Château de BellanvilleChâteau de Bellanville
Le château de Bellanville ou la Maison de Cosqueville est un manoir, du XVIIIe siècle construit par la famille d'Espinose, qui se dresse sur le territoire de l'ancienne commune française de Cosqueville, dans le département de la Manche, en région Normandie. LocalisationLe château de Bellanville, entouré de toute part d'un grand parc d'arbres de haute futaie, est situé à 1,5 kilomètre au sud-sud-ouest du bourg de Cosqueville au sein de la commune nouvelle de Vicq-sur-Mer, dans le département français de la Manche. HistoriqueLe fief de Bellanville, possession de la famille de Beaumont, est issu d'un partage opéré très tôt du territoire paroissiale en deux fiefs distincts : Bellanville, et Cosqueville possession de la famille des Coskets[1]. En 1332, la seigneurie de Bellanville passe à la famille d'Argouges[note 1] à la suite du mariage de Thomasse de Beaumont avec Raoul d'Argouges. Guillaume d'Argouges, leur fils, épousera Jeanne de Clamorgan de la branche de Saint-Pierre-Église. Lors de la guerre de Cent Ans, Philippe et Guillaume d'Argouges, resté fidèles au roi de France, voient leur fief noble de Beaumont et le manoir de Bellanville avec tous les droits et dépendances confisqué par le roi Henri V le . Le fief est alors donné par le roi d'Angleterre à Robert Le Sage[2]. Jean d'Argouges, fils de Guillaume, ayant adopté le parti anglais, rentra en possession de ses biens[1]. La famille d'Argouges conservera le fief jusqu'en 1529. À cette date il est acquis, contre 4 200 livres et 100 litres de vin[note 2], par Nicolas de Hennot[note 3] déjà en possession de celui des Coskets (Cosqueville) acquit en 1497 et qui avait auparavant fait l'acquisition vers 1490 de la seigneurie de Théauville[3]. Nicolas décède en 1530. Ses deux fils vendent alors le fief à Jean La Guette, seigneur de Gonneville, qui le revend neuf ans plus tard à Roulland Le Parmentier, riche bourgeois de Cherbourg. C'est à son fils aîné, Jean Le Parmentier, qu'échoit le fief, son autre fils prenant la titulature de la cure de Cosqueville[4]. En 1558, peu avant le début des guerres de Religion, Jean Le Parmentier, seigneur de Bellanville, catholique, ayant marcher à la procession devant Robert de Hennot, protestant, seigneur des Cosquets, reçut un « soufflet » et fut repoussé derrière par Robert. S'ensuivit un procès. Les Le Parmentier jugeant la justice trop lente, tuèrent le sergent Chandeleur alors que ce dernier leur portait une convocation devant la justice. Entre-temps, pour se venger de l'affront du soufflet Jean et ses fils avaient saccagé le manoir du sieur de Cosqueville. Les différentes tentatives de conciliation ayant échoué, en 1560, deux des fils, Touppin et le curé, sont condamnées et leurs têtes tranchées ; le père devant faire amende honorable, tête et pieds nus à Valognes[5]. En 1580[note 4] la terre est « mise en bannie » à la suite de la minorité de Jeanne Le Parmentier qui en 1583 épouse Jean Le Sens. Leurs succède Charles Le Sens, leur fils, dont le propre fils, militaire, sera tué en Italie en 1651. Se succèdent Jacques-Michel et Pierre-Michel, décédé en 1722 sans postérité. C'est sa sœur, Bonne-Françoise qui recueille l'héritage qu'elle transmet à sa sœur Marie-Thérèse (ou Madeleine Le Sens dame de Cosqueville[6]). Cette dernière épouse, en 1723[6], le sieur de Tourville, Thomas-Hervé Dagier. C'est à ce dernier que l'on doit la construction, vers 1750, de la partie centrale du château[6]. Une des cheminées porte la date de 1751. En 1804, par donation, le fief échoit à la famille d’Espinoze[note 5], en l’occurrence Jacques-Baptiste-Laurent d'Espinoze, ancien officier de marine qui décèdera en 1825. Lui succède Edmond-Louis-Victor d'Espinoze[8]. De nos jours le château, propriété privée, est habité par M. et Mme De Prévoisin. DescriptionLe château de Bellanville, qui se mire dans son étang, arbore sur sa droite un gros pavillon massif en moyenne avancée sur l'ensemble de la construction qui s'éclaire par trois grandes fenêtres au rez-de-chaussée et à l'étage et à mi-toiture, d'une grande lucarne avec un décor triangulaire à son sommet. Les angles sont marqués par des arêtes en harpes. La partie centrale, du XVIIIe siècle comporte deux niveaux avec deux registres de cinq jours, dont une porte centrale au rez-de-chaussée où les fenêtres sont en arc surbaissé tandis qu'elles sont à linteau droit à l'étage. Une des particularités du château c'est la double rangée de ses lucarnes en toiture qui suppose un éclairement exceptionnel des combles[9]. La petite tourelle d'escalier[note 6] sur la façade sud et la partie gauche large de deux fenêtres ainsi que le petit appartement en appentis qui fait suite à la partie centrale datent seulement de 1912. Entre les deux pièces d'eau, une maison courante de pierre sur balustres de style Louis XVI mène de l'avenue à la cour d'honneur[9]. Quant à la ferme, elle comporte encore tous les éléments d'une ferme du XIXe siècle, buret à cochon, four, écurie, etc.[9] PossesseursListe non exhaustive.
Notes et référencesNotes
Références
Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
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