéide. Notes
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