Censure en AlgérieLes conditions de travail des journalistes en Algérie ont évolué depuis l'indépendance de 1962. Après 1990, le Code de la presse a été supprimé, permettant une plus grande liberté de presse. Cependant, avec la guerre civile, soixante journalistes ont été tués entre 1993 et 1998 en Algérie. Années 1990-2000Durant cette décennie, le président Abdelaziz Bouteflika a ordonné la fermeture de plusieurs journaux, emprisonné des journalistes tels que Mohamed Benchicou, directeur du Matin et auteur d'une biographie critique de Bouteflika, et contraint d'autres journalistes à l'exil, principalement en France. Ces dernières années, l'Algérie a connu de nombreuses atteintes à la liberté de la presse, en dehors de l'emprisonnement de Mohammad Benchicou. Le journal La Tribune a été fermé en 1996 et le blog Sam a été censuré en . El Watan a également souffert des attaques de l'État algérien en 1998. Ses reporters ont, selon RSF et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), été pris pour cible tant par les forces gouvernementales que par les insurgés islamistes. Des journalistes de Liberté et du Matin ont été contraints à l'exil en France. Symposium de février 2007 sur les disparitionsLes autorités ont interdit le un colloque intitulé "Pour la Vérité, la Paix et la Conciliation" organisé par le CFDA (Collectif des Familles de Disparus en Algérie), SOS Disparus, Djazairouna, l'ANFD (Association nationale des familles de disparus) et Somoud. Cette nouvelle forme de censure sur une conférence sur les "disparitions" survenues pendant la guerre civile des années 1990 a été critiquée par l'ACAT-France (Action des Chrétiens pour l'abolition de la torture), la Fédération internationale pour les droits humains (IFHR) et l'Organisation mondiale contre la torture (WOAT). En outre, les détracteurs de la controversée Charte pour la paix et la réconciliation nationale, adoptée le , ont été pris pour cible par les autorités, qui utilisent diverses méthodes d'intimidation, y compris des poursuites judiciaires, contre des avocats et des défenseurs des droits de l'homme. Années 2020En , El País a rapporté que les autorités avaient bloqué les sites Internet Maghreb Emergent et Radio M, qui avaient critiqué le régime. Le journaliste Khaled Drareni qui travaillait pour Radio M, et a rendu compte des manifestations de 2019-2020 en Algérie, a été arrêté. Lors de l'édition 2023, du 25 octobre au 4 novembre 2023, les éditions Koukou sont informées qu'elles sont exclues du Salon international du livre d'Alger (SILA) en raison de « dépassements constatés dans les publications contraires au règlement du SILA (...) que vous exposez sur votre stand ». Les éditions Koukou dénoncent un « climat d’inquisition », une « violation des procédures légales (et de) la loi fondamentale » et un non respect des « prérogatives de l’autorité judiciaire ». Elles dénoncent également la « Commission de lecture » dont la « composition relève du secret d’Etat, (avec) son triste palmarès déjà très lourd »[1]. En septembre 2024, dans le cadre de la préparation du Salon national du livre amazigh d'Ath Ouacif ( (wilaya de Tizi-Ouzou), Tidjani Tama, président de la Commission de censure et directeur central du Livre au ministère de la Culture et des Arts, impose aux organisateurs d'exclure les éditions Koukou de cette manifestation. Les organisateurs décident de reporter cette manifestation[2]. En octobre 2024, Badreddine Karmat, journaliste d’un site internet, est placé en détention provisoire à Djelfa pour avoir critiqué des élus locaux[3]. En décembre 2024, la librairie Chikh de Tizi Ouzou est fermée par les autorités et les éditions Koukou sont exclues du Salon du livre Djurdjura, prévu du 11 au 16 décembre 2024, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou[4]. En 2024, les éditions Gallimard sont interdites en raison de la présence sur les stands du SILA du roman de Kamel Daoud, Houris, publié en août de la même année[5]. Références
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