Château Bel Air-Marquis d'Aligre

Château Bel Air-Marquis d'Aligre
Image illustrative de l'article Château Bel Air-Marquis d'Aligre
Illustration du Château Bel Air Marquis d'Aligre en 1898.

Fondation XVIIIe siècle
Siège social Soussans
Pays Drapeau de la France France
Production
Appellations margaux
Cépages 35 % merlot
30 % cabernet sauvignon
20 % cabernet franc
15 % petit verdot[1]
Volume produit 30 000 bouteilles
Société
Personnes clés Étienne Jean François d'Aligre
Jean-Pierre Boyer
Commerce
Marques Château Bel Air-Marquis d'Aligre

Le château Bel Air-Marquis d'Aligre est un domaine viticole dans le vignoble de Bordeaux, situé en appellation margaux.

Il porte le nom de ceux qui furent ses propriétaires jusqu'à la fin du XIXe siècle, les marquis d'Aligre. Destiné à leur consommation personnelle, le vin du château n'est pas présenté au classement de 1855. Il est classé « grand cru exceptionnel » en 1932.

Il a la particularité d'être élaboré comme les bordeaux du XIXe siècle : avec des proportions comparables des 4 cépages médocains et avec une vinification faite essentiellement en cuves, sans élevage en barriques de chêne neuves. Sa finesse peu boisée et peu tannique lui confère une place particulière parmi ses pairs margalais, et lui vaut d'être comparé à des vins de pomerol voire à des grands vins de Bourgogne.

Histoire

Les marquis d'Aligre

L'exploitation agricole et viticole du domaine remonte au XVIIIe siècle, la date de 1758 figurant au frontispice d'un des bâtiments. Le premier propriétaire connu est le marquis Étienne François d'Aligre (1727-1798)[2].

Son fils Étienne Jean François d'Aligre (1770-1847) hérite en 1798 de son immense fortune, comprenant 21 000 hectares de terres, notamment dans la région de Bordeaux, et comprenant le château Bel Air. En 1825, il est un des premiers à mettre son vin dans des bouteilles de couleur olive et de forme bordelaise. Destinant sa production à sa consommation propre et ne souhaitant pas qu'elle aille dans le commerce, il fait inscrire au verso des bouteilles « Défendu d'en laisser », ce qui fit surnommer le vin du domaine de « Margaux défendu »[2],[3].

C'est son petit-fils, Étienne-Marie-Charles de Pomereu-d'Aligre (1813-1889), qui hérite ensuite du domaine. Le vin étant toujours destiné à la consommation personnelle de son propriétaire, il n'est pas présenté au classement de 1855, et il ne figure donc pas dans ce classement établi par les courtiers bordelais entre les vins qu'ils commercialisaient[4].

Le domaine est vendu par la famille en 1897[2].

Première moitié du XIXe siècle

Le château passe alors entre plusieurs mains, notamment celles de Maurice Larronde (1865-1941), conseiller municipal de Soussans et membre de la Chambre d'agriculture[3].

XXe siècle et XXIe siècle

Au classement des crus bourgeois de 1932, il obtient le statut de « grand cru exceptionnel », dont il est toujours fait mention sur l'étiquette[5].

Pierre Boyer rachète le domaine en 1947. C'est son fils Jean-Pierre Boyer qui gère le domaine depuis 1950[4].

Le domaine ne participe pas au classement des crus bourgeois de 2003[2], qui est finalement annulé par la cour d'Appel de Bordeaux en 2007[6].

Vignoble

Le domaine s'étend sur 13 ha, dont une partie jouxte celles du château Margaux sur le plateau de Virefougasse[7],[8].

Les 4 cépages médocains y sont plantés en proportions comparables, un fait qui était courant dans le bordelais, mais qui est devenu rare aujourd'hui où domine sur la rive gauche le cabernet sauvignon, secondé par le merlot[1]. La proportion élevée de petit verdot est particulièrement distinctive. Les cépages sont complantés, les uns côtoyant les autres dans un même rang de vigne

L'âge moyen des vignes est de 35 ans.

Vinification

Les raisins des différents cépages sont pressés ensemble.

La vinification est faite essentiellement en grandes cuves de ciment, sur une longue durée allant de 4 à 6 années[5]. Contrairement à la quasi-totalité des grands vins de Bordeaux actuels, la vinification ne fait pas usage de barriques de chêne neuves.

Vin

Le domaine produit un unique vin, qui porte son nom, et qui n'est produit que dans les années jugées bonnes. Ainsi, dans la décennie 1990, le domaine n'a pas produit de millésimes 1991, 1992, 1993, 1994 ni 1997[4], et dans la décennie 2000, les millésimes 2002 ni 2007, le vin étant alors vendu en vrac[9].

Assez peu puissant, le Château Bel Air-Marquis d'Aligre se caractérise par sa finesse, sa complexité délicate, la légèreté de ses tannins. Il est capable d'une très grande garde, sur plusieurs décennies[1]. Le long élevage en cuves et un long vieillissement en bouteilles peuvent nécessiter une importante aération - jusqu'à une journée - avant dégustation.

Peu boisé et peu tannique, sa finesse lui confère une place particulière dans les grands vins de la rive gauche de Bordeaux et lui vaut d'être comparé à des vins de pomerol voire à des grands vins de Bourgogne[4].

Notes et références

  1. a b et c « Château Bel Air Marquis d'Aligre », sur La Revue du vin de France.
  2. a b c et d Sylvain Torchet, « Château Bel-Air Marquis d'Aligre », sur ABC du Vin, .
  3. a et b « Bel Air Marquis d'Aligre « défendu d'en laisser » », sur Académie des vins anciens, .
  4. a b c et d Bernard Burtschy, « Château Bel Air Marquis d'Aligre - Margaux »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Grains Nobles, .
  5. a et b « Château Bel Air Marquis d'Aligre », sur Le Figaro.
  6. Cour administrative d'appel de Bordeaux – 27 février 2007 – Requêtes 05BX00003, 05BX00093, 05BX00106, 05BX00108, 05BX00109, 05BX00116, 05BX00117, 05BX00123 et 05BX00124.
  7. Bérénice Galand, « Bel Air Marquis d'Aligre : l'OVNI de Margaux », sur delaVigne, .
  8. « Château Bel Air Marquis d'Aligre », sur Le Figaro.
  9. Jacques Perrin, « Miracle à Margaux », sur 1000 Plateaux, .

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes