Antoine Joseph Lemarchant de Gomicourt
Antoine Joseph, chevalier Lemarchant de Gomicourt et de l'Empire né le ( à Albert décédé le à Paris), est un homme politique français des XVIIIe et XIXe siècles. BiographiePartisan de l'Ancien RégimeAntoine Joseph Lemarchant est le fils de Noël-Antoine Lemarchant et de Marie-Josèphe Audouart. Il fait ses études au collège de Juilly, et devient président au bureau des finances de la généralité d'Amiens. Il occupe encore ces fonctions quand la Révolution éclate. Opposé aux principes de la Révolution, il émigre en 1792. Rentré en France l'année suivante, il est arrêté et incarcéré : il reste en prison pendant la Terreur, et ne doit sa liberté qu'à la chute de Robespierre. Conservateur dans l'âme, il poursuit sous le Directoire, le Consulat, l'Empire et la Restauration une carrière d'élu local et national. Carrière politiqueSous le Directoire, député au Conseil des Cinq CentsIl revient dans son pays et, peu après, est élu[1] député de la Somme au Conseil des Cinq-Cents, le 20 vendémiaire an IV (1795). Il réussit dès son arrivée par faire annuler la nomination de Barère. Sa coopération aux travaux du Conseil est, jusqu'au , à peu près inaperçue ; mais dans la séance de ce jour, il fixe sur lui l'attention publique. À la même période, les clichiens, contrariés par l'établissement du cercle constitutionnel, ne pouvaient contenir l'expression de leur mécontentement. Lemarchant de Gomicourt, ennemi déclaré des principes du jacobinisme, saisissant l'à-propos du message du Directoire relatif aux primes à accorder aux chasseurs-louvetiers, fait un rapport sur la destruction des loups. Il trouve plaisant de mettre, dans son rapport dont l'originalité égaya l'assemblée, en parallèle ces animaux dévorants avec les membres des sociétés populaires :
L'allusion aux clubs politiques, des Jacobins notamment, plut fort aux clichiens, fait sourire de pitié ceux qui n'étaient pas de ce parti et est même taxée de « fade plaisanterie déplacée et de mauvais goût »[2]. Le discours ne produit pas tout l'effet que M. Lemarchant de Gomicourt s'était promis, et l'orateur ne jugea pas utile, dans les séances subséquentes, de répéter cet essai d'éloquence parlementaire. Malgré tout, sa plaisanterie ingénieuse excita la haine et la vengeance des Jacobins. Le proscritLa lutte qui s'établit deux mois après entre les conseils et le directoire exécutif n'est pas favorable à M. de Gomicourt, qui se trouve atteint avec plusieurs de ses collègues par la Révolution du 18 fructidor an V (). Suspecté de royalisme, il est déporté, parvient à s'évader et reste quelque temps en Prusse, puis se rend à l'île d'Oléron, où Bonaparte lui rend la liberté (). Un dirigeant local et national sous le Consulat et l'EmpireEntièrement dévoué au Premier Consul, Lemarchant de Gomicourt devient, après le 18 brumaire, conseiller général de la Somme et maire d’Albert. Le maire d’Albert est présent aux cérémonies du sacre de Napoléon Ier[3]. Il est candidat au Corps législatif en 1805, et est élu par le Sénat conservateur, le , député de la Somme au Corps législatif, dont il est secrétaire en 1813. Fonctions honorifiquesNommé conservateur des forêts, fonctions qu'il occupe jusqu'à sa mort, membre de l'Académie des sciences d'Amiens en 1812, il est créé chevalier de l'Empire et de l'Ordre de la Réunion le . Sous la Restauration, député de la Chambre introuvableLemarchant de Gomicourt adhère cependant à la déchéance de Napoléon Ier et au rappel des Bourbons. Louis XVIII lui accorde, à la première Restauration des lettres de noblesse, la croix de chevalier de la Légion d'honneur le , et celle d'officier le suivant. Rallié aux légitimistes, il est élu, le , député du collège du département de la Somme, le [4]. Il fait partie de la majorité de la Chambre introuvable, est nommé président de son collège électoral (1816), et est réélu par le même collège, le 4 octobre[5], et le [6]. Il vote constamment avec les ultraroyalistes pour les lois d'exception, pour le nouveau système électoral, etc. Il n'est pas réélu en 1824. Lemarchant de Gomicourt dans la littératureVictor Hugo cite Lemarchant de Gomicourt dans le tome III des Misérables :
. Fonctions, titres, distinctionsFonctions
Titres
DistinctionsDécorations
Règlement d'armoiries
Pour approfondirBibliographie
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
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