Calibre (arme à feu)Le calibre d'une arme à feu désigne le plus souvent le plus grand diamètre de ses projectiles, mais aussi parfois celui du canon. Dans le cas des canons rayés il est alors mesuré soit au plus profond (gorge) soit au sommet (crête) des rayures. Dans le domaine de l’artillerie, le calibre est également une unité de mesure de la longueur d’un tube. Le calibre est une des caractéristique essentielle d'une munition[1] et d'une arme à feu, et elle est souvent mentionnée dans leur nom (9 × 19 mm Parabellum ou Canon de 75 mm modèle 1897 par exemple), mais ce n'est pas la seule caractéristique. La distinction entre « munition » et « calibre » n'est pas facilitée par la variété de ces conventions. Les calibres sont toutefois, durant une période bien définie (surtout récente), relativement standardisés. Des munitions différentes peuvent être conçues pour un calibre identique, et comme une arme donnée est chambrée pour une munition spécifique, deux armes dont les canons présentent un même diamètre ne pourront pas toujours tirer les mêmes munitions. Ceci parce qu'il sera impossible de chambrer (longueur ou forme des cartouches distinctes), impossible de mettre à feu (percussion annulaire ou centrale), parce que le tir sera imprécis voire partiellement destructif (différence de pas de rayure), ou encore dangereux (charges différentes : une charge trop puissante peut briser la chambre). La puissance d'une arme est surtout liée à sa munition (le poids, la forme et la nature de son projectile, la quantité de charge propulsive) et non à son canon ou son calibre. Bien qu'un plus gros calibre soit en général associé à une munition avec plus de charge propulsive et un projectile plus lourd, ce n'est pas une règle absolue. En outre, pour une même munition, l'énergie du projectile en sortie de bouche (exprimée en joules) peut varier en fonction de la longueur du canon. Voir à ce sujet la mécanique de la munition. En Europe, les calibres sont le plus souvent exprimés en millimètres pour les armes conventionnelles. Les Anglo-Saxons mesurent les calibres en centièmes et millièmes de pouce (1 in = 25,4 mm). Fusils de chasse à âme lisse : exceptionLes calibres des fusils de chasse modernes à âme lisse sont calculés grâce à une méthode ancienne, où le calibre est un nombre qui, de manière non intuitive, décroit avec l'augmentation du diamètre du canon. Exemple parmi les plus courants : le calibre 12 est d'un diamètre supérieur au calibre 16. La méthode exacte de calcul du diamètre du canon est la suivante : diamètre du canon = diamètre d'une balle de plomb parfaitement sphérique de masse = 1/calibre, en livres. Autrement dit, le calibre (en unités par livre) correspond au nombre de balles rondes de bon diamètre, que l'on peut faire avec une livre de plomb. Le diamètre du canon est donc inversement proportionnel à la racine cubique du calibre. Noter que la masse exacte d'une livre ancienne variait selon la région et parfois l'époque. Elle a été fixée par le Bureau International des Poids et Mesures (BIPM) à 453,59237 grammes[2]. Pour comparaison, voir la table des armes à feu modernes. Historiquement, cette dénomination date de l'époque où les fusils étaient chargés par la gueule, avec une balle sphérique, comme dans une arquebuse. La division de la livre était alors le seul moyen (bien peu fiable...) de normalisation, la mesure de faible diamètre à l'ère pré-système métrique étant des plus hasardeuses. Il n'empêche que ce mode est resté au XIXe siècle lors de l'avènement des fusils de chasse modernes, et n'a pas évolué aujourd'hui, en grande partie parce que ces fusils eux-mêmes ont peu évolué. Les munitions, elles, ont évolué depuis que les arquebuses et les balles sphériques ne sont plus utilisées : ce sont désormais des plombs, billes de chevrotines ou balles elles-mêmes striées qui sont tirées, et la masse de poudre chargeant la cartouche est plus importante que celle du projectile. La décroissance du diamètre est, de son côté, non proportionnelle au calibre ; c'est une fonction cubique. Pièces d'artillerie anciennesEn France, les calibres de l’artillerie ont été normalisés pour l’armée royale par les frères Gaspard et Jean Bureau, à la fin de la guerre de Cent Ans (à partir de 1440). Le calibre correspond au poids en livres du boulet utilisé par la pièce. Ces calibres sont utilisés jusqu’au XIXe siècle. Vers cette époque, l'arrivée des munitions modernes, à cartouches de cuivre et obus non sphériques, voire chargés d'explosifs, rend obsolète cette correspondance. Le diamètre en millimètre sera alors utilisé par la suite, le poids d'un projectile ne correspondant plus vraiment ni au diamètre d'un canon ni à sa puissance destructrice. La normalisation s'effectuera sur le diamètre qui n'est pas beaucoup plus représentatif quant à l'efficacité, mais qui permet de normaliser les fabrications.
Des calibres intermédiaires ont existé : par exemple, le canon de Jean d’Estrées, la plus grosse pièce française d’alors, fait 33 livres. L’amélioration des canons se fit en partie par l’allongement du fût, exprimée en calibres : le système Gribeauval à 18 calibres en 1765 (fût de 1,85 m de long pour une pièce de 8, par exemple). Calibres les plus courantsArmes portables modernes
Artillerie et canons montés modernes
Photos munitionsCalibres de carabine de chasse
Calibre 12 pour fusils de chasse
Le calibre 12 est le calibre le plus souvent utilisé par les chasseurs. Il est mortel à 40-45 m. Calibres militaires
Calibres d'armes de poing
Attention : la légende intégrée à cette photo est erronée. Notamment : la 7e cartouche n'est pas une munition de calibre 7,65, mais du 9mmx19mm ou du 9mm parabellum. La grille en arrière-plan est en 5x5mm. Calibres de munitions à percussion annulaire
DiversDora était le canon du plus fort calibre jamais produit (800 mm) avec la grande bombarde turque utilisée lors du siège de Constantinople en 1453 460 mm est le plus gros calibre de canons portés par un navire de guerre (9 canons en trois tourelles sur les cuirassés de la classe Yamato). Le calibre en tant qu’unité de longueurDans l’artillerie, le calibre peut non seulement désigner le diamètre d’un projectile, mais également la longueur du tube d’une pièce. Cette longueur est exprimée sous la forme x/y ou x/Ly, x étant le diamètre du tube et y le nombre (généralement arrondi) permettant d’obtenir la longueur du tube si on le multiplie avec x. Ainsi le tube d’un canon de 75 mm/L70 mesure 5 250 mm de long, de l’extrémité de la culasse à celle de la bouche. Notes et références
Voir aussiBibliographie
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