But d'utilisabilitéUn but d'utilisabilité est une liste de critères d'utilisation permettant de s'assurer des fonctionnalités d'un dispositif ou d'un logiciel. Les outils, les dispositifs et les logiciels doivent être évalués avant d’être mis en vente sur le marché ou installés dans un système de travail. Cette évaluation peut porter sur plusieurs points tels que ses qualités techniques, de fabrication ou d’Utilisabilité. L’évaluation de l’utilisabilité permet de vérifier si le produit évalué (une simple télécommande de télévision, l’interface de contrôle d’un four ménager, ou un traitement de texte) est suffisamment efficient (les utilisateurs peuvent-ils effectuer leurs tâches en dépensant raisonnablement leurs ressources, e.g. attention, temps, énergie ?), efficace (les utilisateurs peuvent-ils accomplir les tâches qu’ils sont supposés accomplir avec l’outil évalué ?) et satisfaisant (quel est l’attitude des utilisateurs envers l’outil évalué ? Leur expérience est-elle agréable ?). Pour que cette vérification se base sur des données objectives, il lui faut des buts que l’outil doit atteindre et que l’on peut mesurer[1],[2],[3] (par exemple en matière de facilité d’utilisation ou d’apprentissage). Ce type de but est appelé but d’utilisabilité (ou encore exigence ou objectif d’utilisabilité[1]). Ce sont des critères objectifs auxquels les résultats d’une évaluation d’utilisabilité sont comparés pour vérifier l’utilisabilité d’un outil[2]. Place des buts d’utilisabilité dans les cycles de conception d’un outilLes buts d’utilisabilité doivent être inclus dans tout cycle de conception qui intègre une approche de type facteurs humains (par exemple, la Conception centrée sur l'utilisateur[1] ou le « Usability Engineering Lifecycle »[4]). Ils doivent être définis dès le début de la conception aussitôt que les besoins utilisateurs, les risques d’usage, ainsi que les contextes et buts d’utilisation sont définis (cf. section « définition des buts d’utilisabilité »). Par la suite, les buts d’utilisabilité sont à utiliser à chaque phase d’évaluation dans les cycles de conception. Quel que soit le type d’évaluation (i.e. évaluation formative ou sommative)[5]), ils sont utilisés pour vérifier que la suffisance de performance obtenue par les résultats de l’évaluation :
Définition des buts d’utilisabilitéComment définir les buts d’utilisabilité ?Les buts d’utilisabilité doivent rendre compte des trois composantes de l’utilisabilité, i.e. l’efficience, l’efficacité et la satisfaction[2]. Leur définition, pour chacune de ces composantes, doit se baser sur les caractéristiques de la tâche que l’outil évalué doit supporter[2]. En pratique, Mayhew[4] propose que la définition des buts d’utilisabilité se base sur :
Par ailleurs, pour les outils utilisés pour des activités sensibles (par exemple, des dispositifs médicaux, les interfaces de contrôle de centrales nucléaire), les buts d’utilisabilité doivent être définis en se basant aussi sur le processus de Gestion du risque lié à l’outil[6],[7]. Ces « buts d’utilisabilité pour la sécurité » sont utilisés pour empêcher qu’un outil ne soit mis sur le marché ou installé alors que des problèmes de conception ne provoquent des erreurs d’utilisation. Ainsi, les risques qui pourraient provenir d’erreurs d’utilisation doivent être identifiés ; ensuite, pour chacun de ses risques, des buts d’utilisabilité doivent être définis en tenant compte de la sévérité des conséquences potentielles de ces risques[8] (par exemple, en matière de sécurité de l’opérateur, du patient, de l’environnement ou d’éléments financiers). Prioriser les buts d’utilisabilitéPour un outil donné, plusieurs buts d’utilisabilité sont définis pour l’évaluation. Si certains de ces buts sont liés à des problématique de sécurité alors que d’autres peuvent être considérés comme des « buts d’utilisabilité de confort », tous ne vont pas requérir les mêmes niveaux d’utilisabilité à atteindre. Illustration explicative
Par exemple, un « but de confort » en rapport avec la facilité de navigation sur un site Internet qui ne va pas créer un risque pour l’utilisateur, peut se satisfaire d’un niveau d’accomplissement partiel (ex. 80 % des utilisateurs doivent réussir à utiliser un raccourci de navigation sur Internet). Au contraire, un but d’utilisabilité qui concerne un risque majeur lié à une erreur d’utilisation requerra un accomplissement complet (ex. 100 % des utilisateurs doivent réussir à se servir d’un défibrillateur du premier coup. Aucune erreur ne peut être tolérée). Pour ces « buts d’utilisabilité pour la sécurité », ne pas atteindre le but défini montre que l’utilisation de l’outil, tel qu’il est conçu au moment de l’évaluation peut avoir des conséquences dramatiques (ex. provoquer un accident industriel à cause d’une interface contrintuitive). Ces « buts d’utilisabilité pour la sécurité » doivent impérativement être satisfaits avant que l’outil ne soit installé ou mis sur le marché (par exemple, un dispositif médical ne peut pas être mis sur le marché s’il a été montré qu’il induit des risques d’erreurs [7],[6])).
Ainsi, les niveaux d’accomplissement requis pour les différents buts doivent être ordonnés et priorisés[4]. Formulation et mesure des buts d’utilisabilitéLes buts sont définis soit de manière qualitative, soit de manière quantitative[4]. Néanmoins, quelle que soit leur nature, il leur faut une définition opérationnelle. L’accomplissement des buts d’utilisabilité qualitatifs peut être vérifié, par exemple, à travers l’analyse de protocoles verbaux. Ces buts peuvent aussi être transformés en buts quantifiables : alors ils peuvent être formulés ainsi :
En ce qui concerne les buts qualitatifs dont l’accomplissement peut être vérifié par l’utilisation d’un questionnaire, ils peuvent se présenter ainsi :
Pour les buts quantitatifs, il existe de nombreuses méthodes pour en évaluer l’atteinte (mesure de temps, grilles d’analyse du comportement, journaux de connexions, analyse des données entrées, analyse des taux d’erreur, etc.) Classiquement ces buts prennent la forme suivante (d’après[3],[9]))
Références
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