Casimir Chevalier, né le à Saché (Indre-et-Loire) et mort le à Tours, est un ecclésiastique, érudit et archéologue français.
Biographie
Casimir Chevalier naît le à Saché, en Indre-et-Loire, où son père Barthélémy exerce la profession de marchand de bois[1], mais il passe sa jeunesse chez un parent à Tours[A 1].
Après des études au petit séminaire de Tours, il est ordonné prêtre en 1848 ; il commence par être enseignant avant d'être nommé curé de paroisses de Touraine entre 1856 et 1869. Plus tard, il exerce la charge de clerc national de France auprès du Saint-Siège de 1878 à 1886, alors qu'à partir de 1869 il est nommé camérier du pape Léon XIII[2]. Il réside alors à Rome[3].
Les connaissances approfondies de l'abbé Casimir Chevalier dans de nombreux domaines, acquises dès ses études au séminaire, font de lui un érudit à l'image de ceux qui émergent au XIXe siècle ; il s'inspire largement pour ses premiers travaux de l'approche méthodologique de Jean-Jacques Bourassé puis d'Arcisse de Caumont[A 3]. Ses études de l'histoire des monuments de Touraine (château de Chenonceau, abbaye Notre-Dame de Noyers etc.) à partir du dépouillement de leurs chartriers en sont des exemples[A 4].
Casimir Chevalier participe, aux côtés de l'architecte Victor Laloux et de l'archevêque de Tours Mgr Meignan, à l'élaboration du plan de la basilique Saint-Martin de Tours telle qu'elle est reconstruite à partir de 1886, défendant ce projet d'église néo-byzantine face à celui proposé par les tenants d'une reconstruction à l'identique de l'ancien monument roman[A 5]. Ses prises de position lui valent de violentes attaques et il quitte la Société archéologique de Touraine en 1888[3].
Casimir Chevalier est également féru de sciences naturelles et humaines mais ses travaux ou ses publications sont encore fortement teintés des traditions religieuses[A 6]. C'est ainsi qu'il émet de fortes réserves vis-à-vis des théories évolutionnistes développées par Charles Darwin, estimant que seule l'observation en temps réel de cette évolution permettrait de valider ces théories[A 7]. Ses études sur la géologie de la Touraine évoquent également le rôle du Déluge qu'il ne qualifie plus de « biblique » ou celui des « révolutions du globe » de Georges Cuvier mais ne s'appuient que très peu sur la paléontologie[A 8].
En tant que clerc auprès du Vatican, Casimir Chevalier prend part à de nombreuses discussions diplomatiques ; il entrevoit déjà la séparation inéluctable des Églises et de l'État, actée en France en 1905[A 9]. Lorsque le clergé tourangeau se divise vers 1860-1880 au sujet de la reconstruction de la basilique Saint-Martin, Casimir Chevalier plaide à Rome la cause de l'archevêque de Tours, dont le projet sera en définitive approuvé par le pape[A 10].
Une liste des publications de Casimir Chevalier établie à l'occasion du colloque qui lui est consacré à Tours en 2011 recense 270 ouvrages et articles, publiés entre 1847 et 1893[A 11].
Pour en savoir plus
Bibliographie
Collectif, « Actes du colloque Casimir Chevalier (Tours, ) », Mémoires de l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Touraine, t. XXIII,
↑Monique Zollinger, « Les présidents et officiers de la SAT (1840-2016) : table pour une étude prosopographique », bulletin de la Société archéologique de Touraine, t. LXII, , p. 158.