Ambrotype

Ambrotype américain représentant une famille, vers 1850-1860.

L’ambrotype est un procédé photographique breveté par James Ambrose Cutting. Il produit une image positive sur plaque de verre.

Étymologie

Le terme ambrotype est inventé par le daguerréotypiste Marcus Aurelius Root (en) (1808-1888). Il est tiré du grec ancien, de ἀνβροτός, « immortel » et τύπος, « impression »[1].

Histoire

Cette technique est popularisée et améliorée à Boston par James Ambrose Cutting et son associé Isaac Rehn qui déposent un brevet en 1854[1],[2]. Selon certaines sources, l'invention du procédé reviendrait à Cutting, seul, Root lui ayant suggéré, par l'intermédiaire de Isaac Rehn[3], le nom d'ambrotype, son étymologie grecque faisant le lien avec son second prénom « Ambrose »[4],[5].

L’ambrotype a concurrencé le daguerréotype en raison de la rapidité d'obtention des images (2 à 4 secondes) et de son prix de revient peu coûteux[5]. Il est toutefois d'une qualité moindre.

En dépit de sa popularité, il est supplanté dès les années 1860 par la technique du ferrotype (photographie positive sur plaque métallique), rapide, peu coûteuse, et moins fragile[6].

Technique

À l'instar du daguerréotype, chaque ambrotype est un original unique, non reproductible[7].

Il s'agit d'un négatif sur plaque de verre au collodion, sous-exposé à la prise de vue, puis blanchi chimiquement au développement. L'image produite apparaît négative visionnée par transparence, mais positive lorsqu'elle est présentée sur un fond noir[7]. Le fond noir peut être désolidarisé de la plaque (papier, velours, laque), ou consister en un vernis noir fait de baume du Canada ou d'asphalte, qui est alors appliqué au dos de celle-ci[8]. L'ambrotype classique est réalisé sur une plaque de verre incolore, mais celle-ci peut aussi être rouge ou violet sombre, voire plus rarement jaune ambré ou bleue[9]. Il peut être peint à la main ou avoir des rehauts dorés.

Majoritairement utilisé pour les portraits et parfois pour les paysages, l'ambrotype se présente généralement encadré comme le daguerréotype. Il ne présente pas le miroitement caractéristique au daguerréotype, ce qui en fait un bon moyen pour les différencier[7].

Notes et références

  1. a et b Newhall, « Photography Triumphant ».
  2. Gilbert, « The Ambrotype ».
  3. (en) Thomas Feldvebel, The Ambrotype Old & New, vol. 1, Graphic Arts Research Center, , 51 p. (ISBN 0-89938-001-8), p. 3.
  4. Jones, « Ambrotype ».
  5. a et b Davenport, « The Ambrotype, An Affordable Method ».
  6. (en) The Camera and the Pencil, Or, The Heliographic Art: Its Theory and Practice in All Its Various Branches, E.g. – Daguerreotypy, Photography, &c., New-York, (lire en ligne), p. 376
  7. a b et c Bertrand Lavédrine, (re)Connaître et conserver les photographies anciennes, CTHS Éditions, coll. « Collection orientations et méthodes », (ISBN 978-2-7355-0683-5)
  8. (en) Lisa Duncan, Technical Study of Five Ruby Ambrotypes, (lire en ligne)
  9. N. G. (Nathan G. ) Getty Research Institute et N. G. (Nathan G. ) Ambrotype manual Burgess, The photograph and ambrotype manual : a practical treatise on the art of taking positive and negative photographs on paper and glass ..., New York : Wiley & Halsted ; London : Trübner, (lire en ligne)

Voir aussi

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Bibliographie

  • (en) Nathan G. Burgess, The photograph and ambrotype manual : a practical treatise on the art of taking positive and negative photographs on paper and glass, New-York, Wiley & Halsted, , 260 p.
  • (en) Alma Davenport, The History of Photography: An Overview, Albuquerque, University of New Mexico Press, , 191 p.
  • (en) George Gilbert, Photography: The Early Years. A Historical Guide for Collectors, New York, Harper and Row, , 181 p.
  • (en) Jens Gold, The Ambrotype / Wet Collodion Positives on Glass: Treatment Challenges on Complex Nineteenth-Century Photographic Objects (Master's thesis), Oslo, , 209 p. (lire en ligne)
  • (en) Roger Jones, What's who?: A Dictionary of Things Named After People and the People they Are Named After, Leicester, Leicester,
  • (en) Beaumont Newhall, The Daguerreotype in America, New York, Dover Publ., , 175 p.
  • (en) Marcus Aurelius Root, The Camera and the Pencil, Or, The Heliographic Art: Its Theory and Practice in All Its Various Branches, E.g. – Daguerreotypy, Photography, &c., New-York, , 456 p. (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes