Jean-Baptiste dit Alphonse Bernoud (Alfonso Bernoud en italien), né le à Meximieux dans l'Ain et mort le à Lyon, est un photographefrançais, pionnier de la photographie, actif essentiellement en Italie de 1840 à 1872.
Biographie
Aucun élément n'est connu sur l'enfance et l'adolescence en France d'Alphonse Bernoud. Il est en Italie à partir de 1840 ; il a travaillé comme professeur de gymnastique et photographe itinérant avec un daguerréotype[1]. Il est à San Remo en 1841 puis installe un atelier de photographie Strada Scurreria à Gênes, dans le palais Pallavicini de 1842 à 1850[2] ; il le transmet à Carlo Molino, son élève, et ouvre des ateliers photographiques à Florence (d'abord au 434 Santa Maria in Campo puis 5 via dell'Oriuolo), à Livourne (71
me Vittorio Emanuele) et enfin à Naples (via del Boschetto della Villa Reale, puis 256 via Toledo dans le Palazzo Berio) où il s'installe et connaît le succès[3],[4].
Bernoud participe aux expositions universelles à Paris, en 1855, où il reçoit un prix, et en 1857 (il reçoit à nouveau un prix pour des daguerréotypes représentant des animaux). Il est membre de la Société française de photographie de 1855 à 1864. Le périodique français La Lumière lui consacre deux articles en 1857 : le , « Préparation au collodion » qui donne des élements techniques sur ses préparations photographiques[5] ; le , un article signé par Ernest Lacan[6]. En 1861, il reçoit un prix à l'Exposition nationale de Florence avec une série de stéréoscopies, aux côtés de Pietro Semplicini qui, lui, expose des tirages de grand format
Il est nommé photographe de la cour des Bourbons à Naples, puis de la maison de Savoie. Il photographie les conséquences du tremblement de terre dans la région de la Basilicate en décembre 1857(it) en se rendant dans les zones touchées le et le , puis le [7],[8], ainsi que les éruptions du Vésuve le et le [9]. Il photographie les événements qui conduisent à la chute des Bourbons en 1860-1861[3].
Fin 1872, Bernoud quitte brusquement ses studios italiens (le photographe Achille Mauri prend sa succession à Naples, Gustavo Matucci à Florence et les frères Bartolena à Livourne[10]) et revient en France, où il s'installe à Lyon. Trois ans plus tard, il présente une série de photographies botaniques à la Société française de photographie et continue à travailler comme photographe portraitiste jusqu'à sa retraite en 1886.
Il meurt âgé de 69 ans le .
Publications
Bernoud publie en 1864 à Livourne un album photographique, dont les textes sont rédigés par Pietro Ferrigni(it) sous le pseudonyme de Yorick : L'Italia contemporanea : grande album fotografico illustrato di celebrità artistiche, letterarie, politiche, diplomatiche e militari, à l'adresse « Stabilimento fotografico di Alfonso Bernoud ».
↑(it) Piero Becchetti, « Fotografia e osservazione scientifica. Il reportage di Alphonse Bernoud nelle aree del terremoto del 16 dicembre 1857 », dans Graziano Ferrari (dir.), Viaggio nelle aree del terremoto del 16 dicembre 1857. Con Robert Mallet alla scoperta dei caratteri ambientali, culturali e storici del Vallo di Diano e della Val d'Agri, Bologne, SGA Storia Geofisica Ambiente, (ISBN88-85213-09-X), p. 63-92.
↑Delphine Acolat, « Le Vésuve et la photographie au XIXe siècle. Quel apport à l'histoire des sciences de la Terre ? », Cahiers François Viète, t. III, no 5, , p. 73-130 (lire en ligne).
Christian Bouqueret et François Livi, Le voyage en Italie. Les photographes français en Italie 1840-1920, La Manufacture, 1989.
(it) Ugo Di Pace, « Uno stregone al collodio - Alphonse Bernoud », Meridione : sud e nord nel mondo. Rivista bimestrale diretta da Guido D'Agostino, no 3, , p. 18-28.
(it) Ernesto De Carolis, « Alphonse Bernoud fotografo a Pompei », Rivista di studi pompeiani, no XXII, , p. 49-60.
(it) Raffaele La Capria et Valerio Castronovo, Alphonse Bernoud : Napoli e la flotta del Regno d'Italia : Parigi 1867, Roma, Calotipo, , 27 p..
(it) Giovanni Fanelli et Barbara Mazza, Alphonse Bernoud, Florence, M. Pagliai, coll. « I grandi fotografi dell'Ottocento » (no 2), , 155 p. (ISBN9788856401844).
Giuseppe Marcenaro (trad. Véronique Ginouvès), « Alphonse Bernoud et les photographes ambulants sur la côte ligure 1839-1870 », Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d’ethnologie, nos 2-4 « Photographie, ethnographie, histoire », , p. 161-174 (lire en ligne).
(it) Fabio Speranza, Alphonse Bernoud pioniere della fotografia : luoghi, persone, eventi (catalogue d'exposition), Naples, Arte'm, , 191 p. (ISBN9788856906387).