Cet article concerne le château de Fresnay au Bourgneuf-la-Forêt, dans le département français de la Mayenne. Pour le château de Fresnay à Fresnay-sur-Sarthe, voir Château de Fresnay-sur-Sarthe.
Mentionné par Hubert Jaillot ("château, chapelle, étang et landes"), la Carte de Cassini ("Château, village et bois percé d'allées convergentes"), et Pierre-François Davelu ("Beau château et chapelle"), Fresnay constituait un fief et domaine mouvant de la seigneurie de La Forêt[1], et en arrière-fief, à trois fois et hommages liges, de la châtellenie d'Ernée. Le seigneur de Frênay ayant fait mettre un siège au chanceau de l'église en 1492, il reconnut que ce serait sans préjudice des droits du seigneur de La Forêt. Du reste, l'acquisition de ce fief sans importance territoriale affranchit bientôt le sire de Frênay de cette vassalité.
Le château actuel, à double pavillon formant marteau, n'est pas antérieur au XVIIe siècle. La terre a toujours été habitée par ses possesseurs.
Au mois de mai 1793, les domestiques sont décrétés de prise de corps pour avoir donné asile aux frères Cottereau. Enfin, le représentant du peuple en mission dans la Sarthe ayant écrit au directoire de la Mayenne de lever le séquestre mis sur le château, on lui répond qu'il a été le berceau de la Chouannerie, que les propriétaires l'ont toujours favorisée, et que ce sont les républicains et non les chouans qui ont pillé la maison.
La chapelle dédiée à sainte Anne se desservait à l'église du Bourgneuf en l'absence des seigneurs. Parmi les chapelains : Jean Bresteau, 1677 ; René-Antoine Le Gendre, † 1690, René Guiller, frère du curé du Bourgneuf, 1690 ; Pierre Bresteau, démissionnaire, 1766 ; Jean-Pierre Desdouet, déporté en Angleterre en 1793, †1830.
Yves de Loré, mari de Philippe du Pontavice, 1507, 1521
Mathurin de Loré, mari de Claude Le Cornu, remariée en 1574 à François de Gaignon
Marguerite de Loré, veuve en 1574 de Claude de Chalus, était remariée en 1577 à Madelon de la Jaille, « qui vivait à Fresnay suivant l'église catholique »
Pierre de Chalus, marié avant 1603 à Renée de la Jaille, fille de René de la Jaille et de Madeleine de Gaignon, et petite-fille de Madeleine de Loré[2]
Jean de Chalus, seigneur de la Besnardière, marié en 1647 avec Antoinette Le Prestre, morte à Ernée dans sa maison le , inhumée au Bourgneuf deux ans avant son mari
Nicolas Le Prestre, beau-frère du précédent, devint seigneur du Fresnay après la mort et la ruine de Gabriel de Chalus, son neveu, qui avait épousé Anne Pascaud, dame de la Brouillière à Hambers
Charles-Paul de Bailly, chevalier, épouse Suzanne Le Prestre[3], dame de Fresnay et de La Chapelle-Rainsouin[4]
Louis-Alexandre de Bailly, né de ce mariage au château de Fresnay en 1696, seigneur de la Besnardière, épouse en l'église de la Trinité, en 1723, Marie-Marguerite-Elisabeth-Renée de la Roussardière, et devient de ce fait seigneur de Vautorte
La marquise de Vaujuas-Langan, mère de MM. de Vaujuas et de Mme Paul Le Gonidec
Notes et références
↑Le fief de Forêt-Guillaume ou de La Forêt, donna son surnom au Bourgneuf-la-Forêt (« Le féage de la Forest » ; « Le féage appelé la Forest-Guillaume ès paroisses du Bourg-Neuf-de-la-Forest et de Launay », 1388 (Arch. nat., R/5, 383, f.297). Le seigneur de la Forest, 1454 (Ibid., R/5, 383, f. 297). Le fief mouvait à foi et hommage lige de Mayenne par la chatellenie d'Ernée. Les assises se tiennent en 1449 à La Baconnière, en 1602 aux Haies-Sainte-Marguerite. Seigneurs :
Jean Cobard, du chef de Jeannette de Villiers, 1388.
Pierre du Mesnil, chevalier, comme mari de Charlotte d'Averton. Il servit sous Charles VI, « fraya et despendit du sien, fut plusieurs fois prisonnier aux Anglays », ce qui lui valut, sous la caution de Guillaume Rabant, seigneur de Villeneuve, et de Jean d'Orcise, seigneur de la Moisizière, l'indulgence du comte du Maine dont il avait brutalisé un sergent, qui voulait exercer ses fonctions contre ses suhjets et contre lui-même, 1453.
Jean d'Averton, seigneur de Belin, du Grand Perray, du Bourg-d'Averton, 1465, 1508.
Le fief et ses droits furent depuis unis à la seigneurie de Fresnay.
↑Le vicaire du Bourgneuf, Pierre Nepveu, versifia en l'honneur de Renée de la Jaille, qu'il nomme Marie, une épitaphe pleine de réminiscences mythologiques. Pierre de Chalus, lieutenant de la compagnie des chevau-légers du sieur du Plessis de Cosme, employé au siège de La Rochelle et qui suivit ensuite la reine en Flandres et en Angleterre, eut aussi son épitaphe rimée par un autre vicaire, M. Richard. Il mourut le , remarié à Catherine Chouet.
↑Membre du bureau du district d'Ernée, le , il fut élu par la noblesse député aux États généraux, le , et logeait à Paris avec l'évêque du Mans, François-Gaspard de Jouffroy de Gonsans. Tout prêt au sacrifice des privilèges et disposé à la réforme des abus, il répudia toujours les tendances révolutionnaires de l'assemblée, repoussa les innovations qu'il jugeait dangereuses, et signa, le , une déclaration d'attachement à l'église catholique. Rentré chez lui après la dissolution de l'assemblée, il put, malgré ses opinions bien connues, grâce à l'estime et à la reconnaissance des paysans, qui s'armèrent aussi bien que ses serviteurs pour repousser les brigandages, grâce aussi à des libéralités habilement placées, non éviter quelques pillages des troupes républicaines, mais sauver au moins ce qu'il avait le plus cher, et continuer d'exercer dans le pays une bienfaisante influence. Le marquis de Bailly mourut à Fresnay en 1808.