Cecil Day-Lewis est le fils du révérend Frank Cecil Day Lewis et de Kathleen Squires. Après la mort de sa mère en 1906, il est élevé à Londres par son père, avec l’aide d’une tante. Il étudie à Sherborne School et à Wadham College, dont il sort diplômé en 1927. À Oxford, il rejoint le cercle formé autour de W. H. Auden et l'aide à éditer Oxford Poetry 1927. Son premier recueil de poèmes, Beechen Vigil, paraît en 1925[1].
Dans sa jeunesse, Day-Lewis adopte des idées communistes, devenant membre du Parti communiste de 1935 à 1938, et ses premiers poèmes sont marqués par le didactisme et une préoccupation pour les thèmes sociaux[2]. Il s'engage comme partisan dans l'armée républicaine pendant la guerre civile espagnole, mais, après la fin des années trente, il perd peu à peu ses illusions[1],[3].
En 1928, il épouse Mary King, la fille d'un professeur, et travaille comme maître dans trois écoles[1]. En 1951, il se marie en secondes noces avec l'actrice Jill Balcon.
En 1935, pour compléter les revenus tirés de ses poèmes, Day-Lewis décide d'écrire, sous le pseudonyme de Nicholas Blake, un roman policier, Il manquait une preuve (A Question of Proof), pour lequel il crée le personnage de Nigel Strangeways, un détective amateur, neveu d'un officier de Scotland Yard[4]. Nigel Strangeways est modelé sur W. H. Auden, mais devient une figure moins extravagante et plus sérieuse au fil de son évolution dans les seize romans et trois nouvelles où il apparaît. Ainsi, Strangeways perd sa femme, présente dans les premiers romans, lorsqu'elle meurt « sous les bombardements pendant le blitz [...], devient l'amant de Clare Messinger, sculptrice célèbre, qui le soutient au cours de cinq de ses enquêtes »[5] et assiste lui-même à sept reprises l'inspecteur écossais Blount. « Le roman de Nicholas Blake le plus célèbre demeure Que la bête meure ! (The Beast Must Die, 1938), adapté au cinéma, en 1969, par Claude Chabrol, avec Jean Yanne, Michel Duchaussoy, Caroline Cellier et Anouk Ferjac dans les rôles principaux »[6]. Au total, dix-neuf romans appartenant au genre policier seront publiés par Day-Lewis qui parvient grâce à eux à vivre de sa plume dès le milieu des années 1930[1].
Durant la Seconde Guerre mondiale, il travaille comme rédacteur de publications au ministère de l'Information, une institution moquée par George Orwell dans son uchronie1984 (également basée sur l'expérience d'Orwell à la BBC). Dans son travail, il s'éloigne de l'influence d'Auden et développe un style lyrique plus traditionnel. Plusieurs critiques affirment qu'il a atteint sa pleine stature de poète avec Word Over All (1943), quand il achève de prendre ses distances avec Auden[7].
Après la guerre, il rejoint l'éditeur Chatto & Windus comme rédacteur en chef. En 1946, il est conférencier à l'université de Cambridge, publiant ses conférences dans The Poetic Image (1947). En 1951, il se marie avec l'actrice Jill Balcon, fille du producteur de cinéma Michael Balcon. Plus tard, il enseigne la poésie à l'université d'Oxford, où il est professeur de poésie de 1951 à 1956[1].
De ses deux mariages, Day-Lewis a eu cinq enfants, en particulier l'acteur Daniel Day-Lewis et le journaliste Tamasin Day-Lewis, ainsi que l'écrivain et critique télé Sean Day-Lewis, qui a écrit une biographie de son père, C. Day Lewis : Une vie littéraire anglaise (1980).
Il est nommé poète lauréat en 1968, succédant à John Masefield. Day-Lewis est également président du Conseil des Arts, dans la catégorie littérature, vice-président de la Société royale de littérature, membre honoraire de l'Académie américaine des arts et des lettres, membre de l'Académie irlandaise des Lettres et professeur de rhétorique à Gresham College, à Londres.
Day-Lewis meurt le 22 mai 1972, dans le Hertfordshire, dans la maison de Kingsley Amis et d'Elizabeth Jane Howard, où il demeurait avec son épouse. C'était un grand admirateur de Thomas Hardy, et il s'est arrangé pour être inhumé aussi près que possible de la tombe de l'écrivain, au cimetière de l'église St. Michael's, à Stinsford[1].
Publié en français sous le titre Il manquait une preuve, Paris, Nouvelle Revue Critique, coll. « L'Empreinte » no 74, 1935 ; réédition, Paris, Librairie des Champs-Élysées, coll. « Le Masque » no 2329, 1997
Thou Shell of Death (1936), aussi titré Shell of Death
Publié en français sous le titre Rendez-vous avec la mort, Paris, Nouvelle Revue Critique, coll. « L'Empreinte » no 101, 1936 ; réédition dans la même traduction sous le titre Vaine Carcasse, Paris, Librairie des Champs-Élysées, coll. « Le Masque » no 2158, 1994
There's Trouble Brewing (1937)
Publié en français sous le titre Le Squelette en habit, Paris, Nouvelle Revue Critique, coll. « L'Empreinte » no 126, 1937 ; réédition, Paris, Librairie des Champs-Élysées, coll. « Le Masque » no 2284, 1996
The Beast Must Die (1938)
Publié en français sous le titre Que la bête meure !, Paris, Nouvelle Revue Critique, coll. « L'Empreinte » no 152, 1938 ; réédition, Paris, Presses de la Cité, coll. « Un mystère », 2e série, no 34, 1969
The Smiler With the Knife (1938)
Malice In Wonderland (1940), aussi titré The Summer Camp Mystery
The Case of The Abominable Snowman (1941), aussi titré The Corpse in the Snowman
Publié en français sous le titre Le Bonhomme de neige, Paris, Albin Michel, coll. « Le Limier » no 22, 1950
Minute for Murder (1946)
Publié en français sous le titre La Mort est servie, Paris, Albin Michel, coll. « Le Limier » no 52, 1954
Head of a Traveller (1949)
The Dreadful Hollow (1953)
The Whisper in the Gloom (1954), aussi titré Catch and Kill
End of Chapter (1957)
Publié en français sous le titre Fin de chapitre, Paris, Trévise, coll. « Le Cachet » no 5, 1960 ; réédition, Paris, Librairie des Champs-Élysées, coll. « Le Masque » no 2244, 1995
The Widow's Cruise (1959)
The Worm of Death (1961)
The Sad Variety (1964)
The Morning after Death (1966)
Autres romans policiers
A Tangled Web (1956), aussi titré Death and Daisy Bland
A Penknife in My Heart (1959)
The Deadly Joker (1963)
The Private Wound (1968)
Publié en français sous le titre L'Inavouable, Paris, Julliard, coll. « PJ », 1973
Nouvelles policières signées Nicholas Blake
Série Nigel Strangeways
Conscience Money (1938), aussi titré Mr. Prendergast and the Orange
Publié en français sous le titre Le Fruit défendu, Paris, Opta, Mystère Magazine no 182, mars 1963
The Assassins’ Club (1939), aussi titré A Slice of Bad Luck
Publié en français sous le titre Le Club des assassins, Paris, Opta, L'anthologie du Mystère no 2, 1962
It Fell to Earth (1944), aussi titré Long Shot
Publié en français sous le titre La Flèche d'or, Paris, Opta, Mystère Magazine no 246, juillet 1968
Autres nouvelles
The Snow Line (1949), aussi titré A Study in White
Publié en français sous le titre Blanc comme neige, Paris, Opta, Mystère Magazine no 29, juin 1950 ; réédition dans une nouvelle traduction sous le titre Étude en blanc, dans le recueil Petits romans noir irlandais Paris, Losfeld, 1997 ; réédition, Paris, Payot & Rivages, coll. « Rivages/Noir » no 505, 2004 (ISBN2-7436-1224-X)
Sometimes the Blind (1963), aussi titré Sometimes the Blind See the Clearest
Publié en français sous le titre Un aveugle parfois, Paris, Fayard, Le Saint détective magazine no 120, février 1965