Bataille du pont d'AlcoleaBataille du pont d'Alcolea
Croix de distinction de la bataille du pont d'Alcolea.
Guerre d'indépendance espagnole Batailles
Géolocalisation sur la carte : Espagne
Géolocalisation sur la carte : Andalousie
La bataille du pont d'Alcolea est une bataille qui eut lieu en 1808 durant la guerre d'indépendance espagnole entre les Français et les Espagnols près du village d'Alcolea, au nord-est de Cordoue. Avant proposLa conquête de l’Espagne par la France à ce moment n'est qu'à son commencement, le pays est occupé mais pas soumis. Madrid s'est soulevée le 2 mai. Pour mater ce que Napoléon appele des troubles ponctuels, le général Dupont reçoit l’ordre de se diriger sur Cordoue et Séville. Il marche sur Andujar avec 13 000 hommes, y arrive le et pousse jusqu'à Cordoue. Concentration des troupes françaisesLe , la brigade de chasseurs à cheval Dupré s’était établie dans Villa del Rio (alors Aldea del Rio) pour donner un peu de temps afin que toutes les troupes françaises se concentrent à Andujar. Le 4 juin, Dupont envoya la brigade de dragons du général Pryvé à Bujalance, en direction de Grenade, mais ils n’arrivèrent pas à ouvrir le chemin, et perdirent l’espoir de rejoindre la brigade Schramm. Le même jour, le régiment preux no 6 se souleva à Andujar, et ne souhaita pas combattre contre les Espagnols. Le général Rouyer revint leur rappeler leur engagement, mais en vain. Le reste du temps, les Français s’organisèrent et Dupont décida de déclencher une offensive rapide. Le , son infanterie et son artillerie se concentrèrent à Villa del Rio, et le il avança avec la majeure partie jusqu’à El Carpio, et à 11 heures du soir, il partit et arriva au pont d’Alcoléa à l’aube. Les dispositions espagnolesLe , les volontaires sous les ordres de don Pedro d'Echevarri, 1 400 hommes de troupes régulières, 12 000 volontaires, qui avaient reçu leur armement quelques jours auparavant (la plupart des paysans) et 12 canons s'opposèrent à Dupont. Echávarri aurait souhaité disposer de plus de temps pour former les hommes et avoir une véritable armée, mais le plus important était de défendre Cordoue, et, pour cela, il devait tenir le pont d’Alcolea. L’armée espagnole se déploie de la façon suivante :
L'engagementL’avant-garde française se présenta devant Alcolea et fut reçue par des tirs de canons et fusils. Dupont déploya d’abord son artillerie composée de 16 pièces (4, 8 et 12 livres) sur des petites hauteurs à proximité de la route d’où elles pouvaient facilement pilonner les positions espagnoles sur la rive droite. Ainsi commença une canonnade d’une heure et demie. Pendant ce temps, Dupont demanda à un détachement des marins de la Garde sous les ordres du capitaine de frégate Baste de reconnaître la position ennemie sur le pont. Baste conclut qu’il n’y a ni mine ni obstacle avec barricade, sinon une simple défense d’une redoute improvisée sur la rive gauche. Dupont décida d’envoyer la division Barbou à l’attaque, avec en avant la brigade Pannetier suivie à une certaine distance de la brigade Chabert. Avant que l’attaque ne commence, les forces espagnoles du comte Valdecañas apparurent sur les hauteurs qui dominaient la route principale, menaçant le flanc gauche et l’arrière-garde française. Dupont envoya la division de cavalerie du général Fresia, composée de la brigade de chasseurs de Duprès et la brigade de dragons de Pryvé, suivis du reste des marins de la Garde et la brigade Royer. Les cavaliers de Valdecañas s'élancèrent impétueusement à la charge. Juste avant d’arriver au contact, les dragons de la Reine effectuèrent un mouvement pour monter sur un monticule qui les séparait des Français. Les paysans à cheval pensèrent que les dragons se retiraient puis commencèrent à fuir. La cavalerie du général Fresia chargea au sabre. Les survivants tentèrent de franchir la rivière par le gué de Rincón, mais harassés par la course, ils n’atteignirent pas l'autre rive et périrent noyés. Entre-temps, la brigade Pannetier se lança à l’assaut de la redoute défendue par le capitaine Lasala. L’attaque fut menée par deux bataillons de la garde municipale de Paris, suivis de près par la 3e légion de réserve. Les Espagnols les reçurent avec un feu nourri qui causa de nombreuses pertes. Malgré tout, les Français réussirent à atteindre le fossé, escaladèrent la barricade et obligèrent les Espagnols à se retirer et à franchir le pont jusqu'à la rive droite. Les Français franchirent le pont poursuivant les Espagnols, et ensuite la lutte se généralisa dans le village d’Alcolea pendant deux heures. Finalement, les Français prirent le dessus et les Espagnols abandonnèrent le village. Les troupes impériales tuèrent tous les paysans qui portaient une arme à la main. Les forces régulières espagnoles se retirèrent en ordre et prirent position de nouveau sur la pente de la Lancha, tandis que les Français se replièrent vers le fossé de la redoute pour ouvrir le passage à la cavalerie et à l’artillerie. À midi, les Français reprirent l'offensive en effectuant un mouvement enveloppant sur l’aile gauche des troupes d’Echevarri. Voyant cela, les officiers espagnols décidèrent de se retirer à Cordoue et de résister là-bas, jusqu'à ce que le général Castaños vienne à leur secours. La retraite se fit de façon chaotique à cause de l’explosion d’un caisson de munitions, qui provoqua un mouvement de panique chez les paysans d’abord et suivi par les forces régulières. La retraite se transformant en fuite, Echevarri ne pouvait pas organiser la défense de la cité et se vit forcé d’abandonner Cordoue, laissant seulement une compagnie de grenadiers pour retenir les forces françaises et protéger la retraite de ceux qui restaient jusqu’à Écija. ConséquencesLes Espagnols étaient certes défaits, mais ce fut suffisant pour ralentir Dupont et permettre au général Castaños de regrouper son armée, puis de le mettre en échec à la bataille de Bailén. Même si les hommes de Dupont étaient essentiellement des conscrits, cela ne changea rien au résultat du combat. Ce ne fut qu’une brève rencontre, et en seulement quelques minutes de combat, les troupes espagnoles furent en déroute au-delà de Cordoue, laissant la ville sans défense. Approchant de Cordoue, quelques coups de feu partirent de la ville. Dupont prit ceci comme excuse pour donner l’assaut à la ville, la piller et mettre à sac. Ce fut la suite d'une longue série d'actes barbares et cruels qui durèrent sûrement durant toute cette guerre dans tous les camps. À la demande de Ferdinand VII, le , une distinction est créée pour récompenser les forces qui se sont battues sous les ordres de Pedro Agustín de Echevarri contre le général Dupont sur le pont d’Alcolea. Elle est formée par une croix de saint André ou de Borgoña, avec les bras émaillés en rouge sur laquelle est posée une couronne de chêne et de laurier. Au centre, un cercle dans lequel figure le pont au-dessus du Guadalquivir et deux arbres et une devise rappelle « La Batalla de Alcolea » sur l’émail blanc. Au dos, la date « 7 de junio 1808 » (7 juin 1808) et l’inscription « Libertad de España » (Liberté de l’Espagne). Ordres de batailleArmée françaiseSecond corps d'observation – général de division Pierre Dupont de l'Étang, commandant en chef
Armée espagnoleArmée de volontaires – Lieutenant colonel Don Pedro d'Echevarri, Commandant en chef
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