Le château de la Feuillée est un château situé à Alexain, dans le département français de la Mayenne, et faisant partie du Domaine de la Feuillée de La Bigottière. Après avoir été saccagé pendant la Révolution française, il a été reconstruit en 1809 (sauf les servitudes du XVIe siècle, qui ont subsisté). Il a longtemps appartenu à la famille d'Orange (ou plutôt d'Orenge) qui le possédait depuis le XIIe siècle. Il s'agit d'un château et d'une ferme, située à Alxain et à la Bigottière, à 1 500 mètres a l'Est du bourg de la Bigottière.
Le lieu et maison de la Foullée, 1490 (Lib. fundat., t. II, p. 114).
La Foulliée en la paroisse d'Alexain, 1507 (Ibid., p. 395).
La maison de la Feillée, 1527 (Ibid., t. V, f. 33).
In domo antiqua de la Feuillée, 1570 (Ins. eccl.).
La Feuillée, château, et chapelle fondée (Jaillot).
La Feuillée, château, chapelle, signal (Cassini).
Histoire
Ce fief était qualifié quelquefois châtellenie, mouvant du Duché de Mayenne[1].
Description
Les parties les plus anciennes du château actuel datent de la fin du XVIe siècle[1], et ne sont que les servitudes de l'ancien château. Celui-ci se présentait en face du pont et du portail, et formait un vaste corps de logis avec façade principale au midi et un double marteau à chaque extrémité. L'ancien château, entièrement abandonné depuis longtemps, était dans un état de ruine quand le propriétaire le fit raser après l'acquisition de 1809.[réf. nécessaire]
Chacun des deux pavillons qui subsistent se compose d'une tour principale et d'une tourelle couvertes d'un toit en forme de cloche. A celui de l'ouest est annexé le bâtiment qui sert d'habitation. Un ruisseau, formant autrefois deux étangs dont l'un est supprimé, et des douves entourent un vaste enclos. La chapelle[1] date de 1754, est en dehors, vers la ferme. Le château fut saccagé par les émeutiers du bois de Fontaine-Daniel, le .[réf. nécessaire]
Chapelle
La chapelle de Saint-Étienne de la Feuillée avait été fondée de trois messes par semaine, le , par Georges d'Orange, et fut unie au Collège du Patis, doté en 1599 par Guyonne d'Orange[1]. Cette union constitua un très riche bénéfice dont furent titulaires entre autres : Jean Nepveu, fondateur lui-même d'une messe chaque vendredi en l'honneur de Saint-Jean-Baptiste dans l'église de Souvigné, 1507 ; Pierre Boutier, du diocèse du Mans, tonsuré à Paris, 1583 ; Jean Houllières, maître ès arts, 1595 ; René Patron, principal du Collège de Bouloire, 1719, 1732 ; Gilles Cesneau, du diocèse de Séez, demeurant au Collège d'Harcourt, prieur de Bléhon, 1737, 1747 ; François Sauvage de la Martinière, du diocèse de Verdun, demeurant à Paris, 1782.[réf. nécessaire]
Guillaume d'Orange, chevalier, fonde son anniversaire à Fontaine-Daniel, 1294.
Jean d'Orenge qui ne fut probablement qu'un cadet de la famille, enleva la fille de Huet le Riche, lui fit violence, puis avec le temps gagna son affection et l'épousa. Comme il l'avait servi dans ses guerres, en qualité d'écuyer, le roi Jean II le Bon lui fit grâce au Bois de Vincennes, le .
Ambroise de la Feuillée, frère ou neveu du précédent, commandait une compagnie recrutée au pays de Laval dans la campagne de Flandres. Nous le savons, entre autres preuves, par les méfaits de quatre compagnons de sa troupe : Michel Guingaut, Jeannin de la Roche, Jeannin Chicault et Jeannin de Lambaré, qui volèrent « d'aucunes bonnes gens, en plusieurs parties, bien la somme de quarante livres parisis. » Les trois premiers furent « puniz et exécutez. » Lambaré, « pour paour et doubte de question, » avoua tout au prévôt de Chaumont-en-Vexin et s'en tira, grâce aux recommandations venues de Laval, pour deux pèlerinages, l'un à Rocamadour, l'autre à N.-D. du Puy, 1383[2].
Sylvestre, sire de la Feuillée, 1380.
'Ambroise d'Orange rend aveu, 1387, s'attache constamment ainsi que Jean d'Orange, mari de Jeanne le Riche, Pierre et Henri d'Orange, au Baron de Laval, 1402, 1411.
Guy d'Orange, chevalier dans la compagnie d'Olivier de Feschal, 1420, épousa Aliénor d'Ingrandes, qui lui apporta la terre de la Courbe, en Souvigné. Il vivait en 1459. Il eut trois ou quatre fils qualifiés successivement seigneurs de la Feuillée : René, connu par deux pièces de poésie, 1460 ; Gilles, mari d'Aliénor de Villeprouvée, 1464, 1466 ; Joachim, échanson de la Duchesse d'AnjouJeanne de Laval, 1468 ; il avait fondé une messe en l'Église Notre-Dame-de-l'Assomption d'Alexain ; — Georges, frère des précédents ou fils de l'un d'eux, laissa postérité de Catherine de Brie, fonda son anniversaire à la Collégiale Sainte-Madeleine de Vitré, 1486, la chapelle de la Feuillée, 1489, signa l'acte de promulgation de la Coutume du Maine, 1508, et vendit la terre du Bois, en Simplé, 1511.
François d'Orange, mari de Louise de Bouillé, habitait la Courbe, pendant que Charles du Plessis demeurait à la Feuillée, 1527. Son testament, daté du fait mention d'Isabeau, sa sœur : Louise, autre sœur, était femme de Jean de Thévalle.
Georges d'Orange, mari de Perronnelle de Lignières, fonda son anniversaire à l'Église des Cordeliers de Laval. Il n'eut que des filles.
Eustache (II) du Bellay de Commequiers, mari de Guyonne d'Orange, veuve en 1573 et vivante en 1608.
Charles du Bellay, marié le 22 mai 1589 à Radegonde des Rotours, d'où, entre autres : Madelon, baptisé à la Bazouge-de-Chemeré, 1596 ; Brandelis, 1609 ; René, 1611 ; Charlotte, 1613 ; Anne-Guyonne, nés à la Feuillée. Charles du Bellay mourut en 1613 ; sa femme décéda à Rennes en 1635 et fut enterrée « en l'église près la Feuillée ».
Madelon du Bellay, chevalier de l'ordre du roi, 1621.
René du Bellay, frère du précédent, 1632, comte de la Feuillée, mari de Renée de la Marzelière d'où : François-Malo, baptisé à Alexain, 1639, et Charlotte, baptisée à la Bigottière, 1642. Il mourut en 1662 ; sa femme convola avec Jacques Auguste II de Thou, président au Parlement de Paris.
Éléonore du Bellay, sœur du précédent, veuve en 1664 de René de Malnoë, gouverneur de Port-Louis, avait fondé en 1660 la chapelle de Saint-Joseph au couvent des Bénédictines de Mayenne, où étaient ses deux sœurs.
Gilles des Nos, seigneur d'Hémenard, né en 1629, mari de Suzanne de Malnoë, 1671, 1689.
Charles-Gilles des Nos, major du régiment de dragons de Catinat, 1694, 1697, mari de Renée Viel, fille de Jean Viel, juge civil à Mayenne.
Jean-Baptiste des Nos, comte de la Feuillée, 1711, marié en 1724 à Marie Marguerite de Cordouan de Saint-Marceau, fille d'Honorat de Cordouan, seigneur de Maresché, et de Marie Chevalier. Une pierre tombale apportée de l'église d'Alexain au château contient cette inscription : Cy gist très noble, très puissante et très vertueuse dame Marie-Marguerite Langey de Cordouan, épouse de très noble et puissant seigneur Jean-Baptiste Desnos, seigneur fondateur de cette église, décédée le premier jour de mars 1735, âgée de trente-huit ans. Priez Dieu pour elle — et deux écussons ovales, l'un chargé d'un lion rampant, l'autre d'une croix engrêlée cantonnée de quatre lions rampants. Jean-Baptiste des Nos fonda un lit à l'hôpital de Laval pour les pauvres d'Alexain, vers 1735 (acte devant Noury, à Laval). Jean-Baptiste-Alexis-Honorat des Nos, marquis de la Feuillée, sous-lieutenant au régiment des gardes françaises, blessé mortellement à la Bataille de Fontenoy, mourut à Lille le . Gilles-Marie des Nos, lieutenant des vaisseaux du roi, mari de Marie des Nos, hérita du précédent pour les trois quarts, et aussi de Marguerite des Nos, femme du marquis de Preaulx, 1750, avec Charlotte-Suzanne des Nos, duchesse de Beauvilliers, sa belle-sœur. Celle-ci eut encore la succession de sa dernière sœur, Marie des Nos, femme de Jean-Baptiste d'Aliney, comte d'Elva, morte à Paris, le .
Charlotte-Suzanne des Nos, fille aînée, épousa en 1753, Paul-Louis, duc de Beauvilliers, qui fut tué à la Bataille de Rossbach, sans laisser d'enfants. Les héritiers de la duchesse de Beauvilliers firent vendre, en 1809, le château et le domaine qui comprenait les deux fermes de la Feuillée, le taillis de la Conditière, la Besnardière, Goué, Orange, la Lande de la Roche, le Haut-Roche-Robert, la Cour de la Bigottière, l'Entredouzière, le taillis du Breil, la Sicardière. La duchesse de Beauvilliers mourut à Paris, le 4 juillet 1793.
Nicolas des Nos, Anne-Charles de Chappedelaine, mari d'Élisabeth-Marie-Germaine des Nos, Aristarque-Marie Tardieu de Malleissye, mari de Charlotte-Eulalie des Nos, représentant Charles des Nos, légataire, avaient un tiers des biens maternels et paternels. Le reste était partagé entre : Geneviève Le Maire, veuve de Joseph Le Gonidec ; Claude-Anne, Claude, Henri-Jean-Villar Saint-Simon ; Roland-Marie Le Gras du Luart ; Louis-Vigil, Marie-Françoise-Joséphine, Gabriel-Jean-Georges, Marie-Joséphine-Henriette, enfants d'Anne-Henri-Frédéric de Chavagnac et d'Henriette-Françoise de Montécler, Claude-François et François Achard-Joumard-Tison d'Argence ; Claude-Marie-Amédée de la Châtre, fils de Claude-François-Joseph-Élisabeth de la Châtre et de Marie-Louise de Turpin, et Claude de la Châtre, ancien colonel ; enfin Marie-Antoine Pineau de Viennay et Anne-Françoise-Antoinette Pineau de Viennay, femme de Pierre-Louis-Alexandre de Mirebeau.
L'acquéreur du château, des deux fermes et de la Conditière (bois), fut Jean-Louis Benoiste Desvalettes.