Antoine Kaburahe, né le à Gitega, est un journaliste, écrivain et éditeurbelgo-burundais. Il est fondateur et directeur du journal hebdomadaire en langue françaiseIwacuÉcouter qui paraît au Burundi ainsi que du groupe de presse du même nom[1]. Depuis , il vit en exil en Belgique.
En 1992, Antoine Kaburahe commence sa carrière de journaliste à la radio nationale du Burundi[3]. En , à cinq mois du déclenchement de la guerre civile burundaise, avec un groupe de jeunes journalistes, il lance Panafrika[4], un bimensuel d’information en français. Dans le contexte de la guerre et de la multiplication des « médias extrémistes » qui alarment Reporters sans frontières (RSF)[5], Panafrika est, selon cette organisation, l'un des rares titres de la presse écrite locale qui gardent une tenue professionnelle[6].
En 1996, avec des journalistes français et burundais, il participe au lancement de la radio Umwizero, une des premières radios indépendantes du Burundi depuis le retour du pays au multipartisme.
Vers la fin de l’année 1997, à la suite des menaces de mort qu'il subit, Antoine Kaburahe s’exile en Belgique où il reste dix ans.
Le alors qu'Antoine Kaburahe est en exil, Panafrika est interdit par le Conseil national de la communication, l'autorité burundaise de régulation des médias, à la suite de la parution d'un numéro « extrémiste et subversif ». Il avait publié l'interview d'un membre de l'opposition qui fustigeait « l’arbitraire et les méthodes dictatoriales » du président de la République[7].
En 2008, il se réinstalle au Burundi où il lance l'hebdomadaire d'information Iwacu diffusé en deux éditions, l'une en langue française et l'autre en kirundi. Iwacu évolue en groupe de presse avec l'ouverture d'une version en ligne du journal, une maison d'édition de livres, une télévision sur le web ainsi qu'un magazine mensuel.
En , alors que le Burundi traverse une crise politique à la suite de la candidature et de la réélection controversées de Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat présidentiel consécutif, Antoine Kaburahe est soupçonné par la justice burundaise de complicité avec les auteurs d'une tentative de putsch militaire survenue le qui échoue[8]. Le , il est convoqué et entendu par le procureur de la République à Bujumbura[9].
Depuis la fin du mois de , il vit en exil en Belgique d'où il continue à diriger le groupe de presse Iwacu[10]. Depuis janvier 2022, il est coordonnateur régional du projet Radio Ndarason international.
Honneurs
: Prix de la fiction 1997 au 7e concours international de création radiophonique Phonurgia Novale pour son conte La complainte de la rebelle , remporté comme journaliste producteur à la radio Umwizero[11].
Lauréat 2012 Brouillon de rêve dans la catégorie Documentaire sonore avec La mort des tambours sacrés du Burundi co-produit avec François Capelier[12].
Testament de l’espoir : recueil de nouvelles, Bujumbura, La Licorne, 1997, 86 p.
Essais
Burundi: la mémoire blessée, Bruxelles, La Longue Vue, 2002, 243 p. (ISBN2871210950)
Cinq ans d’éditoriaux et de réflexions (2008-2013), Bujumbura, Iwacu, 2014, 173 p.
Biographies
Monseigneur Simon Ntamwana, archevêque de Gitega. Soyons les serviteurs de la vie. Entretiens avec Antoine Kaburahe, Bruxelles, le roseau vert, , 258 p.
↑Voir la liste des titres de la presse écrite au Burundi sur le site web du Conseil national de la communication, autorité de régulation des médias au Burundi: http://cnc-burundi.bi/medias/
↑« Antoine Kaburahe : « Iwacu, notre journal, est toujours là ! » », LeMonde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑Association pour la promotion et la protection de la liberté d'expression au Burundi, Guide de la presse burundaise, juin 1996, p. 36
↑Barnabé Ndarishikanye et Jean-François Dupaquier, Burundi, le venin de la haine. Étude sur les médias extrémistes. Paris, Reporters sans frontières, 1995 (2e éd..), 88 p.
↑Eva Palmans, « La liberté de la presse au Burundi et au Rwanda », Annuaire de l'Afrique des grands lacs, vol. 7, 2002-2003, p. 61 (ISBN9782747548533, lire en ligne, consulté le )
Association pour la promotion et la protection de la liberté d'expression au Burundi, Guide de la presse burundaise, , 80 p.
Antoine Kaburahe, Simon Ntamwana, Soyons les serviteurs de la vie. Entretiens avec Antoine Kaburahe, Bruxelles, le roseau vert, , 258 p.
Barnabé Ndarishikanye et Jean-François Dupaquier, Burundi, le venin de la haine. Étude sur les médias extrémistes. Paris, Reporters sans frontières, 1995 (2e éd..), 88 p.