Théophraste, au IIIe siècle av. J.-C., parle de l’aristoloche dans son ouvrage Histoire des plantes : au livre IX, il commente sa couleur, son goût, et son odeur, ainsi que ses vertus médicinales, en somnifère, ou emplâtre contre les morsures de serpent, puis il parle de sa durée de conservation, et la décrit de sa racine à ses feuilles dans le dernier paragraphe du dernier chapitre[1].
Étymologie
Le médecin et botaniste grec Dioscoride, au Ier siècle apr. J.-C., donne clairement le sens du nom aristoloche en grec ancien : « L'aristoloche tire son nom du fait qu'elle passe pour exceller à faciliter les accouchements »[2]. Le nom vient du grec ἄριστος - aristos, « excellent », et λοχεία - lokhia, « accouchement »[3]. C'est d’Aristolochia clematitis que l'acide aristolochique tire son nom : c'est une substance fortement toxique et cancérigène, particulièrement dangereuse pour les reins[4].
Description
Ce sont des plantes vivaces, souvent grimpantes, à racine tubéreuse pour de nombreuses espèces. Leur taille est très variable selon les espèces allant de quelques centimètres à plusieurs mètres de haut. Les feuilles sont alternes, simples, entières. Les fleurs poussent latéralement, à l'aisselle des feuilles. Elles sont tubulées (tube droit ou courbé, renflé à la base), se prolongeant par une langue unilatérale. Six étamines soudées au style forment une colonne (gynostème). Ovaire infère. Les fruits sont des capsules.
Habitat et répartition
La plupart des espèces sont originaires des régions tropicales et méditerranéennes, même si on en trouve quelques-unes des régions tempérées de l'Hémisphère nord, souvent en zones boisées. En France continentale sept espèces sont répertoriées: Aristolochia clematitis, A. rotunda, A. pistolochia, A. pallida, A. paucinervis, A. sempervirens et A. clusii, auxquelles s'ajoute A. tyrrhena en Corse.
Beaucoup d'espèces sont vigoureuses, voire envahissantes. C'est le cas de l'Aristolochia littoralis, introduite en Australie, qui étouffe la végétation indigène et empoisonne les chenilles d'un papillon, l'ornithoptère Troides priamus, lequel pond ses œufs sur cette plante en la confondant avec la comestible Pararistolochia praevenosa.
Plante hôte
En France, les feuilles d'Aristoloches nourrissent les chenilles des papillons Faux Apollon (Archon Apollinus), Diane (Zerynthia polyxena)[5] et Proserpine (Z. rumina).
↑David James Carter et Brian Hargreaves, Guide des chenilles d'Europe: 500 espèces de chenilles sur 165 plantes, Delachaux et Niestlé, coll. « Les guides du naturaliste », (ISBN978-2-603-00639-9)