Cap barré de Garastre
Le Cap barré de Garastre ou Oppidum de Garaste, est situé à 500 mètres au nord du village de Prades-le-Lez, sur le territoire de la commune de Saint-Vincent-de-Barbeyrargues, non loin de la vallée d'une petite rivière, le Lirou (affluent du Lez), dans le département de l'Hérault, le long de la route qui va de Montpellier à Mende. Il occupe le sommet du rocher de Garastre[1]. Ce gros rocher domine la route de 60 m. Il est recouvert par une garrigue basse à chêne kermès (Quercus coccifera). C'est un lieu bien connu des géologues montpellièrains et de fouilleurs amateurs. État actuel et accèsOn accède aisément au site en partant à pied de Saint-Vincent-de-Barbayargues, après avoir garé sa voiture sur la place, devant la Mairie. Prendre la rue du Puits qui donne sur la rue de Garaste qui s'interrompt au bout de 100 m. Un sentier descend à droite, travers l'extrémité d'une vigne arrachée et monte doucement vers l'oppidum. L'accès par le flanc est n'est pas aussi malaisé qu'on pourrait le croire. Un ensellement, occupé par une ancienne vigne, sépare le village de l'oppidum. Une reconnaissance du site par image satellite montre un terrain boisé d'une garrigue comprenant quelques pieds de chênes verts. La reconnaissance à pied par le sentier qui contourne le rocher par l'ouest permet de constater l'envahissement par les chênes kermés très denses et difficiles à pénétrer. Un site de type oppidum barréCe site a été découvert et cité pour la première fois en 1730 dans une communication à la Société Royale des Sciences de Montpellier[2]. En 1938, selon Roger et Lucette Allègre, le site n'avait jamais attiré l'attention des archéologues. Cependant, quelques trouvailles ont été faites. « Le rocher de Garastre a la forme d'un triangle rectangle dont l'angle aigu est tourné vers le sud. ». Les auteurs décrivent vers le nord les traces d'une muraille en ruines sous forme d'une butte. Ce mur devait avoir 1,5 à 2 m de large sur 40 m de long. Il caractérise un « Cap barré ». Son altitude est de 132 m, il domine de 60 m la route en contrebas. L'accès est difficile et même impossible à certains endroits. Les auteurs pensent de « le site a servi de lieu d'habitat pendant assez longtemps, à en juger par la quantité de débris de poterie qui jonchent le sol ». Ce qui est aussi confirmé par la proximité d'un point d'eau, la source de Florette (au nord) et la vallée du Lirou (à l'ouest) ainsi que de terres cultivables. Le site domine le parcours d'une voie naturelle de circulation. Des tas de cailloux au nombre de trois (clapiers ou clapas) font penser à des cabanes en pierre effondrées. GéologieLe rocher de Garaste[3] est une masse rocheuse qui culmine à 134 m d'altitude et domine la route et la vallée du Lirou toute proche. Les parois sont abruptes. Du côté de la route, vers l'ouest et le nord-ouest s'ouvrent des carrières de pierre dont une est abandonnée (à l'ouest), l'autre (au nord) ne fonctionne pas mais est gardée et interdite d'accès. Il s'agit de « bancs épais de dolomie très compacte, très dure, de couleur gris bleu, sans fossiles, peu altérable, renfermant pas endroits des rognons de silex ». Cette roche appartient au Portlandien faciès bathyal. Elle tranche avec les coteaux qui l'entourent et qui sont formés de calcaires marneux d'âge Valanginien inférieur ou Berriasien. Le rocher de Garaste est le sommet d'un petit anticlinal. ArchéologieLe site semble avoir connu une occupation depuis la fin de l'Âge du bronze ou début de l'Âge du fer. Des indices ont été dégagés sous forme de documents archéologiques. OssementsCe sont des ossements d'animaux ayant certainement été consommés par les habitants :
De nombreux autres débris osseux brisés n'ont pu être déterminés. Poteries
Il s'agit de débris de poteries dont le sol, en certains endroits, était couvert[4]. Des débris ont été entrainés par les eaux de ruissellement sur les pentes. On peut en recueillir dans le lit du petit torrent qui se trouve au pied du rocher vers l'est. Certains tessons seraient d'époque néolithique[5]. On peut les classer en trois catégories.
Les débris sont informes mais on a pu reconnaître des fonds de vases, des rebords de récipients. Certains portent des dessins en creux.
Plusieurs fragments de chenets dont deux fragments à tête de cheval ont été recueillis, faits d'une céramique à pâte homogène jaune clair, très dure. Un autre fragment de chenet en terre cuite (4,5 cm de long × 3,5 cm de haut) présente une section quadrangulaire. Il s'agit[6] d'un « objet de tradition protohistorique ». Pierres tailléesCe sont de nombreux débris de silex qui jonchent le sol du cap barré. Une pièce au moins a été reconnue comme taillée, une lame à section trapézoïdale isocèle. Il convient de citer :
Pierres étrangères au lieuCe sont des pierres étrangères au lieu, des galets de quartzite rouge peut-être utilisés comme projectiles de jet ou comme broyeurs. Une origine celteLe site de Garaste a été comparé au site de La Roque (près de Fabrègues). Ce dernier est bien connu[7]. Les analogies « tendent à assigner au Cap barré de Garastre un âge identique à celui de l'oppidum de La Roque c'est-à-dire postérieur au Ve siècle av. J.-C. (époque de La Tène correspondant à l'établissement des Volkes Arécomiques dans la région). ». Une cité Volque est présente dans la région (Sextantio ou Castelnau-le-Lez), à 5 km environ à vol d'oiseau, au sud-sud-ouest de Garaste. L'oppidum devait se situer sur une route aboutissant à Sextantio, passant au pied de Saint-Vincent-de-Barbayrargues. On est au second âge du fer mais on sait peu de chose de ce qui s'est passé avant. Seule une fouille rigoureusement menée pourrait nous l'apprendre. Notes et références
Voir aussiBibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article. Articles connexesLiens externes
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