L'Aloe suzannae est un arbre pouvant atteindre 8 m de haut[6].
Ses longues feuilles tubulaires ont une texture relativement molle et caoutchouteuse, avec des extrémités arrondies, et peuvent prendre une couleur rose ou turquoise. Les feuilles peuvent atteindre 80-100 cm de long, avec des extrémités arrondies et des dents de couleur jaune placées en rosette (90-150 cm de large) au sommet de la tige[7]. Chaque bord est muni d'une rangée d'épines jaunâtres cornées disposées irrégulièrement[8].
Détail de la feuille
Feuilles tubulaires
En culture dans les serres du Conservatoire botanique national de Brest, elle fleurit très rarement, mais l'inflorescence est exceptionnellement longue et dure plus d'un mois. Ces inflorescences mesurent jusqu'à 3 mètres de haut[6]. Elle produit plusieurs centaines de fleurs tirant sur le jaune ou le rose[6]. Caractéristique unique dans le genre Aloe qui fut observée par G. W. Reynolds en 1958[6], les fleurs sont nocturnes, vraisemblablement pollinisées par les animaux nocturnes tels que les chauves-souris et les petits lémuriens.
Les fruits s'ouvrent généralement en trois parties, afin d'en libérer les graines[7]. Bien que des milliers de graines soient produites, et que celles-ci germent facilement en culture, seuls quelques jeunes individus poussent dans la nature[6]. Les fleurs sont odorantes[8].
Le tronc atteint un diamètre de 20 centimètres et une hauteur de plus de 3 mètres (allant parfois jusqu'à 8 mètres)[7] mais il ne possède pas de branches, parfois une seule et rarement plus[6].
Biologie
Cette espèce a une croissance extrêmement lente, mais devient finalement grande et arborescente[9]. Comme des semis datant de 3 ou 4 ans ne dépassent pas 10 cm de hauteur, l'âge estimé des plus grands spécimens pourrait dépasser un siècle[6]. La floraison irrégulière débute en juillet[8].
Il y pousse dans un sol sableux, près des côtes ou parmi les rochers[7].
Menaces et protection
Les Jardins botaniques royaux de Kew ont lancé une initiative collaborative, the Madagascar Aloe Conservation Project, visant à la sauvegarde d'Aloe suzannae et Aloe helenae, toutes deux en danger critique d'extinction[10].
Cette espèce est également cultivée dans les serres tropicales n°3 correspondant au climat zones tropicales sèches du Conservatoire botanique national de Brest[11] et elle est cultivée dans plus d'une trentaine de jardins dans le monde[12].
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
(en) S. Carter, J.J. Lavranos, L.E. Newton et C.E. Walker, Aloes : The Definitive Guide : Royal Botanic Gardens, Londres, Kew Publishing, , 800 p. (ISBN978-1-84246-439-7, BNF42698895)
[Cousins et Witkowski 2012] (en) S.R. Cousins et E.T.F. Witkowski, « African aloe ecology : A review », Journal of Arid Environments, vol. 85, , pp. 1‑17
[Decary 1921] Raymond Decary, « Aloe suzannae », Bulletin économique de Madagascar, vol. 18, no 1, , pp. 26-27 (lire en ligne)
(en) C. Glass et R. Foster, « Flowering of Aloe suzannae », British Cactus & Succulent Journal, vol. 52, no 2, , p. 51
J. Koechlin, J.-L. Guillaumet et P. Morat, Flore et végétation de Madagascar, R. Tüxen (Ed.), , 687 p. (ISBN3-7682-0940-7, lire en ligne)
(en) Gideon Francois Smith, E.M.A. Steyn et J. Coetzee, Morpho-anatomical leaf features of 'Aloe suzannae' Decary (Asphodelaceae), Timber-Lake, J. & Kativu S. (Eds.), (ISBN1-900347-88-1), pp. 409-421
(en) Gideon Francois Smith et P. Swartz, « Re-establishing Aloe suzannae in Madagascar. Part 3. The next chapter », British Cactus & Succulent Journal, vol. 17, no 1, , pp. 45-49 (lire en ligne, consulté le )
(en) Gideon Francois Smith et P. Swartz, « Re-establishment of Aloe suzannae in Madagascar Part 1. The Way to the Red Island », British Cactus & Succulent Journal, vol. 15, no 2, , pp. 88-93 (lire en ligne, consulté le )
(en) J. Spath, « Suzanne Takes You Down to Her Place Near the River », Cactus and Succulent Journal, vol. 85, no 6, , pp. 244-249 (lire en ligne)
(en) P. Swartz, « Re-establishment of Aloe suzannae in Madagascar Part 2. Groundwork on The Red Island », British Cactus & Succulent Journal, vol. 15, no 3, , pp. 149-155