André Chênebenoit

André Chênebenoit
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Rédacteur en chef
Le Monde
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André Chênebenoit, né le à Soissons et mort le à Château-Landon, a été rédacteur en chef du journal Le Monde de sa création en jusqu'à sa retraite en 1966. Il est aussi président d'honneur de la société des rédacteurs du Monde de 1951 à 1952 et démissionne de cette présidence en à la suite de la place qu'il accorde dans le journal au faux rapport Fechteler.

Biographie

André Chênebenoit naît en 1895 à Soissons[1]. Il est diplômé de l'école des sciences politiques, il sert dans l'aviation pendant la Première Guerre mondiale et est décoré de la croix de guerre et de la légion d'honneur. Avocat au lendemain de la guerre, il travaille comme attaché au cabinet de Raymond Poincaré. Entré au journal le Temps en 1924, il en est secrétaire général de rédaction jusqu'en . Il regroupe en les anciens rédacteurs du journal Le Temps et apporte son concours à Hubert Beuve-Méry pour créer le journal Le Monde où il devient rédacteur en chef. Il devient aussi président d'honneur de la société des rédacteurs du Monde, de 1951 à 1952, et démissionne de cette fonction en à la suite du faux rapport Fechteler[2],[3].

Le 10 mai 1952, il annonce en effet en une de ce quotidien une pleine page à l'intérieur consacrée à ce soit-disant rapport Fechteler qui lui paraît « présenter de sérieuses garanties d’authenticité »[4]. Le document en question lui a été remis par Jacques Bloch-Morhange, un personnage trouble, gaulliste anticonformiste, qui lui assure que ce rapport secret, aurait été émis par l’amiral américain William Fechteler, alors patron de l’United States Navy, et aurait été intercepté par les Britanniques, mais qu’il a pu en faire une copie. Ce texte fait l’effet d’une bombe : l’amiral y estimerait que l’Europe ne pourrait pas être défendue en cas d’agression soviétique et qu’il faudrait s’appuyer sur les pays arabes pour préparer sa reconquête. Autant dire que cette information renforce le bien-fondé de la ligne neutraliste défendue par une partie de la rédaction du Monde. Les Américains et les Britanniques, eux, affirment que c’est un faux[4]. Puis un journal néerlandais, Algemeen Handelsblad, révèle que ce fameux rapport est un copié-collé un peu actualisé d’un article d’un obscur officier de la marine américaine, et non de William Fechteler, publié en septembre 1950, dans une revue navale[4].

Il prend sa retraite en 1966[5]. Il meurt le à Château-Landon[1],[5].

Peu connu, il est cependant parfois cité pour quelques unes de ses affirmations, comme lors du festival de Cannes, édition 2014, par une ancienne collaboratrice du journal, Yvonne Baby : « Le Monde ne reprend jamais d'informations d'un autre journal. Ce sont les autres journaux qui reprennent les informations du Monde »[6].

Notes et références

  1. a et b Archives départementales de l'Aisne, commune de Soissons, année 1895, acte de naissance no 3, avec mention marginale de décès
  2. Patrick Eveno, « Histoire du journal Le Monde 1944-2004 », Albin Michel, (consulté le )
  3. Jean-Claude Renard, « Une perte de pouvoir » Accès payant, sur Politis, (consulté le )
  4. a b et c Jacques Follorou, « Quand le KGB s’intéressait au Monde », sur Le Monde,
  5. a et b Hubert Beuve-Méry, « André Chênebenoit n'est plus " CHÊNE... " », sur Le Monde,
  6. Franck Nouchi, « Marcello, Le Monde et moi », sur Le Monde, (consulté le )

Liens externes