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En 1936, Asger Jorn arrive à Paris pour rejoindre l'Académie contemporaine de Fernand Léger. Il y rencontre le Français Pierre Wemaëre avec lequel il se lie d’une profonde amitié[1]. Pendant l'occupation nazie au Danemark, Jorn est communiste actif dans la résistance et participa au groupe artistique Høst.
Après la fin de l'occupation, les possibilités de libre pensée critique dans les milieux communistes deviennent limitées, à cause de l'autorité politique, plus centralisée. Face au stalinisme, Jorn rompt avec le Parti communiste danois tout en continuant, jusqu'à la fin de sa vie, à se déclarer communiste.
En 1949, il organise le congrès Cobra de Bregnerød en compagnie de Mogens Balle, Carl-Henning Pedersen et de quelques membres de Cobra. Il s'agit pour les artistes de décorer le plafond d'une maison d'architecte, propriété de l'école d'architecture de Copenhague 1948/1949[4]. Certains artistes y ont résidé avec leurs enfants pendant la période des travaux qui se sont déroulés en août-septembre 1949. Carl-Hennins Pedersen y a peint un mur, Klaus, le fils de Jorn âgé de 7 ans y a peint une porte[5]. Le plafond peint de la salle de séjour, restauré en 1969, se trouve maintenant dans les locaux de l'association artistique Lyngby[note 2]. Un diagramme indique l'emplacement de l'œuvre de chaque artiste : celle de Jorn se trouve au no 12, celle de Pedersen au no 13[6].
En 1959 et en 1962, Jorn produisit deux grandes suites de peintures détournées : les Modifications (1959) et les Nouvelles défigurations (1962). Dans les deux cas, il s'agissait de tableaux quelconques, paysages ou portraits, repeints par Jorn à même la surface, et à sa manière. Chaque tableau, réinterprété picturalement dans sa singularité expressive et signifiante, était relancé par la modification (détournement) de sa valeur intrinsèque. Ces modifications relevaient tout autant du détournement tel qu'il fut avancé par les situationnistes que d'une critique centrale du caractère limité de l'activité artistique moderne dans les nouvelles conditions sociales du capitalisme triomphant de la fin des années 1950 et du début des années 1960.
Le musée Jorn dans lequel Asger Jorn a créé un département d'art contemporain et auquel il a laissé une importante collection se situe à Silkeborg. Ses œuvres sont aussi présentes dans tous les grands musées d'art moderne de la planète mais aussi dans certains autres grands musées danois :
Guy Atkins, Asger Jorn and Troels Andersen: Asger Jorn. Jorn In Scandinavia. 1930 - 1953. A study of Asger Jorn's artistic development from 1930 to 1953 and a catalogue of his oil paintings from that period. London, 1968
Guy Atkins, Asger Jorn and Troels Andersen: Asger Jorn. The Crucial Years 1954 - 1964. A study of Asger Jorn's artistic development from 1954 to 1964 and a catalogue of his oil paintings from that period. London 1977
Guy Atkins, Asger Jorn and Troels Andersen: Asger Jorn. The Final Years, 1965 - 1973. A study of Asger Jorn's artistic development from 1965 to 1973 and a catalogue of his oil painting from that period. London 1980
Guy Atkins and Troels Andersen: Asger Jorn. Supplement to the oeuvre catalogue of his paintings from 1930 to 1973. London 1986
Guy Atkins and Troels Andersen: Asger Jorn. Revised supplement to the œuvre catalogue of his paintings from 1930 to 1973. Copenhagen 2006
Willemijn Leonore Stokvis, Cobra : mouvement artistique international de la seconde après-guerre mondiale, Paris, Éditions Albin Michel, coll. « Les grands maîtres de l'art contemporain », , 128 p. (ISBN978-2-221-05412-3)
Guy Debord, Mémoires, structures portantes d'Asger Jorn, Copenhague, 1959; réédition 1993 par Jean-Jacques Pauvert, Aux Belles Lettres, précédée d'Attestations de Guy Debord d'octobre 1993; nouvelle édition : Allia et Alice Debord, Paris 2004, suivi de Origines des détournements
Graham Birtwistle, Asger Jorn’s comprehensive theory of art between Helhesten and Cobra 1946-1949, Utrecht, 1986.
(en + da) Troels Andersen, Brian Rasmussen et Roald Pay, Jorn in Havanna, Copenhagen, 2005
Jens Staubrand, Asger Jorn-aforismer, og andre korte tekststykker (Asger Jorn aphorisms and other short passages), Valby, 1995 (ISBN87-21-00175-8 et 9788721001759)
Niels Viggo Bentzon (chamber music work), Det Banale [The Banal], for mezzosopran og cello, Frederiksberg 1995. At The Royal Library, Copenhagen, Denmark
Louis Lefrançois, Considérations sur la contribution d'Asger Jorn à la critique de l'autoréférence artistique : la peinture détournée, thèse, Université Laval (Québec), 1990
Graham Birtwistle, Asger Jorn’s comprehensive theory of art between Helhesten and Cobra 1946-1949, Utrecht, 1986
(en + da) Troels Andersen, Brian Rasmussen et Roald Pay, Jorn in Havanna, Copenhagen 2005
(en + da) Jens Staubrand, Asger Jorn - On the author Ager Jorn and his five books from the Scandinavian Institute of Comparative Vandalism and Index to Asger Jorn’s five books from the Scandinavian Institute of Comparative Vandalism, Copenhagen, 2009 (ISBN978-87-92259-89-9)
Catal. expo. Wemaëre et Jorn, la force des contraires. Une amitié franco-danoise au XXe siècle, textes de Bénédicte Bollaërt, Alexandre Crochet et Bruno Gaudichon, Roubaix, La Piscine, et Paris, Maison du Danemark, 2013-2014, Paris, éditions Gourcuff-Gradenigo, 2013.
↑À l’occasion du centenaire de leurs naissances, une exposition consacrée à leur amitié hors norme a été successivement présentée à Roubaix, puis à Paris, en 2013-2014 : Wemaëre et Jorn, la force des contraires (catal. expo.).
↑sa démission officielle ayant pour but de combattre sa "gloire" personnelle envahissante, Jorn conservera un temps une collaboration avec l'I.S. sous le pseudonyme de George Keller ("la cave" en allemand). Mais ce compromis ne durera pas plus d'un an. Cf. Jean-Jacques Raspaud/ Jean-Pierre Voyer, L'internationale situationniste, chronologie, bibliographie, protagonistes (avec un index des noms insultés), Paris, 1972, éditions Champ Libre.
↑Laurent Gervereau, Critique de l'image quotidienne, Asger Jorn, Paris, 2001, Éditions Cercle d'Art, collection Diagonales. À l'été 1972, il rencontre une dernière fois Guy Debord dans une "brasserie absurde de Colombes", Guy Debord, Un art de la guerre, Bnf/Gallimard 2013, page 76
↑27,1 × 35 cm. Silkeborg Kunstmuseum, Danemark. Reproduction dans Connaissance des arts, no 668, février 2009, p. 25