André Pomme

André Pomme
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André Pomme, dit Pomme l'Américain, né le à Arles, décédé le dans la même ville, est un homme politique français.

Biographie

Fils du médecin Pierre Pomme, docteur de la faculté de Montpellier (né à Arles vers 1732, mort dans la même ville le )[1],[2],[3], il est destiné à l'état ecclésiastique et pourvu d'un canonicat et de plusieurs bénéfices. Toutefois, en 1783, il renonce à cette carrière et part pour l'Amérique. Installé à Cayenne, il y fonde un foyer[4] et devient directeur d'une ménagerie dans le village d'Ouassa, situé au bord de l'Oyapock[5],[6].

Au début de la Révolution, il est élu député à l'assemblée coloniale, siégeant à Cayenne, constituée en [7], dont il est secrétaire en 1791[8]. Le , l'assemblée électorale de Guyane, réunie en l'église Saint-Sauveur, l'élit député à la Convention nationale[9],[10].

Siégeant à partir du , il rejoint les rangs de la Montagne et intervient quelques fois à la tribune[9]. Le 17 avril, lors de la discussion sur la rédaction d'une nouvelle déclaration des droits de l'homme, il propose l'introduction d'une référence à l'Être suprême[11]. Le 25 avril, il est adjoint au Comité colonial[12].

Le , un décret l'envoie avec Laurent Servière dans l'Hérault et les départements voisins. Il intervient ainsi dans les Bouches-du-Rhône en octobre. Le 18 brumaire an II (12 novembre), les deux hommes annoncent de Marseille leur retour à Paris, intervenu quatre jours plus tard, selon le compte-rendu présenté par Pomme en l'an III[13].

Le 17 pluviôse an II (), il est nommé par décret représentant en mission à l'armée des côtes de Cherbourg pour l'embrigadement des troupes et l'organisation du gouvernement révolutionnaire. Le 30 germinal (19 avril), le Comité de salut public la rappelle par arrêté avec huit autres représentants. Toutefois, le 17 floréal (6 mai), il diffère ce rappel, lui demandant d'enquêter sur l'esprit public à Caen. De nouveau rappelé par lettre du Comité de salut public du 14 messidor (2 juillet), il est de retour à Paris le 29 messidor (17 juillet)[14].

Le 22 brumaire an III (), un décret l'envoie aux ports de Honfleur, Cherbourg, Saint-Malo, Nantes et Paimbœuf, où il agit de concert avec les représentants de l'armée de l'Ouest. À Nantes le 14 floréal (), il est de retour à Paris dix jours après[13].

Élu au Conseil des Cinq-Cents conformément au décret des deux tiers en brumaire an IV, il intervient à plusieurs reprises pour défendre les intérêts des colonies et attaquer la conduite de l'agent du Directoire exécutif à Cayenne[9]. Après le coup d'État du 18 fructidor an V, il fait comprendre François Blain des Bouches-du-Rhône sur la liste des royalistes déportés[15].

Sorti du Conseil le , il est nommé le 8 prairial (27 mai) agent maritime à Ostende, poste qu'il occupe plusieurs années avant de retourner à Arles, dont il devient maire en 1815[16] et où il décède le , à l'âge de 86 ans[9],[17].

Sources

Notes et références

  1. François-Xavier Feller (dir.), Biographie universelle, ou Dictionnaire historique des hommes qui se sont fait un nom par leur génie, leurs talents, leurs vertus, leurs erreurs ou leurs crimes, J. Leroux, 1849, tome 6, p. 630-631.
  2. Amédée Pichot, Le Dernier roi d'Arles: épisode des grandes chroniques arlésiennes, comprenant les légendes du lion, du cheval et de la tarasque, etc. etc., précédé d'un essai historique sur la ville d'Arles, depuis son origine jusqu'à ce jour, D'Amyot, 1848, p. 79.
  3. Les Bouches-du-Rhône: encyclopédie départementale, volume 4, 2e partie, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 1931, p. 384.
  4. Jacques Puiroux, Vendée, terre brûlée: an II (1793-1794), Éditions les 2 encres, 2004, 250 pages, p. 225.
  5. Pierre Charles Fournier de Saint-Amant, La Guyane française, ses mines d'or et ses autres richesses, 1856, 182 pages, p. 75.
  6. Prosper Chaton, Avenir de la Guyane Française, Harmois fils & Siguier, 1865, 76 pages, p. 61.
  7. Voir, par exemple, Jacques Adélaïde-Merlande, La Caraïbe et la Guyane au temps de la Révolution et de l'Empire, 1789-1804, Karthala Éditions, 1992, 222 pages, p. 190, ou Jean-François Niort, Du code noir au code civil: jalons pour l'histoire du droit en Guadeloupe : perspectives comparées avec la Martinique, la Guyane et la république d'Haïti, L'Harmattan, 2007, 318 pages, p. 269.
  8. Anne-Marie Bruleaux, Régine Calmont, Serge Mam-Lam-Fouck, Deux siècles d'esclavage en Guyane française, 1652-1848, Centre guyanais d'études et de recherches, L'Harmattan, 1987, p. 292.
  9. a b c et d Adolphe Robert, Gaston Cougny, p. 14.
  10. Jacques Adélaïde-Merlande, La Caraïbe et la Guyane au temps de la Révolution et de l'Empire, 1789-1804, Karthala Éditions, 1992, 222 pages, p. 193.
  11. Michaël Culoma, La Religion civile de Rousseau à Robespierre, L'Harmattan, 2010, 278 pages, p. 145.
  12. Archives parlementaires de 1787 à 1860: recueil complet des débats législatifs et politiques des chambres françaises, 1908, p. 304.
  13. a et b Michel Biard, p. 567.
  14. Michel Biard, p. 355 et 567.
  15. Révolution franc̜aise, ou Analyse complette et impartiale du Moniteur: suivie d'une table alphabétique des personnes et des choses, Girardin, 1802, tome 1, p. 351.
  16. Christian-Bernard Hirtz, Atlas historia de la Révolution, Tallandier, 1989, 119 pages.
  17. Réimpression de l'ancien Moniteur: seule histoire authentique et inaltérée de la révolution française depuis la réunion des États-généraux jusqu'au Consulat (mai 1789-novembre 1799), Henri Plon, imprimeur-éditeur, 1854, tome 29, p. 274.

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