André Druelle est né à Pinon (Aisne) le , dans une famille bourgeoise. Après un baccalauréat (philosophie), il étudie le droit à Paris, qu'il abandonne pour le métier de cultivateur. En 1922, il s'installe dans une ferme en Normandie, région qu'il ne quittera plus. En 1932, il achète une ferme à Écorcheville. Il prend sa retraite en 1971 au Breuil-en-Auge[1].
Il est découvert en tant que poète par Georges Duhamel, qui le fait connaître à Jean Paulhan, ce qui amène ce dernier à inclure André Druelle dans le « Tableau de la poésie en France » que La Nouvelle Revue française publie en 1933. Cet authentique poète-paysan commence à publier très tard. Grâce à Fernand Gregh, son premier recueil, La terre est en sève, paraît en 1936. Henri Pourrat cite le recueil dans la NRF de , puis Paulhan en mars de la même année[2]. Ses poèmes ont un ton à la fois "péguyste" et "jammiste", de belles couleurs naturelles, une forte santé terrienne.
Poème pour oublier une fenaison gâchée, l'Arbre, 1987
Diptyque, Ch. Corlet, 1985
Phantasmes, Séquences, 1984
Fleurs d'amitié, André Druelle, Claude Le Roy, Adrienne Savatte ; illustrations Claren et Bertrand Savatte, Ch. Corlet, 1983
Saga II : Runes, roman, J. P. Louis, 1981
La Normandie raconte. Les 300 meilleures nouvelle d'expression française, Jean de la Varende, Michel de Saint-Pierre, Louis Costel, Marcelle Darthenay, Robert Delahaye, André Druelle, Yves Jacob, Irène Le Cornec, Claude Le Roy…, le Cercle d'or, 1975
Saga, roman, Le Cercle d'or, 1972
Florilège poétique de André Druelle, Amitié par le livre, 1960
Sous le signe de la croix, poèmes, dessin de Jeanne Esmein, Subervie, coll. « Visages de ce temps » 5, 1959
Séquences, prose, Lucien Jacques, « Les Cahiers de l'Artisan », , 1956 ; réédition Éditions du Lérot, 1983
Pour un départ, Lucien Jacques, « Les Cahiers de l'Artisan », 1955
France, F. Sorlot, 1943
Florilège poétique de André Druelle, présenté par André Lebois, portrait et dessins de Michel Frérot, l'Amitié par le livre, s. d.
La terre est en sève, Kra, Sagittaire, 1936 ; réédition La terre est en sève, poèmes choisis et présentés par Jean Le Mauve, l'Arbre, 1979
« Écoute Noémie », poème, dans Tableau de la poésie en France (I), La Nouvelle Revue française, n° 241, , p. 487-489
Bibliographie
Plein chant, n° 27, septembre-, textes inédits de Druelle, contributions de Didier Ard, Jean-Pierre Moreau, Marius Noguès, Jean Le Mauve, Jean-François Dubois, Claude Le Roy, Yves Jacob, Maurice Druon, André Lebois[4].
Dominique Aury, Poètes d'aujourd'hui, textes réunis par Dominique Aury et Jean Paulhan, Lausanne, Guilde du Livre, 1947.
Recueil. Dossiers biographiques Boutillier du Retail. Documentation sur André Druelle, Les nouvelles littéraires, 1935
Le Lérot rêveur " consacré à la jeune littérature " cette fois ses 130 pages à la Saga II d'André Druelle (no 31, 30 F. J.-P. Louis, Tusson, 16140 Aigre). 1981
« André Druelle : Saga II (Runes) », Le Lérot Rêveur, n° 31, 1981
Réception critique
« Saga est donc fait de scènes courtes, brusquement rompues, mais entre lesquelles un lien demeure, invisible et présent, comme c'était le cas dans 42e Parallèle, de John Dos Passos, par exemple, ou dans certains scénarios de Dreyer. Une même, et pressante, et quotidienne nécessité, — faire suer à la terre la sueur qui nourrit, — unit cette fourmilière de passants, pour la plupart plus morts que vifs, car la paix tue autant que la guerre. La guerre (les deux guerres) fut l'événement capital de ces vies de terriens, envoyés au front, renvoyés blessés, gazés, diminués par la paresse ou l'alcool. Ces « pauvres héros aux mains vides, au cœur lourd », n'ont pas de nom, seulement des prénoms ou des sobriquets. C'est, dans les bas-fonds de la paysannerie, l'effrayant anonymat des campagnes, parmi les bêtes dont la santé importe plus que celle des hommes. Druelle puise aux parlers de tout un siècle, — il est question de Dreyfus comme de la Résistance, — et de trois secteurs : le Soissonnais, l'Eure beauceronne, la vallée de la Touques : il y aura matière, pour les linguistes, à mainte thèse sur ce langage ramené au jour. »[5]
« Toute âme accoutumée à un accent authentique n'a pas une seconde de doute voilà un poète. La terre est en sève porte des cris tragiques, des paysages frémissants, des tableaux cocasses ou galants de la vie paysanne. » Maurice Noël, Le Figaro littérairelire en ligne sur Gallica
Mandat des Poètes 1961 ; Prix Francis Jammes, 1969 ; Prix de l'Académie de Bretagne, 1972[7]
Notes et références
↑Yves Jacob, Les grands moments littéraires de Normandie : du XVIIIe siècle à nos jours, FeniXX lire sur Google Livres
↑Laurence Brisset, « Les fleurs de la NRF », La Nouvelle revue française de Jean Paulhan : (1925 - 1940 et 1953 - 1968), actes du colloque de Marne-la-Vallée (2003), Éditions Le Manuscrit, 2006, p. 105-106