BwitiLe bwiti (ou bwete, bouiti, bouity, mboeti, mbueti) est un rite de passage dont il est affirmé qu'il provient des Pygmées, qui l'auraient ensuite transmis aux Mitsogo, aux Apindji, qui eux l'ont transmis aux autres ethnies du Gabon. HistoireSon apparition est indéterminée, mais est antérieure au XIXe siècle, puisque Paul Belloni du Chaillu, premier explorateur européen de l'intérieur du Gabon, a pu observer sa présence dans le centre du pays. Cependant, d'après les pratiquants eux-mêmes, cette tradition serait âgée de plusieurs millénaires et aurait été transmise par les populations pygmées aux peuples bantous comme les Mitsogo, qui sont les plus anciens pratiquants, les Fang ou les Myénè[1]. LocalisationLe bwiti est aujourd'hui largement répandu au Gabon, aussi bien parmi les populations du sud du pays que chez les Fang du Nord (diffusion autour de 1910 chez les Fang), aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain[2]. À travers les Fang, le bwiti s'est également diffusé en Guinée équatoriale et au sud-Cameroun. Il est mentionné à propos des figures d'ancêtres du bwiti (bwete), par Louis Perrois[3] qui commente les recherches de l'anthropologue américain Leon Siroto chez les Kota et Mahongwe et chez les Bakwele. Par ailleurs, Louis Perrois a produit une recherche approfondie sur le culte du bwete chez les Kota, dont participent les célèbres figures d'ancêtres, gardiens de reliquaires. Rite d'initiationLe rite de passage du bwiti est centré sur la manducation par le néophyte d'écorces de racines de l'arbuste appelé iboga ou eboga (Tabernanthe iboga)[2]. Divers alcaloïdes présents dans cette plante (notamment l'ibogaïne) possèdent des propriétés psychodysleptiques de type hallucinogène. Pendant le rite de passage, l'absorption d'une dose massive d'iboga permet ainsi au néophyte d'obtenir des visions spectaculaires dont le récit aux initiateurs serviront à valider son initiation. La branche originelle du rite initiatique parmi les Mitsogo est appelée bwiti dissumba. Il s'agit d'un rite de passage pubertaire, strictement masculin. Le bwiti dissumba s'appuie sur le culte des ancêtres, notamment à travers des reliquaires contenant les ossements des ascendants défunts. Le bwiti misoko constitue une branche initiatique dérivée et postérieure au dissumba. Le bwiti misoko possède une fonction avant tout thérapeutique (rite d'affliction) : le néophyte choisit de se faire initier en cas d'infortune inexpliquée, dont on suspecte la plupart du temps qu'elle a été causée par un sorcier malveillant. Les initiés du bwiti misoko sont appelés les nganga-a-misoko, ou plus simplement nganga. Ils ont une fonction de devins-guérisseurs. Contrairement au bwiti dissumba des Mitsogo et des Apinzi, le bwiti misoko accepte souvent (et de plus en plus) les femmes en son sein. Voir aussiNotes et références
Bibliographie
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