Barbat (instrument)
Le barbat est un instrument iranien qui a un grand bol et un manche court des luths et est un type d'instrument à cordes enroulées très similaire au oud[1]. Comparé au oud, oud à plus petit bol. HistoireLe barbat vient probablement d'Asie centrale. Sa première représentation visuelle connue remonte au Ier siècle av. J.-C., dans l'ancienne Bactriane du nord. La musicologue Claudie Marcel-Dubois a mis en avant, dans un de ses ouvrages[2], une illustration du barbat issue d'une sculpture du Gandhara, datant du IIe au IVe siècle. L'Empire kouchan pourrait également avoir joué un rôle significatif dans son influence musicale. Son nom, en pahlavi, signifie luth à manche court. À la cour de Khosroparviz, roi sassanide, jouait un musicien appelé Barbad. Il existe deux sources pour l’origine du nom Oud :
Le barbat était probablement connu également dans d'autres pays, tels que, par exemple, dans le Yémen préislamique sous le nom de mizhar, kirān ou muwattar. Toutes ces versions étaient recouvertes de peau, comme le rud, et étaient utilisés dans le monde arabe au VIe siècle. À la fin du VIe siècle, en Irak, une version en bois de l'instrument de style persan, appelée « oud », fut construite par al Nadr, et emmenée à La Mecque. On en jouait encore au VIIe siècle, où il fut perfectionné notamment par Mansour Zalzal. Le oud a également longuement côtoyé le barbat originel, au moins jusqu'au Xe siècle. Selon un article du Research Journal of Ancient Iran, à l'époque sassanide, le rôle de l'instrument de musique barbat, dans diverses scènes, était gravé sur plusieurs formes de récipients métalliques. La plupart des scènes représentent des fêtes, des banquets et des célébrations de cour, la culture musicale de l’ère sassanide[3]. L'utilisation de cet instrument était limitée à l'époque Kadjar à cause de son faible volume. Il était donc plus ou moins éloigné de la musique traditionnelle iranienne. Au cours des dernières décennies, l'instrument a été restauré par Ebrahim Qanbari Mehr (en) et joué par des musiciens tels que Hossein Behrouzinia (en) et Mansour Nariman (en) lors de nombreux concerts nationaux et étrangers. De sorte qu'il est désormais considéré comme faisant partie intégrante de la musique traditionnelle iranienne. Origine kusana des luths courtsLaurence Picken (en) dans son article de 1955, intitulé The Origin of the Short Lute, argumenté en faveur de l'origine du barbat sur les terres du peuple Kusana. Il a étudié les possibles endroits d'origine du luth court ovoïde. Il a ainsi pu démontrer que les preuves, trouvées en 1955, indiquent que la Chine, dès le Ve siècle, aurait probablement pu avoir un instrument tel que le luth. Il n'a trouvé aucune preuve de l'existence du barbad ou du barbud sassanide avant le IVe siècle av. J.-C. Cependant, les premières traces de son existence ont été trouvées chez le peuple Kusana. Il a également étudié d'autres peuples, plus à l'ouest en Asie centrale. Mais il n'a trouvé que des traces de luths à long manche. La seule autre piste se trouve parmi les « figurines d'argile Élam » du VIIIe siècle av. J.-C. Néanmoins, ces éléments ont été écartés car « aucun détail structurel n’est visible ». Il a précisé que ses conclusions étaient basées sur les preuves découvertes en 1955 en littérature et art. Preuves iconographiquesLe conservateur britannique Michael Nixon (en), en étudiant les images et la littérature à sa disposition, a rédigé un article résumant les premiers exemples de harpes et de luths asiatiques. Il a notamment mis en évidence une image du barbat de l'Iran sassanide, dont l'origine est estimée par le British Museum aux IIIe-VIIe siècles ou VIIe-VIIIe siècle, ressemblant à d'autres images d'origine sassanides et gandhariennes. Il a déclaré que l'instrument lui-même ressemblait à cette image et était tenu de la même manière. L'instrument devait également ressembler à une autre image d'un bas-relief de linteau de porte de la période Gupta dans la cité Padmavati Pawaya (en), en Inde. La période estimée de cette image s'étend entre l'an 240 à 605. Elle est intégrée dans l'ouvrage de Curt Sachs, The History of Musical Instruments, publiée en 1940. On y voit un homme jouant d'un luth. Il est représenté, tenant contre sa poitrine le bas du bol arrondi qu'il gratte, et le manche de l'instrument maintenu à un angle d'environ 45 degrés. Une autre image du Gandhara, estimée entre l'année 100 et 320, se trouve dans la collection du musée d'art de Cleveland. Le musicologue Jean During, auteur, en 1988, d'un article sur Barbat[4], disponible sur Encyclopædia Iranica, présente deux images de luths courts comme étant les plus anciennes actuellement connues. La première représentation, trouvée à Khaltchayan (Ouzbékistan), date du Ier siècle. La seconde, découverte à Dalverzin-Tépé, date d'environ une centaine d'année avant J.-C. Une autre source ancienne provient de la province orientale de Kachkadaria, en Asie Centrale. Des statuettes en coroplaste de luthistes féminines, de la période Kangyui, représentent une déesse jouant du luth. Le royaume de Kangyui se trouvait dans la région du Kazakhstan et de l'Ouzbékistan, du IIe siècle av. J.-C. au IVe siècle av. J.-C. Les luths représentés sont courts, avec peu de détails. À l'heure actuelle, il n'est pas encore établi avec certitude s'ils sont représentatifs de la région ou non.
Voir aussiArticles connexesLiens externes
Notes et références
|