Bataille de Montmirail

Bataille de Montmirail
Description de cette image, également commentée ci-après
La bataille de Montmirail par Horace Vernet.
Informations générales
Date
Lieu Montmirail (Marne)
Issue Victoire française
Belligérants
Drapeau de l'Empire français Empire français Drapeau de la Prusse Royaume de Prusse
Drapeau de l'Empire russe Empire russe
Commandants
Napoléon Ier Fabian Gottlieb von Osten-Sacken
Ludwig Yorck von Wartenburg
Forces en présence
16 000 hommes
36 canons
30 000 hommes
104 canons
Pertes
2 000 morts ou blessés 4 500 morts, blessés ou prisonniers
30 canons
6 drapeaux

Sixième Coalition

Batailles

Campagne de Russie (1812)


Campagne d'Allemagne (1813)


Campagne de France (1814)


Front italien :

Front des Pays-Bas :
Coordonnées 48° 53′ 45″ nord, 3° 28′ 50″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Bataille de Montmirail
Géolocalisation sur la carte : Champagne-Ardenne
(Voir situation sur carte : Champagne-Ardenne)
Bataille de Montmirail
Géolocalisation sur la carte : Marne
(Voir situation sur carte : Marne)
Bataille de Montmirail

La bataille de Montmirail se déroule le lors de la campagne de France. Elle oppose l'armée française de Napoléon Ier aux troupes russes du général Osten-Sacken et prussiennes du général Ludwig Yorck von Wartenburg. L'affrontement se solde par une victoire française.

Contexte

Les positions du .

Vaincue lors de la bataille de Leipzig en octobre 1813 et contrainte à la retraite vers le Rhin, l'armée de Napoléon 1er doit faire face aux 400 000 soldats des armées coalisées qui convergent vers la France. Malgré un hiver rigoureux, les armées coalisées russes, prussiennes, suédoises et autrichiennes pénètrent en France à partir de la fin décembre[1].

Après avoir détruit complètement le corps russe du général Olsoufiev à Champaubert, Napoléon choisit de se retourner contre les troupes russo-prussiennes d'Osten-Sacken et de York.

Forces en présence

Du côté français

Napoléon par Jan Chełmiński.

Napoléon dispose d'environ 16 000 hommes répartis de la manière suivante :

Les deux divisions de la Jeune Garde commandées par le maréchal Ney ne participeront pas à la bataille.

Les troupes françaises sont surtout composées de jeunes soldats inexpérimentés et mal équipés, les « Marie-Louise » – conscrits levés en 1813[1].

Du côté allié

Von Osten-Sacken par Mikhaïl Mikechine.

Pour Osten-Sacken (Armée russe) :

  • 2e corps d'infanterie
  • 6e corps d'infanterie
  • 60 canons

Pour York (Armée prussienne) :

  • 1er corps de l'armée de Silésie
  • 44 canons

Soit environ 30 000 hommes et 104 canons.

La bataille

La cavalerie de la Garde se jette sur les carrés russes (peinture de Wojciech Kossak).

Napoléon arrive à huit heures du matin à Montmirail, précédé par les cavaliers de Nansouty et accompagnés par quelques escadrons de la Garde et par une partie de la division Ricard. Face à la supériorité numérique de l'adversaire, l'Empereur décide d'attendre l'arrivée des troupes encore en arrière avant de débuter l'attaque.

À dix heures, la Vieille Garde et le reste de la division Ricard se présentent à Montmirail. Cependant, vers midi, les Russes attaquent et occupent Marchais. Napoléon envoie Ricard reprendre le village. Ce dernier réussit à s'en emparer mais est repoussé à la suite d'une contre-attaque. Les Français perdent et reprennent le village cinq fois de suite. La Vieille Garde de Friant, envoyée à son secours, menace d'être submergée par la masse ennemie. En milieu d'après-midi, alors que la bataille fait rage, l'arrivée du maréchal Mortier avec la division Michel de la Vieille Garde et la cavalerie de Defrance décide l'Empereur à lancer la cavalerie de la Garde sur les Russes, et il fait parvenir aux dragons de la Vieille Garde l'ordre de charger.

Le général Dautancourt, qui les commande, emprunte avec ses cavaliers la route de Fontenelle, passe à côté de la ferme des Gréneaux et traverse les lignes russes placées au milieu du chemin[2]. Les fantassins d'Osten-Sacken, surpris par la rapidité de l'attaque, se replient pour la plupart en désordre dans les bois à proximité. À ce moment, le flanc droit des Russes est coupé de leur centre. Dautancourt rallie ses dragons et les relance à la poursuite des fuyards, qui s'échappent en direction du bois Jean, près de Courmont[3]. Les cavaliers français les y rattrapent et les taillent en pièces ; Dautancourt note que « les dragons, qui ne donnaient que des coups de pointe, en firent dans cet endroit une véritable boucherie. »[3]. Entretemps, l'infanterie française refoule les Russes au-delà de Marchais, et les Prussiens de Yorck, arrivés tardivement sur le champ de bataille, ne peuvent empêcher la victoire française. À la fin de la journée, les dragons de la Vieille Garde ont perdu six tués et autant de blessés[4]. De leur côté, les dragons de Letort de Lorville, formés en colonnes par pelotons, chargent sur la route de Viels-Maisons et enfoncent trois carrés d'infanterie[5]. Ils galopent ensuite sur Épernay, sabrent les fuyards et font à cette occasion de nombreux prisonniers. Letort de Lorville est nommé général de division sur le champ de bataille le jour même[5].

Cependant, York, qui arrive à Montmirail, ordonne l'offensive pour stopper les Français dans leur progression, mais il subit de lourdes pertes à la suite de la contre-attaque de Michel appuyée par la cavalerie. À la nuit, les Prussiens se retirent après avoir perdu un millier des leurs.

Conséquences

Vue de la colonne.

Au lendemain de la bataille de Champaubert, avec la victoire de Montmirail, Napoléon porte un coup très dur à l'armée de Silésie de Blücher, en infligeant une nouvelle humiliation aux Prussiens et aux Russes pourtant deux fois plus nombreux. Les pertes subies ce jour-là par Osten-Sacken et Yorck sont importantes. Le succès français sème la discorde entre les alliés.

Mais les effets de la victoire de Montmirail demeurent cependant limités par l'inaction de MacDonald et ne portent pas un coup décisif à Blücher.

Souvenir de Louis-Philippe

Louis-Philippe alors duc d'Orléans, avait combattu avec les armées de la République française à Jemappes et à Valmy. Devenu roi, il tient à démontrer ses sympathies républicaines et commande à Horace Vernet quatre grands tableaux de bataille qui montrent les victoires françaises lors des guerres révolutionnaires et napoléoniennes. Ces tableaux célébrant la gloire militaire française et celle du roi, ont été accrochées au Palais-Royal. Achevés en cinq ans, ils représentent la bataille de Jemappes (1821), la bataille de Montmirail (1822), la bataille de Hanau (1824) et la bataille de Valmy (1826). Endommagés par un incendie lors de la révolution de 1848, ils ont été restaurés par Vernet lui-même. Ils sont conservés aujourd'hui à la National Gallery à Londres[6].

Aujourd'hui

Un monument en forme de colonne, la colonne commémorative de Montmirail commémorant cette bataille, mais aussi les autres victoires françaises de , est situé sur le bord de la route de Paris. Une table d'orientation dans Marchais-en-Brie, une commémoration pour le bicentenaire de la bataille a eu lieu.

Annexes

Notes et références

  1. a et b « 11 février 1814, la bataille de Montmirail | Conseil départemental de l'Aisne », sur aisne.com, (consulté le )
  2. Mathieu 1964, p. 138 et 139.
  3. a et b Mathieu 1964, p. 142.
  4. (en) Paul Lindsay Dawson, Dragoons of the Guard : 1806-1830, Association britannique de la Garde impériale, , 175 p. (ISBN 978-1-4475-0253-1, présentation en ligne), p. 131.
  5. a et b Tranié et Carmigniani 1989, p. 113.
  6. (en) Notice, « Batailles de Jemappes », sur National Gallery (consulté le )

Bibliographie

  • Jean Tranié et Juan-Carlos Carmigniani, Napoléon 1814 : La campagne de France, Paris, Pygmalion/Gérard Watelet, , 315 p. (ISBN 2-85704-301-5).
  • Marguerite Robert Mathieu, Dernières victoires, 1814 : la campagne de France aux alentours de Montmirail, Paris, A. & J. Picard et Cie, .

Lien externe