Vivant en France depuis 1969, il s’est installé dans un village normand où il a établi sa maison familiale et son premier atelier. Il a épousé Malgorzata Paszko, artiste peintre d’origine polonaise.
Biographie
Né en Allemagne, il grandit dans le Midi de la France. Il fait des études de droit à La Sorbonne qu'il abandonne pour la peinture et s’inscrit à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Plus tard, il découvre la sculpture qui deviendra son activité principale. En 1990, il quitte Paris pour la Normandie où il installe ses deux ateliers.
Observateur passionné de la nature, il construit ses œuvres en regardant le mouvement de l'eau dans les rivières, le craquèlement de la terre, le positionnement des feuilles sur une branche. À partir de là, il crée des suites de sculptures en forme des feuilles[3], graines[4], toupies[5] et diabolos, assemblages de coupelles en hommage au poète chinois Li Po[6], vortex, volutes et fumées[7]. Il réalise également des installations[8].
Il crée principalement des sculptures sur bois ainsi que des bronzes, des plâtres et des terres cuites.
Axel Cassel expose ses œuvres de 1978 à 2015 dans plusieurs musées et galeries, à Paris, en province et à l’étranger[9].
Comme graveur, il a illustré une quarantaine de livres bibliophiliques dont plusieurs avec Michel Butor, Fernando Arrabal.
Il aime les arts premiers et s’entoure de sculptures africaines et océaniennes. Amateur de jazz, il organise des concerts chez lui, en Normandie et un festival à Paris[10] Plusieurs musiciens ont créé et dédié leurs œuvres à Axel Cassel[11].
En 1984, ses premières sculptures peintes en terre crue et matériaux mixtes sont montrées pour la première fois à la galerie La Hune. Ensuite, la galerie Albert Loeb expose ses œuvres inspirées de l‘art africain et océanien. A ce moment l’artiste introduit dans son travail des éléments bruts des chantiers[12].
À partir des années 1990, où il s’établit à la campagne, les formes végétales deviennent de plus en plus présentes dans sa sculpture, rattachée à la figure humaine. (Figure feuille, Entre la tige et la feuille)[13].
Une partie de son œuvre vient de l’observation du mouvement, comme la suite de Diabolos et des Toupies (6) en terre cuite, plus tard les Vortex. Ses dernières œuvres viennent de l’observation des volutes de la fumée et de l’idée de matérialiser l’éphémère (Cloud, Petite usine et volutes, 2011-2013)[14]. Il envisageait une suite dédiée aux coquillages. Développement d’un coquillage en 2015 est sa dernière sculpture.
Son style évolue constamment. L'artiste considère qu’en général, un cycle de travail sur un sujet dure en moyenne 2 ans, ensuite il devient répétitif. Donc il faut impérativement changer pour éviter l’ennui.
Le style d’Axel Cassel a peut-être été inspiré par Alberto Giacometti, encore que l'on ne puisse pas rapprocher ses sculptures de « L'Homme qui marche », ainsi que l'indique Olivier Céna. C'est l'aspect longiligne de ses premières productions qui a suggéré ce rapprochement.
Axel Cassel est surtout un sculpteur voyageur qui s'est imprégné des méthodes des sculpteurs Asmats de Papouasie Nouvelle Guinée en 1984[15] et qui les a traduites en un style personnel. C'est au cours de ces voyages qu'il a attrapé la malaria, titre que Michel Butor a donné à l'un des nombreux ouvrages qu'il a réalisés en collaboration avec le sculpteur[16].
Le bois, notamment l’iroko est sa matière de prédilection. Peu d'ouvrages ont été rédigés sur son œuvre et sa vie, mais il existe un grand nombre de catalogues d'exposition : les sculptures de Cassel ont été montrées dans de nombreuses galeries et musées. Artiste discret, il entretient des rapports amicaux avec Gérard Barrière (décédé en 2010) et Michel Butor (décédé en 2016).
Phyllis Richardson / Solvi dos Santos, Naturel et Contemporain, EpA, 2002
Arnauld Le Brusq, L'Atelier d'Axel Cassel. Mouvements immobiles, Espace Culturel Les Dominicaines, avril 2015, 215 pages
Ouvrages en collaboration avec Michel Butor :
La face nord, Michel Butor, Axel Cassel, Paris, André Biren, 1981
Pluie sur les frontières 1982 texte Michel Butor, illustrations Axel Cassel et Philippe Hélénon,4 p. Édition originale en 9 ex. numérotés et signés par l'auteur et les artistes Notice : FRBNF34820759
Réminiscence du corbeau, Michel Butor, Axel Cassel, L. Mormino, 1982
Sifflets, Michel Butor, Axel Cassel, Paris, Moreau 1982
Le Scribe, Michel Butor, Axel Cassel, 11 p., tiré à 50 exemplaire, dont 10 avec suite sur Japon, édition Spuren, Paris, 1984, notice : FRBNF34864704
Malaria, Michel Butor, Axel Cassel, éditions Spuren, 1985
L'enfant satellite, Michel Butor, Axel Cassel, 33 p., édition originale, tirée à 60 + XX ex. sur vélin d'Arches, numérotés et signés par l'auteur et l'artiste, Édition Luxembourg-Galerie Simoncini, 1985, notice : FRBNF35742347
Regards entre les branches, Michel Butor, Axel Cassel, éditions Spuren, mai 2001
Bosquet de cèdres, Michel Butor, Axel Cassel ; Galerie Alice Mogabgab, 2015
Filmographie
Pierre Devert, Axel Cassel Installation Urbaine, Centre Georges-Pompidou, 1982
Liliane Thorn-Petit, Axel Cassel, dans la série Portraits d'artistes RTL, 1987
Frédéric Gesu, Axel Cassel portrait d'artiste, juillet 1996, sur YouTube [1]
Frédéric Gesu, Axel Cassel Nançay Figures / Feuilles, 2003
↑Emmanuel Daydé, Revue Art Absolument n°50, novembre 2012 pour l'exposition à la Galerie Sellem ; Emmanuel Daydé, Sacrifice, Revue Art Absolument n°66, juillet 2015.