Alice Nory , née Alice Carter le 14 avril 1880 dans le 9e arrondissement de Paris[ 1] et morte le 29 mars 1970 à Monaco , est une actrice de théâtre et de cinéma française.
Biographie
Jeunesse et famille
La mère d'Alice Carter, Berthe Émilie Enoch, a fui la guerre de 1870 en s'installant en Angleterre où elle est devenue gouvernante [ 2] . En 1878, elle épouse George John Carter, un Anglais né à Manningtree [ 3] , qui dirige l'Institution Springer, une école de langues privée fondée par l'oncle de Berthe Enoch[ 4] . Alice Carter naît dans le 9e arrondissement de Paris en 1880[ 5] et sa sœur Marie l'année suivante[ 6] .
Son père meurt en 1891, à l'âge de soixante ans[ 7] . Au milieu des années 1890 , sa mère donne, sous le nom de Berthe Carter, des cours de diction au sein de l'Institut Carter qu'elle dirige, rue Léo-Delibes à Paris[ 8] . Alice y suit elle-même des cours pendant son enfance[ 9] .
Elle se marie à deux reprises[ 5] , [ 10] : en septembre 1907, au consulat de France à Londres , avec Henri Brindejonc de Bermingham[ 11] , dont elle divorce en mai suivant, un mois après la naissance de leur fils[ 12] ; le 17 novembre 1932 à Sceaux , avec le médecin Louis Moinson[ 13] .
Carrière
Prix du Conservatoire en 1899 sous le nom d'Alice Nory[ 14] , la jeune actrice joue l'année suivante dans la première de La Blessure d'Henry Kistemaeckers à l'Athénée [ 15] .
Le 10 mai 1904 , Alice Nory paraît pour la première fois sur scène, aux Mathurins , dans Le Chemin de traverse de Hugues Delorme et Gustave Quillardet puis dans Le Bandeau de Psyché de Louis Marsolleau ; Le Mannequin de René Maizeroy ; La Gouvernante de Michel Provins et L’Éperon de Louis Schneider et André Delcamp[ 16] .
Le 21 janvier 1905 , elle fait sa première grande création : Mlle Thureau-Merville dans La Bonne Intention de Francis de Croisset , aux Capucines . Le 2 mars 1905 , elle retourne aux Mathurins pour créer Le Bon Exemple de Maxime Formont, puis reste quelque temps éloignée du théâtre. Elle fait sa rentrée le 29 octobre 1907 , au Gymnase, dans L’Éventail de Robert de Flers et de Caillavet [ 17] . Le 20 décembre 1907 , débuts aux Variétés , dans Faux-pas d'André Picard ; le 15 octobre 1908 , aux Capucines , Suzy d'André Barde . Mlle Nory a un tel succès que durant cent soirs, les Capucines refusent du monde. Abel Deval l'engage aussitôt pour l'Athénée , dont elle reste de longues années la vedette[ 16] .
Elle crée, au théâtre Michel , le 18 mai 1909 , Effets d'optique de Romain Coolus , et le 21 décembre 1909 , elle débute au théâtre de l'Athénée , rue Boudreau , dans Le Danseur inconnu de Tristan Bernard , qu'elle joue deux ou trois cents fois[ 16] .
Puis, à l'Athénée , le 8 octobre 1910 , Le Petit Dieu de Louis Artus ; le 6 décembre , Les Bleus de l'amour de Romain Coolus [ 18] ; et le 25 mars 1911 , reprise de Maman Colibri d'Henry Bataille ; le 28 décembre 1911 , au théâtre Michel , reprise de La Brebis d'Edmond Sée [ 16] , [ 19] .
Le 1er mars 1912 , au théâtre Femina , le Coup d’État de Maurice Vaucaire et Fernand de Croidelys ; le 11 mai 1912 , à la Comédie royale , avec Max Dearly , L'Inoubliable Nuit, vaudeville de Georges Grossmith , et Max Dearly[ 20] ; le 15 novembre 1912 , rentré, à l'Athénée dans Le Diable ermite de Lucien Besnard [ 21] . Le 25 janvier 1913 , pour l'ouverture du théâtre Marigny : Les Éclaireuses de Maurice Donnay , où elle joue avec un grand succès le rôle d'une Anglaise, Mrs Smith[ 16] .
Le 16 avril 1913 , André Antoine ayant demandé à son collègue, Abel Deval, de lui prêter Mlle Alice Nory, elle crée à l'Odéon , le rôle principal de La Rue du Sentier , comédie de Pierre Decourcelle . Le 29 octobre , elle rentre à Marigny, dans Les Anges gardiens [ 22] , puis, le 17 février 1914 , à l'Athénée, dans le principal rôle féminin de Je ne trompe pas mon mari ! de Georges Feydeau et René Peter, qu'elle joue deux cents fois[ 23] , [ 24] . Le 22 décembre 1915 , Alice Nory consent à rejouer, au Gymnase, dans Les Deux Vestales [ 16] , [ 25] .
Elle semble terminer sa carrière en 1919, notamment dans une reprise du Secret d'Henri Bernstein , au Gymnase[ 26] .
Établie après-guerre à Monte-Carlo avec son second mari[ 27] , [ Note 1] , Alice Nory meurt en 1970 à l'hôpital de Monaco [ 31] .
Créations
1900 : La Blessure d'Henry Kistemaeckers , le 12 décembre, à l'Athénée : Denise[ 15]
1905 : La Bonne Intention de Francis de Croisset , le 21 janvier 1905 , aux théâtre des Capucines : Mlle Thureau-Merville.
1905 : Le Bon Exemple de Maxime Formont, le 2 mars, aux théâtre des Mathurins
1907 : L’Éventail de Robert de Flers et Gaston Arman de Caillavet , le 29 octobre, théâtre du Gymnase : Thérèse Guichardy[ 17]
1909 : Effets d'optique de Romain Coolus , le 18 mai, au Théâtre-Michel
1909 : Le Danseur inconnu de Tristan Bernard , le 29 décembre, Théâtre de l'Athénée : Berthe[ 32]
1910 : Le Petit Dieu de Louis Artus ; le 8 octobre, à l'Athénée : Paulette[ 33]
1910 : Les Bleus de l'amour de Romain Coolus , le 6 décembre, à l'Athénée : Emmeline[ 18]
1912 : Le Diable ermite de Lucien Besnard , le 15 novembre, à l'Athénée : Sabine Bertrand[ 21] , [ 34]
1913 : Les Éclaireuses de Maurice Donnay , du Théâtre-Marigny : Édith Schmith[ 35]
1913 : La Rue du Sentier de Pierre Decourcelle , le 16 avril à l'Odéon : Catherine[ 36]
1914 : Je ne trompe pas mon mari ! de Georges Feydeau et René Peter, le 18 février, théâtre de l’Athénée : Miss Doty[ 23] .
1918 : Larchevêque et ses fils de Lucien Guitry , le 16 octobre au théâtre de la Porte-Saint-Martin [ 37]
Filmographie partielle
Iconographie
Notes et références
Notes
↑ Il est installé à Monte-Carlo comme médecin à partir de 1945[ 28] . En 1955, il dédicace son livre Un médecin raconte : regards sur le passé à sa « femme tant aimée, qui a été et qui est toute [sa] joie de vivre »[ 29] . Il meurt en 1966 à Nice[ 30] .
Références
↑ Acte de naissance à Paris 9e , n° 767, vue 10/15, avec mentions marginales de deux mariages.
↑ (en) Marchisa Stella Vitelleschi , Out Of My Coffin. An Autobiography , Hurst & Blackett, 1937 (lire en ligne ) , p. 145 ; 153
↑ Acte de mariage no 721 du 1er août 1878, Paris 9e arrondissement, Archives de Paris
↑ « Nouvelles diverses », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF , Archives israélites de France , 1er août 1878 (consulté le 8 décembre 2020 ) , p. 27/32
↑ a et b Acte de naissance no 767 du 17 avril 1880, avec mentions marginales de mariage, Paris 9e arrondissement, Archives de Paris
↑ Acte de naissance no 2062 du 31 octobre 1881, avec mention marginale de décès, Paris 9e arrondissement, Archives de Paris
↑ « Informations. Décès », sur Gallica , Le Figaro , 26 juin 1891 (consulté le 8 décembre 2020 ) , p. 3
↑ « Institut Carter [encart publicitaire] », sur Gallica , The New York Herald , 9 novembre 1895 (consulté le 7 décembre 2020 ) , p. 5
↑ « Médaillon. Alice Nory », sur Gallica , Gil Blas / dir. A. Dumont , 24 novembre 1908 (consulté le 7 décembre 2020 ) , non paginé (vue 3/4)
↑ Acte de mariage no 50 du 17 novembre 1932, Sceaux, Archives des Hauts-de-Seine (vue 26/31 )
↑ « Principales alliances. 1907 », sur Gallica , Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe , 1908 (consulté le 7 décembre 2020 )
↑ « Généalogie de Henri BRINDEJONC de BERMINGHAM », sur Geneanet (consulté le 7 décembre 2020 )
↑ « Mondanités. Mariages », sur Gallica , Comœdia , 19 novembre 1932 (consulté le 7 décembre 2020 ) , p. 2
↑ « Courrier des théâtres », sur Gallica , Le Journal , 26 décembre 1899 (consulté le 7 décembre 2020 ) , p. 4
↑ a et b « Le Temps », sur Gallica , 12 décembre 1900 (consulté le 28 novembre 2020 )
↑ a b c d e et f Schmitt 1916 .
↑ a et b « Comoedia », sur Gallica , 30 octobre 1907 (consulté le 28 novembre 2020 )
↑ a et b « Le Temps », sur Gallica , 7 décembre 1910 (consulté le 28 novembre 2020 )
↑ « Le Temps », sur Gallica , 30 décembre 1911 (consulté le 28 novembre 2020 )
↑ « Le Temps », sur Gallica , 12 mai 1912 (consulté le 28 novembre 2020 )
↑ a et b « Le Temps », sur Gallica , 16 novembre 1912 (consulté le 28 novembre 2020 )
↑ « Excelsior », sur Gallica , 6 décembre 1913 (consulté le 29 novembre 2020 )
↑ a et b Georges Feydeau, Je ne trompe pas mon mari (lire sur Wikisource )
↑ « Excelsior », sur Gallica , 18 février 1914 (consulté le 29 novembre 2020 )
↑ « La Rampe », sur Gallica , 30 décembre 1915 (consulté le 28 novembre 2020 )
↑ « Petites nouvelles. Paris », sur Gallica , La Rampe : revue des théâtres, music-halls, concerts, cinématographes , 18 mai 1919 (consulté le 7 décembre 2020 ) , p. 21
↑ Base Léonore, « Moinson, Louis Émile François », sur www2.culture.gouv.fr (consulté le 7 décembre 2020 )
↑ « Principauté de Monaco », sur Gallica , Guide Rosenwald , 1945 (consulté le 13 mai 2022 ) , p. 728
↑ Louis Moinson (préf. Claude Farrère), Un médecin raconte : regards sur le passé , Paris, Vigot, 1955 (lire en ligne )
↑ Acte de naissance no 94, 14 décembre 1876 , Loches, Archives départementales d'Indre-et-Loire (avec mentions marginales de mariages et de décès)
↑ Acte de décès no 127, 31 mars 1970 , Monaco, Archives de la mairie de Monaco
↑ Tristan Bernard , Le danseur inconnu , 1910 (lire en ligne )
↑ « Comœdia illustré », sur Gallica , 1er octobre 1910 (consulté le 29 novembre 2020 )
↑ « Comœdia illustré », sur Gallica , 5 décembre 1912 (consulté le 27 novembre 2020 )
↑ « Comœdia illustré », sur Gallica , 5 février 1913 (consulté le 29 novembre 2020 )
↑ « Comœdia illustré », sur Gallica , 5 avril 1913 (consulté le 29 novembre 2020 )
↑ « Le Figaro », sur Gallica , 17 octobre 1918 (consulté le 28 novembre 2020 )
↑ « Fondation Jérôme Seydoux-Pathé - Le Voyageur inconnu », sur filmographie.fondation-jeromeseydoux-pathe.com (consulté le 28 novembre 2020 )
↑ « Le Temps », sur Gallica , 13 avril 1913 (consulté le 27 novembre 2020 )
Bibliographie
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