Ariadne musica
Ariadne musica est une collection de musique d'orgue de Johann Caspar Ferdinand Fischer, publiée en 1702. La partie principale de la collection est un cycle de 20 préludes et fugues dans les différentes tonalités, ainsi l’Ariadne musica est considéré comme un important précurseur du Clavier bien tempéré, de structure similaire. Le titre fait référence au mythe grec où Thésée trouve un moyen de sortir du labyrinthe du Minotaure à l'aide d'une pelote de fil qu'Ariane, fille du roi Minos de Crète, lui a donnée. On peut dire que la musique de la collection guide l'auditeur à travers un labyrinthe de tonalités. Fischer a également utilisé la mythologie grecque pour le nom d'un important recueil de musique, son Musicalischer Parnassus. La première édition d’Ariadne musica paraît en 1702 à Schlackenwerth. L'ouvrage est réimprimé plusieurs fois au cours de la vie de Fischer. L'impression d'origine est mentionnée par Johann Gottfried Walther dans le Musicalisches Lexicon, aujourd'hui perdu, mais une copie manuscrite survit. Pièces20 préludes et fugues :
5 ricercares sur des mélodies de choral, chacun lié à des événements catholiques :
Toutes les pièces sont assez courtes et certaines fugues sont très brèves : sept mesures pour la fugue en la mineur, la plus courte. La plupart sont à 4/4, à quelques exceptions près — notamment la fugue en mi dorienne qui est à 12/8. Les préludes varient selon les morceaux de courts passages simplistes dans le style de la toccata, sur de longs accords soutenus (comme, par exemple ceux en ut majeur et en sol majeur) à une œuvre un peu plus complexe avec de brefs passages en imitations, tel ce passages de la fin du prélude en mi-bémol majeur :
Fin du prélude en mi-bémol majeur. Les fugues sont toutes à quatre voix, à l'exception de celle en la-bémol majeur, qui ajoute une cinquième partie de doubler à l'octave dans le dernier accord. Certaines sont lâchement reliés à la thématique de l'accompagnement des préludes. Le ricercares sont tous conçus avec des thèmes écrits en rondes et blanches, le Ricercar pro Festis Natalitys, en ut majeur étant une exception notable, avec le thème composé principalement de noires et de croches. Trois sont marqués alla breve, alors que le Ricercar pro Festis Natalitys est 4/4 et le ricercare en fa majeur est à 3/2. Ricercar pro Festis Paschalibus a été par le passé attribué à Jean-Sébastien Bach et répertoriés dans le catalogue BWV comme BWV 746, prélude de chorale Christ ist erstanden. Fugue en la mineur. Liens avec BachLe lien le plus évident avec Le Clavier bien tempéré de Bach avec l’Ariadne Musica, est utilisation par Bach de sujet de fugues empruntées à Fischer : Les six notes du sujet de la fugue à quatre voix en mi majeur de Fischer (exemple plus haut) est utilisé par Bach comme le sujet de la fugue en mi du second volume du Clavier bien tempéré, BWV878/2, également à quatre voix : Le début de la fugue en mi majeur de Bach du second volume du Clavier Bien Tempéré. La pièce de Fischer est assez courte (bien que moins courte que, par exemple les huit mesures de la fugue en mi phrygienne de la même collection) et majoritairement construite à l'aide de notes aux valeurs longues. La fugue de Bach est beaucoup plus complexe, avec un contrepoint dense et beaucoup plus longue — bien que le sujet de Fischer, dans l'une des rares pièces du Clavier qui soit conçu avec quantité de rondes et de blanches dans toutes les voix. Le même sujet de six notes se trouve également dans deux compositions du XVIIe siècle, du célèbre Johann Jakob Froberger : Fantaisie n° 2 et Ricercare n° 4. Ce dernier est présenté ici, mettant en évidence le thème présenté de manière inversée :
Incipit du Ricercar no 4 de Froberger : les six notes du thème puis sa forme inversée, marquée d'un crochet. Il est possible que Fischer ait emprunté le thème à Froberger. En outre, la fugue en mi-bémol majeur de Fischer et la fugue en sol mineur du volume I du Clavier bien tempéré de Bach possèdent une structure similaire concernant l'utilisation du contre-sujet ; le sujet de la fugue de Bach, est une version légèrement modifiée de celle de Fischer. Les deux fugues ut majeur de Bach et de Fischer, sont fortement basées sur les strettes et leurs sujets sont un peu similaires rythmiquement. EnregistrementsL'Ariadne musica est rarement joué ou enregistré, bien que les préludes et fugues apparaissent fréquemment sur diverses compilations de musique d'orgue Baroque. Voici une liste partielle des enregistrements qui comportent au moins une partie de Ariadne musica (préludes et fugues ou ricercares) ou dans son intégralité :
Notes et références(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Ariadne musica » (voir la liste des auteurs).
Articles contextuelsLiens externes
|