Bombus polaris présente une fourrure dense qui ralentit la perte de chaleur. Le plus souvent, son thorax est noir avec des bords jaune-orange, tandis que l'abdomen est jaune-orangé avec peut-être un peu de noir. Il existe cependant une grande variabilité de colorations sur l'ensemble de son aire de répartition[1].
Le mâle Bombus polaris patrouille la toundra d'un vol rapide à la recherche de femelles à féconder en marquant certaines pierres granitiques de sécrétions phéromonales attractives produites par des glandes labiales céphaliques. Les nids sont principalement installés en surface, sous des touffes de végétation. Certains sont construits dans d'anciens nids de lemmings. La reine, qui s'associe souvent à une autre qui sera tuée plus tard, pond l'ensemble de ses œufs dans une seule cellule, les nourrissant d'abord collectivement (comportement dit de meunier) avant de construire des cloisons entre les larves et de les nourrir individuellement (comportement dit de magasinier). La saison étant très courte, une seule génération est possible. La population par nid est de ce fait très faible et la proportion de sexués par rapport aux ouvrières est très importante[1].
Bombus hyperboreus se retrouve parfois en situation inquiline au sein des nids de Bombus polaris où il est considéré comme l'usurpateur[1].
Répartition
Le Bourdon polaire est une espèce circum-arctique qui vit dans la toundra, strictement au delà de la limite des arbres, principalement le long de la côte de l'océan Arctique. L'espèce est présente au Canada, dont le Québec, en Alaska, dans le Groenland, au nord de la Russie et en Scandinavie. Le point le plus au Nord où l'espèce a été découverte est la baie d'Olenëkskiy(ru) dans la mer des Laptev[1].
L'espèce est classée comme « vulnérable » dans la liste rouge des abeilles d'Europe[2],[3]. Elle est considérée comme « à risque climatique extrême » dans l'Atlas de la distribution et des risques climatiques des Bourdons européens. Une extinction probable est envisagée en Europe d'ici 2100, l'espèce étant d'ores et déjà devenue extrêmement rare en Scandinavie depuis les années 2010[1],[4].
Confusions possibles
En Europe, la sous-espèce pyrrhopygus est morphologiquement très similaire à Bombus alpinus. Néanmoins, leurs aires de répartition ne se superposent qu'en Fennoscandie. Dans le nord de la Russie, certaines formes ressemblent également à Bombus balteatus[1].
Taxonomie
Le nom valide complet (avec auteur) de ce taxon est Bombus polaris Curtis, 1835[5].
↑ abcdefgh et iPierre Rasmont, Michaël. Terzo et Dave Goulson, Bourdons d'Europe : et des contrées voisines, NAP éditions, , 628 p. (ISBN978-2-913688-37-7)
↑Nieto, A., 2014. European Red List of bees, IUCN: International Union for Conservation of Nature (lire en ligne)
↑(en) Rasmont et al., « Climatic Risk and Distribution Atlas of European Bumblebees », Biorisk, vol. 10 (Special Issue), (DOI10.3897/biorisk.10.4749, lire en ligne)