Le Championnat de Belgique de football D3 1926-1927 est la première édition du championnat de Promotion (D3)belge.
Avec la reprise des activités à la fin de la Première Guerre mondiale et le titre olympique remporté par la Belgique aux Jeux d'Anvers, le football belge, et l'attrait du public pour celui-ci, connaît un développement très important. Le nombre de clubs affiliés à l'URBSFA augmente considérablement. Ceci, additionné à l'évolution de niveau de jeu, amène la Fédération belge à créer un niveau supplémentaire dans sa hiérarchie nationale.
Une des idées lors de la création de ce nouveau niveau est de diminuer certaines distances entre les clubs. Certaines compositions de séries laissent toutefois encore de grands trajets à effectuer pour certains d'entre eux, mais l'automobile est aussi en plein essor, durant ce que les anglo-saxons nomment les "Roaring Twenties[1]" (les années 20 hurlantes) avec ses courants d'idées progressistes comme l'Art Déco, la mode féminine plus courte, les premiers mouvements concrets d'émancipation des femmes, la musique jazz, ...
Pour cette première saison, le championnat de Promotion (D3) est articulé en trois séries de 14 équipes. En plus de quatorze formations reléguées du 2e niveau national, vingt-huit clubs sont promus depuis les séries régionales.
Le champion de chaque série monte au 2e niveau, désormais appelé Division 1. Les trois derniers classés de chaque série sont relégués.
Le Royal Léopold Club de Bruxelles, fondateur du championnat de Belgique en 1895, échappe de peu à la relégation hors des séries nationales.
Clubs participants
Quarante-deux clubs prennent part à cette première saison du 3e niveau national du football belge. Les équipes sont réparties en trois séries de 14 formations.
Série A
Clubs participant à la saison 1926-1927 du championnat de Promotion - Série A
Rappel: En Belgique, le principe d'une frontière linguistique est créé par la Loi du , mais elle n'est définitivement fixée que par les Lois du . Cette « frontière » voit ses effets principaux se marquer à partir de 1963 avec, par exemple, les passages de Mouscron en Hainaut ou de Fourons au Limbourg. La Belgique ne devient un État fédéralisé qu'à partir de 1970 lorsqu'est appliquée la première réforme constitutionnelle. À ce moment, l'ajout de l'« Article 59bis » crée les « Communautés » alors que le plus délicat, car longtemps et âprement débattu, « Article 107quater » établit les « Régions ». La Région de Bruxelles-Capitale ne voit le jour qu'en 1989. La scission de la Province de Brabant en deux (flamand et wallon) n'intervient officiellement qu'au .
Débuts en séries nationales
Dix-huit clubs font leurs débuts en séries nationales et par la même occasion en "Division 3".
Les clubs ci-dessous avaient déjà évolué en séries nationales par le passé. Avec les 18 nouveaux venus en "nationale", ils forment les 42 fondateurs de la D3 belge, et donc selon toute logique font leurs débuts à ce niveau.
Promus au 3e niveau pour cette saison
CS Schaerbeek est le 1er Brabançon en D3 (ex aequo avec Humbeek, Ixelles, Victoria Louvain et Tirlemont, voir ci-dessus)
SV Blankenberghe est le 1er Flandrien occidental en D3 (ex aequo avec SK Roeselare et Daring Blankenberge, voir ci-dessus);
AA Termondoise est le 1er Flandrien oriental en D3 (ex aequo avec St-Niklaasschee et Club Renaisien, voir ci-dessus);
Courtrai Sport, AS Ostendaise et VG Oostende sont les 1re Flandriens occidentaux en D3 (ex aequo avec les autres nouveaux arrivants de cette province, voir ci-dessus) ;
AS Renaisienne est le 1er Flandrien oriental en D3 (ex aequo avec les autres nouveaux arrivants de cette province, voir ci-dessus) ;
SR Dolhain FC, FC Sérésien et RC Vottem sont les 1re Liégeois en D3 (ex aequo avec les autres nouveaux arrivants de cette province, voir ci-dessus) ;
US Tournaisienne et AEC Mons sont les 1re Hennuyers en D3 (ex aequo avec les autres nouveaux arrivants de cette province, voir ci-dessus) ;
CS Tongrois est le 1er Limbourgeois en D3 (ex aequo avec l'autre nouvel arrivant de cette province, voir ci-dessus) ;
C'est donc durant cette saison 1926-1927 qu'est instauré le système de numérotation matriculaire des clubs de football belges. La paternité de ce "Regsitre" est attribuée à Alfred Verdyck, ancien joueur du Royal Antwerp Football Club, entraîneur et dirigeant de celui-ci, devenu Secrétaire Général de l'URBSFA.
Secrétaire Général de la Fédération, Verdyck, qui est aussi entraîneur de l'Antwerp, imagine et initie ce système qui attribue un numéro d'inscription à chaque club.
La règle est que les clubs reçoivent leur numéro matricule dans l'ordre de leur affiliation à la Fédération (URBSFA).
La première liste est publiée en décembre 1926. La numérotation initiale prend en compte l'ancienneté des cercles par rapport à leur fondation. Le Royal Antwerp Football Club se voit attribuer le numéro 1, comme plus vieux du pays. (Une assertion que certains historiens et documentalistes remettent parfois en doute de nos jours).
Dans les huit premiers numéros, sept sont attribués aux clubs fondateurs de la Fédération en 1895 toujours en activité (trois cercles ont entretemps disparu[2]).
Curieusement, le Daring Club de Bruxelles reçoit le 2, alors qu'il a été fondé "après" des fondateurs de l'UBSSA. D'autres "litiges" sont soulevés, comme le 7 de La Gantoise (fondatrice de la Fédération⇒voir 1895-1896) par rapport au 11 du RC de Gand. Ce club existait avant la création de la section football de La Gantoise. Ces désaccords font désormais partie du folklore du football belge.
Jusqu'en 1964, toute fusion de clubs engendre la création d'un nouveau matricule pour le club fusionné et l'effacement des anciens matricules. Depuis, le club fusionné choisit quel matricule il souhaite conserver parmi ceux des anciens clubs le composant.
Quasi unique monde, le matricule est le "passeport des clubs", puisque, entre autres, c'est lui qui autorise à prendre part aux compétitions et détermine l'appartenance à une division.
Comme on peut le voir ci-dessus, les nouveaux venus pour la saison suivante sont chacun originaire d'une Province différente.
Près de 10 ans après la fin de la Première Guerre mondiale, le football belge a repris son développement. L'URSBFA manœuvre correctement, se renforçant tout en fidélisant ses clubs.
La Fédération belge commence à articuler ses compétitions selon une forme pyramidale de plus en plus proche de ce que nous connaissons aujourd'hui. La création du 3e niveau national en 1926 est une étape. La structuration des séries inférieures sur base des Provinces administratives en est une autre.
En cette fin des années 1920, le footballbelge enregistre la création d'"Ententes de clubs", qui sont les bases des actuels Comités provinciaux. L'Entente verviétoise est créée en 1926, l'Entente liégeoise en 1927, l'Entente namuroise en 1930. Ces associations s'affilient à l'Union Belge et reçoivent également un n° matricule.
La transition s'opère de séries "régionales" en séries provinciales.
Notes et références
Notes
↑ ab et cLe nom des clubs est celui employé à l'époque.
↑ ab et cLes matricules indiqués le sont à titre purement indicatifs, car ils n'existaient pas encore à l'époque. Pour rappel, la première liste de numéro matricule n'est publiée qu'en décembre 1926.
↑Ce n'est qu'en 1947, que le « CS Tongrois » devenu 'Tongerse SV Cercle' reçoitle matricule 54 qu'il porte encore de nos jours, sous la dénomination de K. SK Tongeren.
↑Dans les pays francophones, on parle des "Années Folles". Une période où tous les rêves, toutes les folies sont permises après la tragédie de la Première Guerre mondiale, mais aussi en rapport avec la "désorganisation" qui règne au point de vue politique et économique. Les errements des "Années Folles" et leurs conséquences sociales et économiques vont permettre l'émergence des extrémismes nationalistes
Le championnat est appelé successivement Promotion (1926-27 à 1951-52) puis Division 3 (de 1952-53 à 2015-16). La compétition est la Division 1 amateur de 2016-17 à 2019-20 puis la Nationale 1 à partir de 2020-2021.