Prenant sa source à Lugny au pied de la montagne du Château, cette rivière qui coule d'ouest en est traverse successivement le territoire des communes de Lugny et de Montbellet.
Affluents
La Bourbonne se jette dans la Saône près du hameau de Saint-Oyen (Montbellet), après avoir reçu les eaux :
de l'Ail (rivière prenant sa source sur le territoire de la commune de Cruzille) ;
du ruisseau de Fissy ;
du ruisseau de Burgy.
Elle reçoit dans la traversée du bourg de Lugny l'eau d'une source : la source de la Fontaine, qui alimente le lavoir construit au XIXe siècle par la commune à l'endroit où elle sourd[1].
Bassin versant
Les communes appartenant à son bassin versant sont ainsi au nombre de neuf[2] :
Dès 906, on trouve mentionné le fluvius qui vocatur Borbontia[3]. Cette rivière s’appelait encore la Bourbonce en 1485[4].
L'eau de la Bourbonne – rivière qui présente la particularité d'être en partie « souterraine » dans sa traversée du bourg de Lugny – actionnait autrefois les roues d'une douzaine de moulins, ce qui fait de cette rivière l'un des premiers cours d'eau de Saône-et-Loire par la densité de ses moulins[5]. Citons, parmi les principaux, le moulin Burdeau, le moulin Vallerot, le moulin Brûlé[Note 1] et le moulin Guillet[Note 2] sur le territoire de la commune de Lugny, le moulin des Essarts, le moulin Jouvent et le moulin Bourbon sur celui de Montbellet.
La source de cette rivière – dite « source des Eaux bleues », coulant au pied de la montagne du Château – alimentait autrefois en eau les fossés du château de Lugny.
L'une des rues du bourg de Lugny porte le nom de cette rivière (rue de Bourbonne)[Note 3].
Pêche
La Bourbonne, domaine privé ouvert à la pêche, relève, pour la 1re catégorie, d'une société de pêche fondée en juin 1931 : Les Amis de la Bourbonne (Lugny), qui est l'une des soixante-dix associations agréées pour la pêche et la protection du milieu aquatique (AAPPMA) regroupées au sein de la fédération de pêche de Saône-et-Loire[6].
La truite sauvage d'autrefois ayant disparu, cette rivière est désormais peuplée de truites de souche méditerranéenne, tant par la mise à l'eau de truites surdensitaires (pour l'ouverture de la pêche) que par l'alevinage de truitelles ou le recours à des boites Vibert[Note 4].
Ces truites y cohabitent, essentiellement, avec des bancs de vairons et de goujons. Les poissons blancs comme le chevesne se rencontrent au niveau des écluses des anciens moulins.
Aménagement
En 2024, à l'initiative de la communauté de communes Mâconnais-Tournugeois, devraient être réalisés des travaux visant à restaurer la rivière dans sa traversée du bourg de Lugny, avec pour objectif de rétablir la continuité écologique tout en restaurant la qualité physique du cours d'eau (en diversifiant les écoulements et en resserrant la lame d'eau en condition d'étiage)[7].
Précédemment, dans les années 1990, le cours de la Bourbonne avait été « recalibré » par le Syndicat intercommunal à vocation multiple (SIVOM) du canton de Lugny, ce qui permit d'amoindrir l'importance des crues dont cette rivière était régulièrement l'objet.
Bibliographie
Frédéric Lafarge et Paulette Berthaud, Lugny, mémoire de pierres, mémoire d'hommes, Bibliothèque municipale de Lugny, Lugny, 2006 (ISBN2-9514028-1-3).
Léonce Lex, Notice historique sur Lugny et ses hameaux, Belhomme Libraire Éditeur, Mâcon, 1892.
↑Également dénommé moulin de la Maigrette, visible sur le cadastre napoléonien de 1809 mais dont il ne reste pas de trace.
↑Devenu moulin Chevalier dans la seconde moitié du XXe siècle.
↑Nom qui lui a été attribué dans le 2e quart du XIXe siècle, période au cours de laquelle furent nommées l'ensemble des voies publiques desservant les habitations du bourg de Lugny.
↑Méthode consistant à enfouir dans les gravières de petites boîtes en plastique, dites « boîtes Vibert », d’une contenance correspondant à un millier d’œufs de truite. Les perforations placées sur les six côtés de la boîte laissent le courant d’eau apporter aux œufs l’oxygène qui leur est nécessaire, et permettent aux alevins de sortir d’eux-mêmes de la boîte et de poursuivre leur développement sous gravier, dans des conditions naturelles.
Références
↑Fontaine qui, exceptionnellement, s'arrêta de couler dans la foulée de la sécheresse de 1921, comme il apparaît dans le registre des délibérations du conseil municipal de Lugny pour l'année 1922 : « Le 14 octobre mil neuf cent vingt-un, à la suite d’une sécheresse persistante, l’hiver 1920-1921 n’avait produit aucune réserve d’eau, la source de la Fontaine de Lugny a cessé de couler. Le niveau d’eau de cette source ainsi que celui des sources voisines qui forment une nappe d’eau s’est abaissé à dix centimètres environ au-dessous du couloir, motivant ainsi l’arrêt complet de la prise d’eau. Pour obvier à cet inconvénient, il a été siphonné dans le conduit au moyen d’un tuyau en caoutchouc rigide de quatre centimètres de diamètre et de deux mètres de longueur, introduit dans la source et abaissé à l’extrémité extérieure de douze centimètres. L’eau donnée par ce moyen artificiel a atteint 400 à 500 hectolitres par 24 heures, sans qu’il y ait eu épuisement de la source et ceci jusqu’au 5 janvier 1922, date où le niveau est remonté à sa hauteur normale après de petites pluies et une couche de neige de vingt centimètres. De mémoire d’hommes, ce fait ne s’étant produit, la municipalité a jugé utile de consigner les présents faits dans son registre des délibérations afin de le porter à la connaissance des générations futures. Lugny, le 15 janvier 1922. » Source : « Il y a 100 ans, la source de la Fontaine s’arrêta de couler », article signé François Mouron paru dans Le Journal de Saône-et-Loire daté du 15 août 2022.
↑Source : Jacques Coffigny, Bourbonne : le contrat de rivière, bulletin municipal de Lugny pour l'année 2009, pp. 14-15.
↑Camille Ragut, Cartulaire de Saint-Vincent-de-Mâcon, Mâcon, 1864 (p. 207).