Antonio Ghislanzoni naît à Lecco le . Envoyé par son père au séminaire, il en est exclu à l'âge de dix-sept ans, supportant mal la discipline de fer de l'institution, pour comportement irrévérencieux. L'anticléricalisme restera une constante de son idéologie. Inscrit en médecine après ses études secondaires à Pavie et s'avisant de posséder une belle voix de baryton, il décide d'étudier le chant et, au bout de quelques mois, en 1846, se fait engager au théâtre de Lodi comme premier baryton. Il abandonne cependant rapidement la scène lyrique pour une carrière littéraire. Ses premiers articles sont pour le Cosmorama pittorico(it) de Milan dans lequel il publie également son premier roman, Gli artisti da teatro, racontant ses aventures.
En 1857, il participe à la fondation du journal humoristique L'uomo di pietra(it). Il dirige L'Italia musicale(it), écrit pour la Gazzetta musicale di Milano(it), dirige et collabore à La rivista minima et, plus tard, s'étant retiré à Lecco, publie le Giornale-Capriccio. Sa collaboration aux journaux qui accueillent ses feuilletons, ses critiques, ses interventions de toute sorte sont innombrables tout comme son activité créatrice dans le domaine du roman et de la poésie. Son Libro proibito(d) (1878) connaît un tel succès qu'il atteindra la septième édition en 1890[1]. Gilberto Finzi écrit à ce propos : « I versi del Libro proibito riprendono un'atmosfera polemica d'epoca che non tocca, forse nemmeno sfiora, la poesia, ma che bene riconducono a momenti collaterali tipici della Scapigliatura »[2]. Dans les années 1860 il s'installe à Barco di Maggianico, hameau de la commune de Lecco, puis à Caprino Bergamasco en 1880.
Il publie le volume Reminiscenze artistiche contenant des articles sur le pianiste Adolfo Fumagalli, des écrits comme La Casa di Verdi a Sant'Agata ou Abrakadabra - storia dell'avvenire[3] (1864-1865). Ce texte et quelques autres récits de science-fiction humoristique en font l'un des premiers auteurs italiens du genre.
↑« Les vers du Libro proibito traduisent l'atmosphère polémique d'une époque que ne touche ni peut-être même n'effleure la poésie et rappellent bien les caractéristiques de la scapigliatura »
Vittorio Roda, La fantascienza umoristica di Antonio Ghislanzoni, in « Studi e problemi di critica testuale », no 49, , p. 121–152.
AA.VV., L'operosa dimensione scapigliata di Antonio Ghislanzoni, Actes du congrès d'études organisé à Milan, Lecco et Caprino Bergamasco à l'automne 1993, Istituto per la Storia del Risorgimento italiano, Comitato di Milano, Associazione Giuseppe Bovara - Lecco 1995, Casa Editrice Guido Stefanoni, Lecco 1994.