équation[8] :
Capacité thermique du liquide en J·kmol-1·K-1 et température en kelvins, de 267,13 à 457,15 K.
Valeurs calculées :
192,543 J·mol-1·K-1 à 25 °C.
T (K)
T (°C)
Cp
Cp
267,13
−6,02
187 230
2 010
279
5,85
189 265
2 032
286
12,85
190 463
2 045
292
18,85
191 490
2 056
298
24,85
192 518
2 067
305
31,85
193 716
2 080
311
37,85
194 743
2 091
317
43,85
195 770
2 102
324
50,85
196 969
2 115
330
56,85
197 996
2 126
336
62,85
199 023
2 137
343
69,85
200 222
2 150
349
75,85
201 249
2 161
355
81,85
202 276
2 172
362
88,85
203 474
2 185
T (K)
T (°C)
Cp
Cp
368
94,85
204 502
2 196
374
100,85
205 529
2 207
381
107,85
206 727
2 220
387
113,85
207 754
2 231
393
119,85
208 782
2 242
400
126,85
209 980
2 255
406
132,85
211 007
2 266
412
138,85
212 034
2 277
419
145,85
213 233
2 290
425
151,85
214 260
2 301
431
157,85
215 287
2 312
438
164,85
216 486
2 325
444
170,85
217 513
2 336
450
176,85
218 540
2 347
457,15
184
219 760
2 360
équation[10] :
Capacité thermique du gaz en J·mol-1·K-1 et température en kelvins, de 200 à 1 500 K.
Valeurs calculées :
112,879 J·mol-1·K-1 à 25 °C.
H301, H311, H317, H318, H331, H341, H351, H372 et H400
H301 : Toxique en cas d'ingestion H311 : Toxique par contact cutané H317 : Peut provoquer une allergie cutanée H318 : Provoque des lésions oculaires graves H331 : Toxique par inhalation H341 : Susceptible d'induire des anomalies génétiques (indiquer la voie d'exposition s'il est formellement prouvé qu'aucune autre voie d'exposition ne conduit au même danger) H351 : Susceptible de provoquer le cancer (indiquer la voie d'exposition s'il est formellement prouvé qu'aucune autre voie d'exposition ne conduit au même danger) H372 : Risque avéré d'effets graves pour les organes (indiquer tous les organes affectés, s'ils sont connus) à la suite d'expositions répétées ou d'une exposition prolongée (indiquer la voie d'exposition s'il est formellement prouvé qu'aucune autre voie d'exposition ne conduit au même danger) H400 : Très toxique pour les organismes aquatiques
B3 : Liquide combustible point d'éclair = 70 °C coupelle fermée (méthode non rapportée) D1A : Matière très toxique ayant des effets immédiats graves Transport des marchandises dangereuses : classe 6.1 groupe II D2B : Matière toxique ayant d'autres effets toxiques irritation des yeux chez l'animal; mutagénicité chez l'animal
Divulgation à 1,0% selon la liste de divulgation des ingrédients
C'est une amine primaire aromatique dérivée du benzène, toxique pour l'homme et l'environnement. Parmi ses dérivés, on compte les chloroanilines, dichloroanilines, trichloroanilines…
L'aniline a été, au XIXe siècle, à l'origine du développement de l'industrie des colorants de synthèse, regroupés au début sous le nom de Teerfarben (en français « colorants de goudron »). Ces dérivés de l'aniline ont servi pour produire une grande quantité de bleus, violets, mauves et rouges, et quelques noirs, bruns et verts.
En 1841, Carl Julius Fritzsche obtint en traitant de l'indigo avec de la potasse une substance huileuse qu'il désigna, le premier, sous le nom d’aniline, d'après le nom latin de la plante produisant de l'indigo, Indigofera anil. Le mot « anil » est lui-même issu des termes sanskritsnīla, bleu profond, et nīlā plante d'indigo. À peu près en même temps, Nikolaï Zinine découvrit que la réduction du nitrobenzène permet d'obtenir une base qu'il baptisa benzidam.
En 1856, William Henry Perkin, un jeune élève de Hofmann, cherchait un moyen de synthétiser la quinine. Il n'y parvint pas mais il mit au point, à dix-huit ans, le premier colorant violet à base d'aniline, la mauvéine, qui entraîna la première utilisation d'aniline à l'échelle industrielle[18].
En 1858, un Lyonnais, François-Emmanuel Verguin, chimiste de profession, crée, à base d'aniline, une nouvelle couleur, rouge pourpre, la fuchsine, qui sera appelée Magenta.
En Allemagne, la production des « couleurs de charbon » ou « de goudron » ou « de houille » (en allemand Teerfarben) lance une grande industrie dont le nom s'associe à l'aniline : Badische Anilin- & Soda-Fabrik (BASF).
Propriétés physico-chimiques
Dans les conditions normales, l'aniline est un liquide huileux incolore, d'odeur désagréable, et facilement inflammable. Elle s'oxyde lentement au contact de l'air, pour former une résine de couleur brun-rouge.
L'aniline est une base faible. La délocalisation du doublet non-liant de l'atome d'azote sur le cycle aromatique fait que la forme protonée de l'aniline est moins favorisée que dans le cas des amines aliphatiques (plus basiques). Elle réagit avec les acides forts en formant des sels contenant l'ion anilinium (C6H5–NH3+). Elle réagit également avec les halogénures d'acyle (par exemple le chlorure d'éthanoyle) en formant des amides. Les amides formés à partir de l'aniline sont parfois nommés anilides, comme l'acétanilide.
L'aniline, comme toutes les amines, est facilement oxydable. Son oxydation est catalysée par la lumière, la chaleur et les impuretés métalliques et permet la formation de l'azobenzène, composé azoïque coloré. Une fois oxydée, l'aniline prend une couleur brune. Cette réaction impose la conservation de l'aniline dans des flacons bruns, éventuellement sous azote, au frais et en présence de chélateurs et d'antioxydants[19].
Son intérêt commercial originel vient de sa capacité à teindre avec un bon rendement. La découverte de la mauvéine par William Henry Perkin en 1858 a initié la découverte d'un grand nombre de colorants qui se comptèrent bientôt par centaines. Du troisième quart du XIXe siècle aux deux premiers du XXe siècle, l'expression « couleurs d'aniline » désignait par extension toutes les matières colorantes organiques, et des encres liquides qu'elles coloraient (PRV1).
En sus des teintures, l'aniline a été le produit de départ de la synthèse d'un grand nombre de médicaments.
Jusqu'à l'arrivée du stylo à bille, les crayons à l'aniline connurent un grand succès. Malgré la toxicité, on en mouillait la pointe du bout de la langue pour en obtenir un trait bleu intense et indélébile. L'encre à aniline était également utilisée dans le cadre de la reproduction mécanique de documents (procédé dit d'hectographie).
À l'heure actuelle, l'utilisation la plus importante de l'aniline concerne la fabrication du 4,4'-MDI, qui utilise environ 85 % de l'aniline produite. Parmi les autres utilisations, on peut citer la fabrication chimique de caoutchouc (9 %), d'herbicides (2 %) et de pigments ou agents colorants (2 %).
Test de Schaeffer
L'aniline est utilisée comme réactif chimique dans la détermination de certains champignons. Le test consiste à tracer une ligne avec de l'acide nitrique concentré (68 %) puis une ligne perpendiculaire avec de l'aniline. Le test est positif si une coloration orange apparaît au croisement[20].
L'aniline, très toxique, doit être manipulée avec précaution. La classification CEE (étiquetage réglementaire des substances et préparations dangereuses) l'a classée comme « très toxique pour les organismes aquatiques, et dangereuse pour l'environnement ».
Une exposition à des concentrations élevées peut être mortelle. Elle peut être absorbée par inhalation, ingestion et contact avec la peau, y compris sous forme de vapeur. Chauffée à plus de 190 °C, elle se décompose en produisant des fumées toxiques (contenant notamment de l'ammoniaque).
Certains organismes classent l'aniline dans la liste des substances cancérigènes. Cependant, l'Agence internationale de recherche sur le cancer la classe sur la liste 3 (« classification impossible quant au pouvoir cancérogène pour les humains »), les données disponibles étant contradictoires et trop peu nombreuses.
La dose létale 50 a été évaluée à 250 mg kg−1 par voie orale chez le rat[21].
La valeur limite d'exposition professionnelle est fixée en France à 2 ppm, soit 10 mg m−3.
Des études épidémiologiques[Lesquelles ?] ont lié des mélanges d'huile contenant de l'huile de colza dénaturée et de l'aniline avec l'épidémie de « syndrome de l'huile toxique » qui a touché l'Espagne en 1981 et fait environ 20 000 malades graves, entraînant 12 000 hospitalisations et plus de 350 décès. L'étiologie de ce syndrome demeure inconnue.
Voir aussi
Bibliographie
Jean Petit, Jacques Roire et Henri Valot, Encyclopédie de la peinture : formuler, fabriquer, appliquer, t. 1, Puteaux, EREC, , p. 195 « Aniline (couleurs d'…) ».
↑(en) Carl L. Yaws, Handbook of Thermodynamic Diagrams : Organic compounds C5 to C7, vol. 2, Huston, Texas, Gulf Pub., , 400 p. (ISBN978-0-88415-858-5, LCCN96036328).
↑(en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, Boca Raton, CRC Press, , 83e éd., 2664 p. (ISBN0849304830, présentation en ligne), p. 5-89.
↑ ab et c« Aniline », sur reciprocalnet.org (consulté le ).
↑« Aniline » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 23 avril 2009.
↑« Aniline », sur hazmap.nlm.nih.gov (consulté le ).
↑Philip Ball (trad. Jacques Bonnet), Histoire vivante des couleurs : 5000 ans de peinture racontée par les pigments [« Bright Earth: The Invention of Colour »], Paris, Hazan, , p. 305sq. ; Rodolphe Radau, « Les nouvelles couleurs dérivées du goudron de houille », Revue des Deux Mondes, , p. 899 (Page:Revue des Deux Mondes - 1874 - tome 4.djvu/905).