Arnaud GouillonArnaud Gouillon
Arnaud Gouillon (également connu sous les pseudonymes d'Arnaud Borella et Arno Gujon), est un militant identitaire franco-serbe né le à Grenoble. Il est le fondateur et directeur de l'ONG française d'extrême droite Solidarité Kosovo et directeur par intérim de la Direction de la coopération avec la diaspora et les Serbes de la région, un organe administratif du ministère des Affaires étrangères serbe[1],[2],[3]. En 2011, il est investi par le Bloc identitaire pour se présenter à l'élection présidentielle française mais il n'arrive pas à récolter les 500 signatures nécessaires[4]. Depuis 2012, il vit à Belgrade. En 2018, suspecté d'espionner pour la Russie, il est interdit d'entrée au Kosovo. Proche du pouvoir serbe, il est actif dans plusieurs associations culturelles et organise des conférences et forums en Serbie et à l'étranger, faisant l'objet de controverses, décrites comme des outils de propagande servant à rallier l'opinion contre le multiculturalisme et l'immigration musulmane. BiographieEnfance et familleArnaud Gouillon naît le 27 novembre 1985 à Grenoble, France et grandit à Jarrie[5]. Il entend pour la première fois parler des liens Franco-Serbes lorsque son grand père lui raconte la coopération des deux nations lors de la première guerre mondiale et des orphelins serbes accueilli par la France. A l'âge de 13 ans, en 1999, lors de la guerre du Kosovo, il est sensibilisé par sa famille aux injustices vécues par les Serbes[6]. Premiers engagements et création de Solidarité Kosovo (2003 à 2011)En 2003, il rejoint le mouvement identitaire dès sa création pour y militer[7]. Il se rend en Serbie pour la première fois en 2004, à Kosovska Mitrovica. Avec son frère et deux amis, il se rend au Kosovo avec un camion contenant de l'aide humanitaire collectée en France afin d'aider les victimes des pogroms anti-Serbes au Kosovo[6]. C'est ainsi qu'à l'âge de 18 ans, il fonde l'organisation humanitaire Solidarité Kosovo. Il explique s'être « lancé dans l’humanitaire pour soutenir les chrétiens serbes chassés de leurs terres par les musulmans »[8]. En 2008, Il apprend le serbes en autodidacte afin de developper l'organisation. Au cours d'un séjour de 6 mois à Zvornik, il y rencontre sa femme, Ivana[6]. Candidature pour le Bloc identitaire (2011)En 2011, il est investi par le Bloc identitaire en vue d'une candidature à l'élection présidentielle française de 2012. Il tente d'obtenir 500 parrainages d'élus pour se présenter à l'élection[9],[8]. En septembre 2011, il retire sa candidature, faute de signatures et évoquant un manque d'argent pour poursuivre sa campagne[10],[11]. Le désistement, en faveur de Marine Le Pen, est également perçu comme un moyen de négocier des circonscriptions du FN pour des candidats du Bloc Identitaire aux législatives, alors qu'Arnaud Gouillon n'était pas certain de pouvoir réunir les parrainages nécessaires[10],[11]. Développement de Solidarité Kosovo et engagement politique en SerbieEntre 2004 et 2014, à l'aide de 8 000 donateurs français, l'ONG livre 30 convois d'aide d'une valeur d'un million et demi d'euros et compte une trentaine de volontaires participants à 12 projets[6]. L’association est classée à l'extrême droite[Par qui ?] et décrite comme proche du mouvement identitaire, auquel appartiennent Philippe Vardon, Arnaud et Bertrand Gouillon. En 2017, selon Le Monde, le bracelet « Solidarité Kosovo » devient un symbole de ralliement des identitaires. Nikola Mirkovic, militant d’extrême droite partisan d’un Kosovo serbe, est également membre de l'association[12]. En septembre 2018, Arnaud Gouillon, soupçonné de travailler secrètement pour la Russie, est arrêté au Kosovo par les gardes frontières albanais du Kosovo et interdit d'entrée sur le territoire du pays[12]. En novembre 2020, il est nommé Secrétaire d'État pour les Serbes de la diaspora par le gouvernement serbe[13],[14]. En 2022, l'organisation est liée et affiliées à divers réseaux d'extrême droite à travers l'Europe, parmi lesquels Génération identitaire, le Rassemblement national de Marine Le Pen, et est en lien avec le ministère des Affaires étrangères serbe[14] et les mouvements nationalistes serbes[15]. Il est proche de Nikola Mirkovic, militant d’extrême droite partisan d’un Kosovo serbe[12] et du SNS, parti nationaliste serbe[16]. En août 2022, son compte Twitter est suspendu, ainsi que celui d'autres responsables serbes[16]. OuvragesEn SerbieIl est l'auteur du livre All My Ways Lead to Serbia (« Tous mes chemins mènent en Serbie »), relatant sa première visite en Serbie en 2005 avec son frère Bertrand, au volant d'une camionnette chargée d'aide humanitaire pour les Serbes du Kosovo-Metohija, son installation à Belgrade, et son obtention de la nationalité serbe en 2015, pour le travail humanitaire effectué. Il y décrit la Serbie vue par un étranger[17]. En FranceIl organise le tournage d'un documentaire de 52 minutes, Kosovo, christianisme en danger, sur la vie des Serbes au Kosovo-Metohija, diffusé quatre fois sur la télévision française KTO et deux fois sur la RTS. Le film est récompensé comme la meilleure réalisation au Festival du film documentaire spirituel de Zajecar et au Festival international du film orthodoxe de Kruševac en 2018[18],[19]. En juin 2019, après la publication d'un article d'une dizaine de pages dans le Figaro Magazine, il affirme avoir été menacé et insulté de « fasciste »[20]. L'article fait pour sa part l'objet de critiques par le Conseil européen pour les relations internationales (ECFR)[21]. Décorations
Autres récompenses
Critiques de Solidarité KosovoL'organisation fait l'objet de controverses : elle est accusée d'être en réalité un outil de propagande servant à rallier l'opinion publique contre le multiculturalisme et l'immigration musulmane, dont la façade humanitaire, discriminatoire car ne s'adressant qu'à un certain groupe de population, servirait essentiellement à pousser des idées politiques et contribuer à de la propagande, plutôt qu'à changer la situation des habitants sur le terrain[14]. Balkan Insight note que moins de la moitié des subventions reçues par l'ONG bénéficient aux personnes « sur le terrain »[14]. L'ONG est considérée, ainsi que d'autres ONG similaires, comme une tentative de changer l'image de l'extrême droite et d'« élaborer un récit qui dépeint le christianisme en Europe comme menacé par l'Islam »[14],[21]. Ses actions, en faveur de l'« ethnie serbe »[16] sont controversées, qualifiées d'activités de propagande pour diffuser des théories d'extrême droite, selon lesquelles les Chrétiens blancs d'Europe seraient menacés par l'islam[14], en lien avec la théorie complotiste du grand remplacement[15]. Notes et références
Liens externes
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