Bartolo Longo perd sa mère à l’âge de dix ans et s’éloigne dès lors de la foi catholique. Originaire des Pouilles, région du sud-est du royaume des Deux-Siciles, il entame des études en droit civil à Naples. Il tombe alors dans une vie de débauche et est séduit par les idées libertaires de Garibaldi, qui réclame l’abolition de la papauté[2]. Jeune avocat, il assiste à des séances de spiritisme et mène, dès lors, une vie liée à l'occultisme[3]. Il goûte à la drogue, participe à des orgies rituelles et à des séances sataniques[3], pratique la divination et devient un médium de premier ordre[4]. À l'âge de 20 ans, il est même consacré « prêtre sataniste[3] » ou « prêtre spirite[4],[5] ». Son mode de vie a pour conséquence de le plonger dans la dépression et la paranoïa[3].
En 1871, âgé de 30 ans, il rencontre par le biais de son ami d'enfance Viencenzo Pepe[5] le prêtre dominicain Alberto Radente, qui le ramène à la foi catholique. Après un long chemin de conversion, il intègre le tiers-ordre dominicain sous le nom de frère Rosario[4] et se consacre à de nombreuses œuvres charitables en faveur des pauvres et des enfants de détenus.
Sanctuaire de Pompéi
Se rendant à Pompéi un jour, alors qu’il était en proie à une profonde crise et au désespoir, une voix lui dit : « Si tu cherches le salut, répands le Rosaire. Celle-ci est la promesse de Marie. Celui qui répand le Rosaire est sauf ». À Pompéi où il s’est installé, il fonde des groupes de prière du Rosaire, et organise des processions mariales. Quatre ans plus tard, Bartolo Longo décide de se consacrer à la plus grande œuvre de sa vie : la construction d’un sanctuaire à Pompéi dédié à Notre-Dame du Rosaire[3].
Il fonde de nombreuses associations pieuses et œuvres charitables, dont des orphelinats et la communauté des Filles du Saint-Rosaire de Pompéi. Il compose de nombreuses prières, parmi lesquelles deux neuvaines et la supplication à la Vierge de Pompéi[2] (1883)[6]. Il écrit également plusieurs ouvrages. Vivant dans l'austérité et la prière, il connaît un grand succès et ses œuvres sont même encouragées par le papeLéon XIII.
Arrivé à un grand âge, il fait don de tout ce qu'il possédait au Saint-Siège, et c'est dans la pauvreté la plus absolue qu'il meurt, le , à l'âge de 85 ans[7], en présence de son médecin traitant et ami, saint Joseph Moscati[8].
Une station du Circumvesuviana, chemin de fer local de la région de Naples, porte son nom.
Spiritualité du Rosaire
Il a fondé le sanctuaire de Notre-Dame du Rosaire à Pompéi. Le Saint Père Jean-Paul II a souligné le charisme spécial de Bartolo Longo en le définissant comme « véritable apôtre du Rosaire » et en le béatifiant en 1980. Il l’a cité à cinq reprises dans sa Lettre apostolique sur le Rosaire de la Vierge Marie du . Bartolo Longo définissait le Rosaire comme « la douce chaîne qui nous relie à Dieu ».
Béatification et canonisation
Bartolo Longo fut béatifié le par le pape Jean-Paul II, qui voyait en lui un « apôtre du Rosaire » et le cite à cinq reprises dans sa Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae.
↑ ab et cDom Antoine-Marie Beauchef, « Bienheureux Bartolo : sauvé du spiritisme par Marie », L'Homme nouveau, no 1503, , p. 28-29 (lire en ligne [PDF])
↑Dom Antoine-Marie Beauchef, « Saint Giuseppe Moscati », Lettre de l’Abbaye Saint-Joseph de Clairval, (lire en ligne [PDF])
Bibliographie
(it) Emma Fattorini, « Santuari mariani in Italia tra Otto e Novecento », Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, t. 117, no 2, , p. 457-486. (lire en ligne)