Château du PizouLe Château du Pizou, ou Château de Le Pizou, est situé dans le centre du bourg de la commune du Pizou, sur laquelle - avec son domaine - il occupe une surface significative, à l'extrême ouest du département de la Dordogne en France[1]. Le château est situé à environ 200 mètres de l'église paroissiale. HistoriqueLe pape Célestin III confirme l'autorité de l'Abbaye de la Grande-Sauve sur le prieuré de Pissone (ancien nom de la commune du Pizou). Le château fort d’origine est entouré de douves, alimentées par le ruisseau du Marchand (également appelé ruisseau de la Forêt à la fin du XIXᵉ siècle) grâce à un système d’écluses. Ces douves longeaient son flanc nord, et un système de trop-plein se déversait à l’est dans un fossé. Ce château fort, alors catholique, fut détruit en 1566 lors des guerres de religion, par les troupes protestantes d’Armand de Clermont de Piles. En 1603, la dame de Rauzan vendit le château, partiellement reconstruit, à François de Belhade, seigneur du Désert. En 1610, Jean d’Aulède acquit la seigneurie. Au début du XVIIe siècle, sous le règne de Louis XIV, le château actuel fut érigé sur la bases des ruines successives. Bien que les douves aient été comblées, leur trace est encore visible et son clairement décrite sur les plans cadastraux de 1844. Deux ponts y sont même décrit, un traversant le ruisseau et desservant le mur Ouest ainsi que un franchissant les douves au nord. Le château fut ensuite brièvement la propriété des familles Chaussade de Jolimont et Arquier jusqu’au début du XXème siècle. Il est parfois appelé château d’Arquier, en référence à cette famille qui l’a rebaptisé durant la période où elle en était propriétaire. Ce nom est encore utilisé à tort, car tous les relevés cadastraux et cartes disponibles mentionnent le nom de "Château du Pizou" sans discontinuer depuis le milieu du XVIIe siècle jusqu’à aujourd’hui. Le plan cadastral napoléonien de 1844 montre encore un ensemble quadrangulaire à cour fermée et des douves au nord et à l'est alimentées par le ruisseau. Un bassin est également représenté face a la façade sud du château. Le plan cadastral de 1989 présente un ensemble de cinq bâtiments, dont deux à l'est qui ont disparu. Sur le cadastre contemporain, le nom “Château de Le Pizou” est mentionné pour les parcelles sur lesquelles il est érigé, ainsi que pour celles qui l’entourent. De 2014 à 2024, le château a été détenu par des propriétaires lillois qui l’ont sauvé de la ruine. Plusieurs parties du château, dont le pavillon et la tour ouest, étaient partiellement effondrées. Les travaux de restauration entrepris ont été très importants et ont duré près de dix ans. Durant cette période, l’un des bâtiments disparus à l’est a été reconstruit à l’identique à partir de photographies d’archives. En 2025, le château change de propriétaire et accueille aujourd’hui le siège social d’une société industrielle.
Le château est présent sur de nombreuses cartes historiques : Carte de Belleyme : La présence du château est matérialisé par un pictogramme, accolé au bourg de Le Pizou, sur la carte numéro 21, réalisée entre 1761 et 1789 par l’ingénieur géographe Pierre de Belleyme à la demande du roi Louis XV. Le feuillet 21 fait partie de cette vaste œuvre cartographique qui couvrait les provinces de Guyenne et de Gascogne sous l’Ancien Régime. Elle est très détaillée et utilisée pour documenter le territoire avant les transformations révolutionnaires. Carte de Cassini : Le château est représenté est nommé "Château du Pizou", accolé au bourg de Le Pizou, sur la carte numéro 71, feuille 163, établie sous la direction de César-François Cassini de Thury, probablement entre 1756 et 1789. ArchitectureAucune archive connue ne permet de déterminer l’apparence du château avant sa destruction durant les guerres de religion. Le bâtiment principal est classé comme un château en raison de son histoire et de la présence, encore aujourd’hui, de vestiges architecturaux du château fort d’origine, tels que les douves, les soubassements, ainsi qu’un souterrain – dont la légende raconte qu’il mènerait jusqu’au cimetière. Ce souterrain existe, mais il est partiellement effondré. Le château du Pizou est parfois décrit architecturalement comme une chartreuse, un type de demeure seigneuriale de plain-pied caractérisé par une sobriété élégante, des toitures à faible pente et de grandes ouvertures sur les jardins. Sans son histoire médiévale et catholique, et ses deux tours à pavillon, le bâtiment pourrait être désigné sous le nom de Chartreuse du Pizou. Extérieur Le château actuel est composé d’un corps de logis central flanqué de deux pavillons, qui prennent la forme de tours carrées. Ces pavillons sont reliés par des ailes plus basses. Les toitures des pavillons sont à longs pans et à croupes, rappelant l’architecture traditionnelle régionale Périgourdine. À l’ouest, un des pavillons est en partie construit en pan-de-bois, aussi appelé à colombage, tandis que le reste de la structure est en maçonnerie. Ce chateau est remarquable par sa longueur de plus de 65 mètres.
Intérieur L'intérieur de ce logis conserve d'intéressants solivages moulurés, ainsi que des cheminées en pierre de style Louis XIV et Louis XV à manteau chantourné. Notes et références
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