Hemileccinum impolitum, le Bolet dépoli ou Bolet feutré, anciennement Boletus impolitus, est une espèce de champignon (Fungi) basidiomycète du genre Hemileccinum dans la famille des Boletaceae. Comestible moyen, il est caractérisé par son chapeau pâle et son odeur iodée en grattant la base du pied.
Taxonomie
Le nom correct complet (avec auteur) de ce taxon est Hemileccinum impolitum (Fr.) Šutara, 2008[1].
L'espèce a été initialement classée dans le genre Boletus sous le basionymeBoletus impolitus Fr., 1838[1].
Les bolets sont des champignons dont l'hyménophore, constitué de tubes et terminés par des pores, se sépare facilement de la chair du chapeau. Ce chapeau d'abord rond, recouvert d'une cuticule, devient convexe à mesure qu’il vieillit. Ils ont un pied (stipe) central assez épais et une chair compacte. Les caractéristiques morphologiques de Hemileccinum impolitum, le Bolet dépoli, sont les suivantes :
Chapeau : 7-12 (18) cm, longtemps hémisphérique-convexe, puis étalé et plus ou moins lobé à la fin, rarement bosselé. Cuticule mate et remarquablement filamenteuse sous la loupe, à feutrage dense, imbriqué et apprimé, souvent condensé en très fines méchules aranéuses, de couleur terne et assez variable, typiquement gris-beige, gris-verdâtre, rarement rosâtre à brun-violacé ou bai. Marge typiquement anguleuse-tranchante chez le jeune, puis un peu arrondie à la croissance complète des tubes. Marginelle variable, généralement peu développée[5],[6],[7].
Tubes sublibres, de longueur moyenne, dépassant rarement l'épaisseur de la chair à mi-rayon, jaune assez clair puis jaune verdâtre, enfin olivâtre, non bleuissants à la coupe. Pores concolores aux tubes, roussissant parfois légèrement avec l'âge ou les intempéries, ouverts dès le début, fins (0,5 à 1 mm), légèrement polygonaux à maturité, non composés[8],[7],[9].
Stipe cylindracé, parfois un peu renflé vers le milieu, robuste mais non obèse à maturité, court ou long, non sinueux, à base arrondie, rarement terminée par une courte pointe. Surface rugueuse-granuleuse ou seulement floconneuse, jaune en haut, blanchâtre-rosâtre ailleurs, avec une zone annulaire rougeâtre-vineux, souvent discrète, vers le haut. Base parfois piquetée de rougeâtre, rarement envahie de rouge-vineux jusqu'à mi-pied[10],[9],[11].
Chair ferme, presque blanche ou jaune très clair, jaune plus foncé sous les tubes, en haut du pied et parfois aussi à l'extrême base, non bleuissante (sauf rares exceptions). Base du pied souvent colorée de rougeâtre, plus rarement les morsures. Réactions macro-chimiques nulles. Saveur douce, à peine acidulée, odeur nettement iodée, principalement dans le pied[11],[12].
Réactions chimiques
Chapeau virant temporairement au violacé sombre aux vapeurs de NH3.
Caractéristiques microscopiques
Spores 11-16 x 4,5-6 µm, de forme bolétoïde, sporée olivâtre. Pleurocystides peu abondantes, de longueur variable, étroites, à col progressivement atténué, ou plus moins longuement lagéniformes. Cuticule filamenteuse[11],[10],[13].
Galerie
Habitat et distribution
Espèce peu commune, dispersée ou en petites troupes, parfois dès juin, mais surtout d'août à octobre, sous feuillus thermophiles en plaine, mais aussi talus, parcs et bords des routes, tous types de sols et d'essences (chênaies thermophiles préférentielles), fidèle à ses stations. Toute l'Europe et pourtour méditerranéen[14].
Comestibilité
Le Bolet dépoli est comestible, c'est une espèce de valeur culinaire moyenne. Il est préconisé de lui retirer son pied fibreux et indigeste avant consommation[15],[16].
Confusions possibles
Cet élégant Bolet de la plaine, calcicole-sabulicole, et thermophile se distingue facilement à son odeur nettement iodée (phénolée) à la base du pied. Il est très proche du Bolet chauve (Hemileccinum depilatum), dont la structure de la cuticule, macroscopiquement glabre, est nettement subcelluleuse au microscope d'où son chapeau brun à marron typiquement bosselé, martelé[5],[17].
↑éd. par J. Breitenbach et F. Kränzlin ; trad. française J. Keller, Champignons de Suisse : contribution à la connaissance de la flore fongique de Suisse / T. 3, Bolets et champignons à lames 1ère partie : Strobilomycetaceae et boletaceae, paxillaceae, gomphidiaceae, hygrophoraceae, tricholomataceae, polyporaceae (lamellées) : 450 espèces particulièrement de la Suisse centrale, photographiées en couleurs, dessinées et décrites., Mykologia, cop. 1991 (ISBN3-85604-130-3 et 978-3-85604-130-4, OCLC715284449, lire en ligne)
↑Cetto B., 1971-1973 : I funghi dal vero en 7 volumes
270 2459 ;