Le château de Penthes, situé tout près du quartier international de Genève, est localisé au lieu-dit de Penthes, dans le sous-secteur de Pregny - village de la localité de Pregny.
Le château se dresse au milieu d'un jardin public de neuf hectares, appelé communément « Domaine de Penthes ». Le domaine est entretenu par les jardiniers du Conservatoire et Jardin Botanique de la Ville de Genève. Il offre une vue imprenable sur le lac Léman et la chaîne des Alpes.
Le domaine a une surface totale de 90 610 m2.
Histoire
Habitation
Sur le futur domaine de Penthes s'élevait au XIVe siècle une maison forte appartenant alors aux seigneurs de Visency dans le pays de Gex, et plus particulièrement au chevalier Guillaume de Visencier. Elle devient, par alliance, au XVIe siècle, propriété de noble François de Saconnay, issu d'une grande famille du Pays de Gex, qui était alors également seigneur de Pregny et de Bursinel.
En 1650, Etiennaz de Saconnay épouse Jean-Antoine de Charrière, seigneur de Penthaz. Sa famille détient ce fief depuis 1589. Dès lors, le domaine prend le nom de son nouveau propriétaire. Comme les terminaisons en –az ne se prononcent généralement pas en Suisse romande, il se transforme tout naturellement et phonétiquement en "Penthes".
Cette maison haute est achetée en 1690 par l’arrière petit-fils du syndic de GenèveMichel Roset, Marc, qui se ruine dans de mauvaises affaires. Ses filles, héritières, incapables de rembourser un emprunt à l’Hôpital de Genève, doivent céder leur domaine à cette institution (qui prendra par la suite le nom d’Hospice Général). Alexandre de Sales, issu d’une vieille famille genevoise, se porte acquéreur du domaine à la fin du XVIIe siècle. Entre 1750 et 1761, il rase la maison forte et construit à sa place un château de style maison de campagne.
Dès 1790, le château dépend de la nouvelle commune de Pregny. Par le second traité de Paris du 20 novembre 1815, la commune de Pregny est cédée à la Confédération Suisse le 4 juillet 1816 et est officiellement rattachée à la République et Canton de Genève le 10 octobre de la même année. La demeure passe ensuite à sa fille Jeanne-Louise et est vendue à un noble anglais, Robert Pigott. Sa veuve, née Marguerite Henriette de Bontems, sans enfant, la lègue à son neveu, Charles Henri de Bontems, qui la donne lui-même à sa nièce Elisa en 1842.
Elisa de Bontemps épouse, en 1844, Maurice Sarasin, premier maire suisse du Grand-Saconnex. Il ajoute une nouvelle aile à la maison, face au lac, en conservant l’ancien bâtiment (ce qui lui a conféré son plan en L) ainsi qu’une véranda au sud. Il fait planter de nombreux arbres exotiques (notamment des Séquoias), conformément au goût de l'époque.
En 1873, son fils, Albert, devient le nouveau propriétaire, puis Paul Sarasin, le fils d’Albert lui succède à Penthes. Il loue le château au Pensionnat Beaupré qui y a abrité pendant quelques années des jeunes filles. Le domaine revient à la petite-fille de Maurice, Clairemonde Sarasin.
En 1950, Penthes est acquis par Louis Birkit, industriel genevois, fils de Marc Birkigt, fondateur de la marque Hispano-Suiza. Louis Birkit va alors rénover complètement le château.
Le , le domaine est inscrit sur la liste des objets classés par l'Office du Patrimoine et des sites du canton de Genève[2].
Le 16 octobre 1987, le domaine est inscrit sur la liste des objets inscrits à l'inventaire par le Département des Travaux Publics du canton de Genève[4].
Musée
La famille Birkit vend en 1972 le château et ses dépendances à l’État de Genève qui le remet en usufruit à la Fondation pour l’Histoire des Suisses dans le monde en 1978. Celle-ci l’a alors aménagé en musée[5],[6]. Cet usufruit prend fin en date du 31 janvier 2011, l'État ayant émis la volonté de récupérer le château pour des activités internationales[7]. Néanmoins l'usufruit est prolongé jusqu'en janvier 2022.
Finalement, à la suite de la pandémie de Covid-19, la Fondation pour l'Histoire des Suisses dans le monde dépose son bilan. L’Exécutif cantonal a annoncé le non-renouvellement d'usufruit, contraignant le Musée des Suisses dans le monde à fermer. Le Conseil d’État a pour projet d'en faire un lieu de rencontre pour la Genève internationale. Le projet est à l’étude. Néanmoins, le parc et le restaurant du Château devraient rester ouverts et à disposition du public[8].
Actuellement laissé vide, l'État cherche une nouvelle affectation au château, outre le siège du Club Suisse de la presse. Plusieurs projets sont discutés : bureaux d'organisations internationales, parc animalier (finalement abandonné) ou encore bureau de l’Institut Ferdinand Hodler. Il est également question de la rénovation du bâtiment[11].
Le Pavillon Soldati, aménagé en salle de conférence ;
Le Pavillon Gallatin, aménagé en salle de réceptions.
Arbres
Le domaine du château de Penthes contient un verger, créé par Raymond Tripod, d'une soixantaine d'arbres fruitiers appartenant à une trentaine de variétés différentes du terroir, toutes anciennes et difficiles à trouver aujourd'hui [N 2],[12]. La terrasse du château, elle, est abritée par deux immense platanes.
Au milieu du domaine se trouvent les restes d'une souche de Sequoia wellingtonia planté vers 1870, foudroyé lors d'un violent orage le 6 octobre 1993. La souche n'a pas été retirée et constitue l'une des curiosités du domaine tant elle est imposante.
Réalisé à la demande de l’État de Genève pour marquer le passage au nouveau millénaire, le sablier était connu sous le nom de "Millénium". Après un bref passage sur différents sites, l’ONU le mettra à l’honneur sur la place des Nations, au début des années 2000, pour rappeler au monde entier que chaque 20 minutes un enfant est mutilé quelque part dans le monde à cause d’une mine anti personnelle.
En 2015, l’État de Genève le confie à la commune de Pregny-Chambésy. Les Autorités communales décident alors qu’il sera installé à la Place des Waldstätten, dans le domaine du château de Penthes. Il fut inauguré le 31 juillet 2015 à l'occasion du bicentenaire de l’entrée de Pregny-Chambésy dans la Confédération. Par sa forme et sa grandeur, 5.7m de hauteur, Millénium est aujourd’hui le plus grand sablier d’Europe.
↑L'extrait peut être vu sur le site NotreHistoire.ch entre 01:34 et 03:34 : NotreHistoire
↑Comme la pomme d'api étoilée, le prunier Fellenberg, les poiriers à rissoles, le cerisier noir de Tartarie, la pêche de vigne, le néflier d'Allemagne, le cognassier du Portugal et bien d'autres.
Références
↑« Objets B », sur www.babs.admin.ch (consulté le )