Augustin Jacob Landré-BeauvaisAugustin-Jacob Landré-Beauvais
Augustin Jacob Landré-Beauvais, né le à Orléans et mort le à Paris[1], est un chirurgien français, connu pour être l'auteur, en 1800, de la première description moderne de ce qui sera appelée polyarthrite rhumatoïde. BiographieSon père Joseph François était trésorier général de la généralité d'Orléans[2]. Né à Orléans, le 4 avril 1772, il est l'élève du chirurgien Pierre Joseph Desault (1738-1795) à Paris en 1790. En 1792, il quitte Paris pour se rendre à Lyon auprès de Marc-Antoine Petit (1766-1811). En 1793, il est chirurgien en second à l'hospice civil et militaire de Chalon-sur-Saône[2]. En 1795, il entre à l'école de santé de Paris. En 1799, il est aide-médecin à l'hôpital de la Salpêtrière, à la demande de Philippe Pinel (1745-1826). Il est reçu docteur en 1800, et en 1801, médecin-adjoint à la Salpêtrière, où il donne des cours de séméiologie clinique[2]. En 1815, Il est médecin de Polytechnique et médecin consultant de Louis XVIII ; et en 1823 professeur de clinique médicale à la Salpêtrière, et doyen de la Faculté de médecine de Paris[2]. Il est révoqué de son poste de doyen en 1830 sur l'insistance du roi Louis-Philippe de France[3]. Il meurt à Paris de tuberculose[4] le 27 décembre 1840[2]. Durant sa vie, il fut politiquement un conservateur de tendance modérée[2]. TravauxGoutte asthénique primitiveLe 16 thermidor de l'an VIII, ou le 3 août 1800, Landré-Beauvais soutient sa thèse devant le président de son jury Philippe Pinel. Cette thèse de trente pages s'intitule « Doit-on admettre une nouvelle espèce de goutte sous la dénomination de goutte asthénique primitive ? ». Le début de la thèse est consacré à la goutte ordinaire, puis viennent des descriptions détaillées de neuf cas, tous féminins[4]. La maladie commence par les doigts ou les poignets pour s'étendre aux autres articulations, avec finalement des déformations irréductibles. Ces patientes sont pâles et malingres, d'un milieu pauvre, contrairement aux goutteux habituels plutôt florides et rougeauds, des milieux aisés[5] . Par rapport à la goutte ordinaire, l'atteinte est polyarticulaire d'emblée, les douleurs sont moins violentes mais plus durables[4]. Le cas n°8 (femme morte à l'âge de 78 ans) fait l'objet d'une autopsie. Landré-Beauvais trouve dans les articulations pathologiques des tissus épaissis, du cartilage désorganisé, des fusions osseuses tuméfiées et cariées[4]. Il attribue la maladie à une faiblesse constitutionnelle, un habitat froid et humide, et aux affections tristes de l'âme. Il propose comme traitement ceux de son époque : bains de vapeur, bains aromatiques, antispasmodiques et narcotiques. Il déconseille la saignée qui cause une faiblesse prolongeant la maladie[4]. Sa description, qu'il identifie à tort comme une nouvelle forme de goutte[6], est maintenant considérée comme la première description moderne de polyarthrite rhumatoïde. Landré-Beauvais oppose cette « goutte asthénique primitive » au « rhumatisme » (rhumatisme articulaire aigu du point de vue moderne)[4] :
Il insiste sur la fréquence des séquelles laissant des « articulations fort gonflées, difformes et même contournées ». Il semble entrevoir des lésions viscérales[4]. Avant Landré-Beauvais, plusieurs médecins, comme Thomas Sydenham (1624-1689) ou William Heberden (1710-1801) avaient déjà suggéré qu'une telle affection devait être distincte de la goutte[7], mais sans la précision clinique et les données anatomo-pathologiques qui permettent de l'identifier avec suffisamment de certitude[4]. La « goutte asthénique primitive » sera plusieurs fois renommée, dont rheumatoid arthritis par l'anglais Alfred Baring Garrod (en)(1819-1907) en 1859[8], terme internationalement adopté en 1957. En français, la maladie est appelée « polyarthrite chronique évolutive » en 1931, puis « polyarthrite rhumatoïde » à partir de 1970 pour se rapprocher des règles internationales[9]. AutresL'autre œuvre principale de Landré-Beauvais est Séméiotique, ou traité des signes des maladies (initialement publié en 1809) qui concerne les signes des maladies en général. Il est de ceux qui définissent le plus clairement la différence entre le signe et le symptôme[10] :
Il collabore au Dictionnaire des sciences médicales et au Nouveau Dictionnaire de médecine ; et sous son administration de doyen paraissent le règlement général sur la discipline et la police intérieure des facultés (1825) ainsi que des modifications relatives au baccalauréat[2]. Distinctions
Notes et références
Liens externes
|