BiofutureLa plateforme Biofuture (souvent plus simplement dite Biofuture ou Biofuturo au Brésil) est une initiative du gouvernement brésilien, proposée à d'autres pays, qui a été lancée à l'occasion de la COP22 de Marrakech en novembre 2016[1]. La plateforme est une initiative gouvernementale (du Brésil), pilotée par des États, mais se veut être un espace de coopération internationale, ouvert à d'autres parties prenantes, pour le développement industriel de la bioéconomie, et en particulier des agrocarburants et biocarburants, présentés dans ce cadre comme moyen de lutter contre le changement climatique ; Il s'agit aussi de créer un environnement politique propice « essentiel pour attirer des investissements suffisants »[2]. Mi-2019, la plateforme associe 20 pays, dont notamment le Brésil, les États-Unis, la Chine, l'Inde, le Canada, la France et l'Italie. Elle se présente comme « mécanisme multipartite de dialogue politique et de collaboration entre les principaux pays, les organisations, les universités et le secteur privé, orienté vers l'action, et dirigé par les pays »[2]. Les porteurs du projet de plate-forme Biofuturo se sont engagés à respecter les engagements pris à Rio + 20, notamment la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. ObjectifsBiofuture s'est donné comme mission de promouvoir et d'accélérer le développement à grande échelle de la production et l'utilisation de biomatériaux (bioplastiques notamment) et d'agrocarburants et de biocarburants (bois-énergie y compris) pour les secteurs de l'énergie, du transport (25% des émissions directes de gaz à effet de serre selon le GIEC) et de l'industrie, comme alternatives durables à faibles émissions de carbone devant remplacer les combustibles fossiles actuellement utilisés pour « transports, la chimie, les plastiques et d’autres secteurs », via des bioraffineries, qui pourraient convertir les déchets organiques en carburants, en électricité et en produits chimiques (« comme les raffineries pétrochimiques d’aujourd’hui, mais plus petites, plus vertes et plus durables »[2]. L’objectif ultime de Biofuture est d’« aider à la lutte mondiale contre le changement climatique, en apportant des solutions au transport à faible émission de carbone et à la bioéconomie pouvant aider les pays à atteindre leurs objectifs de contribution déterminés au niveau national, ainsi que de contribuer à la Objectifs de développement, en particulier les ODD 7 (énergie durable) et 13 (action contre le changement climatique), tout en contribuant également aux ODD 8 (croissance économique et travail décent), 9 (industrie, innovation et infrastructures), 2 (agriculture durable et lutte contre la faim ) et 15 (forêts et écosystèmes) »[2]. Biofuture fait une priorité des biocarburants dans le transport « compte tenu du fait que les carburants de transport à faible émission de carbone sont l'alternative la plus rapide pour réduire l'intensité en carbone du secteur des transports, sans attendre les modifications de la flotte et des infrastructures »[2]. Biofuture promeut ainsi l’éthanol cellulosique ou de deuxième génération et les hydrocarbures produits à partir de résidus et déchets agricoles ; des carburants pouvant être mélangés à l'essence sans que cela nécessite de changer de moteur. Ces carburants semblent prêt a entrer dans une phase de production industrielle, de même pour le diesel vert, les carburants d'appoint, les algues et les biocarburants avancés pour l'aviation, selon la plateforme[2]. ParticipantsLes pays membres doivent être des pays « soit déjà des leaders dans la nouvelle bioéconomie avancée, soit qui s'intéressent à son développement »[2]. Au nombre de 20, il s'agit de l'Argentine, du Brésil, du Canada, de la Chine, du Danemark, de l'Égypte, des États-Unis, de la Finlande, de la France, de l'Inde, de l'Indonésie, de l'Italie, du Maroc, du Mozambique, du Paraguay, des Pays-Bas, des Philippines, de la Suède, du Royaume-Uni et de l'Uruguay[2]... La plateforme se veut multipartite, et veut nouer des partenariats officiels avec des ONG, des universités et des associations du secteur privé (mi 2019 : 6 partenaires publics dont la FAO et l'IRENA, et 6 partenaires privés, surtout brésiliens). HistoireLe projet a été fortement soutenu par le gouvernement brésilien qui dispose d'une politique nationale forte sur les biocarburants, dite RenovaBio[3]. GouvernanceLe gouvernement brésilien fait office de secrétariat / facilitateur par intérim de la plateforme Biofuture lors de son lancement et jusqu'à nouvel ordre. La plate-forme se veut légère et efficiente, utilisant les moyens électroniques de collaboration pour limiter les réunions physiques (qui doivent se faire « de préférence parallèlement à d'autres réunions et manifestations internationales sur le climat et l'énergie propre qui réunissent les parties prenantes appropriées »). CritiquesNotamment à la suite des dérives observées par les plantations industrielles de palmier à huile qui prennent la place de vastes forêts primaires ou de terres cultivées en Indonésie, de même pour les cultures énergétiques en Amérique du Sud, rapidement des ONG environnementales (dont la Coalition mondiale des forêts/Global Forest Coalition, Indigenous Environmental Network, Soroptimist International, la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté, des organisations affiliées régionales et nationales de la société civile et dizaines d'autres ONG, dans une lettre ouverte intitulée « L'industrialisation de la bioéconomie fait peser des risques sur le climat, l'environnement et les populations / Des groupes de la société civile refusent l'impact d'une croissance exponentielle de la bioéconomie »[4]) craignent des conséquences aggravées pour l’environnement, la production alimentaire, les écosystèmes et les droits humains, et en particulier si ces alternatives impliquent une augmentation de la déforestation au profit de cultures industrielles d’arbres (palmiers à huile), de canne à sucre, de maïs, soja, etc.
En réponse à ces critiques, Biofuture a produit fin février 2019 un courrier disant que la plateforme voulait s'appuyer sur des données scientifiques et qu'avec « la vigilance requise pour reconnaître et gérer les risques, corriger les erreurs et atténuer les impacts négatifs, la bioéconomie à faibles émissions de carbone peut contribuer de manière décisive à la réalisation des objectifs de développement durable des Nations-Unies. Les rejets généraux évoqués dans la lettre susmentionnée (lettre d'un collectif d'ONG[8]), qui ne tiennent pas compte des données récentes et des travaux de la plate-forme Biofuture visant à échanger des enseignements et des pratiques optimales sur les meilleurs moyens de renforcer la bioéconomie, entravent en fait les efforts visant à surmonter les graves défis auxquels le monde est confronté et la construction d’un avenir durable que nous voulons tous ». Notes et référencesBibliographie
Autres
Voir aussiArticles connexes
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