Auteur de nombreuses pièces de théâtre, de vaudevilles, de mimodrames, qu'il fait jouer dans la veine comique, Alphonse Bouvret fonde le 10 mai 1882 à Paris un hebdomadaire, le Journal des artistes, qui avait existé auparavant de 1828 à 1870 ; le rédacteur en chef est Henry Esmont et le siège est au 5 avenue de l'Opéra. Le journal ambitionne de donner plus de place aux événements artistiques de province et se lance au moment du Salon des artistes français[1]. Dès octobre suivant, le journal est sous-titré Revue hebdomadaire des beaux-arts, et change de domiciliation pour le 32-34 de la galerie Vivienne[2].
Par le passé, Bouvret s'était rapprochée d'Anne-Sophie Marchoux, dite la comtesse Decaen (ou de Caen, 1809-1870), belle-fille du général Decaen[3]. Il publie ses écrits dans son journal. Cette mécène qui légua sa fortune à l'Institut de France pour les jeunes artistes, lui laissera exécuter son testament et l'usufruit administratif de ce local situé dans la galerie Vivienne, dont il fera un théâtre[4].
Le « Théâtre lyrique de la galerie Vivienne » revient sous sa direction à partir de 1891, car le 15 mars de cette année, le Journal des artistes migre au 10 rue Pigalle et annonce à ses lecteurs que Bouvret quitte la direction du journal[5]. Dès 1888, il gère ce même lieu pour le Petit-Théâtre de marionnettes fondé par Maurice Bouchor et ses amis[6].
Il collabore à L'Europe artiste, au Franc-parleur, et à la revue Les Enfants du Nord (1893)[7].
Sans doute dépressif, Bouvret se suicide d'une balle dans la tête dans la nuit du 7 au 8 mars 1898 à bord d'un wagon de train allant de Courbevoie à la gare Saint-Lazare ; respirant à peine, il meurt peu après l'arrivée du train à quai, vers une heure du matin, alors que les secours l'emportaient vers un hôpital et que son fils venait reconnaître le corps de son père[8].