Après son mariage, le couple retourne vivre en Catalogne, avant de s'installer dans les îles Canaries en 2003. À Lanzarote, Alexia mène une vie discrète, un temps ébranlée par l'« affaire Unión », à laquelle son mari est mêlé, avant d'être innocenté par la Justice (2009-2014). Mère de quatre enfants, nés entre 2002 et 2007, la princesse se consacre à leur éducation et à différentes activités sportives, parmi lesquelles la navigation à voile.
Baptisée au palais royal d'Athènes, en présence du nouveau Premier ministreStéfanos Stefanópoulos, le suivant, elle reçoit pour parrains et marraine l'ensemble des membres de l'Armée grecque ainsi que sa grand-mère paternelle, la reine Frederika[11],[12]. Par la même occasion, elle est proclamée héritière du trône. Or, jusqu'en 1952 et la modification de la Constitution hellène, une loi semi-salique régissait la succession à la Couronne grecque et tous, dans le pays, n'acceptent pas l'idée qu'une femme puisse un jour accéder au pouvoir. Au sein de la famille royale même, la modification des règles successorales ne recueille pas l'unanimité et le prince Pierre, plus proche parent mâle de Constantin II, fait savoir publiquement qu'il refuse de reconnaître Alexia comme nouveau diadoque. La naissance du prince Paul, frère cadet d'Alexia, le , met finalement un terme à la polémique, faisant perdre à la petite fille sa qualité d'héritière du trône[13].
Âgée de deux ans, Alexia s'installe avec ses parents à Rome, en Italie, où elle réside d'abord à l'ambassade de Grèce, puis à la Villa Polissena, propriété du grand-duc Maurice de Hesse, et enfin au no 13 de la via di Porta Latina[15]. L'exil de la famille royale se prolongeant et Constantin II craignant que ses enfants oublient leur culture grecque, il fonde une petite école dans le jardin de sa résidence et c'est là qu'Alexia effectue ses premières classes, données par un précepteur du nom de Ioánnis Kanellópoulos[16].
Une jeunesse en exil
L'abolition de la monarchie grecque
En 1973, la junte militaire au pouvoir à Athènes abolit la monarchie et la famille royale cesse de percevoir la liste civile dont elle bénéficiait encore jusque-là. Les Grèce quittent alors l’Italie pour trouver refuge au Danemark, terre natale de la reine Anne-Marie. Durant un an, Alexia a ainsi l’occasion de fréquenter quotidiennement sa grand-mère maternelle, la reine douairière Ingrid, au palais d'Amalienborg[17].
En 1974, la dictature des colonels s’effondre et la démocratie est restaurée en Grèce. L'ancienne famille royale espère alors pouvoir rentrer dans son pays mais le référendum organisé le abolit définitivement la monarchie et les Grèce restent interdits de séjour dans leur patrie[18]. Jusqu'en 2003[19], Alexia ne peut ainsi pénétrer dans son pays qu'à deux reprises : en 1981, à l'occasion des funérailles de sa grand-mère paternelle la reine Frederika[20], et en 1993, lors d'un voyage familial exceptionnellement autorisé par le gouvernement Mitsotákis[21].
Une jeunesse au Royaume-Uni
Dans ce contexte difficile, Constantin II choisit de partir vivre avec sa famille au Royaume-Uni, où il acquiert une somptueuse villa à Hampstead, dans la banlieue de Londres[22],[23]. Alexia et ses frères fréquentent dès lors le collège hellénique de Londres, une institution fondée par ses parents dans le but d'assurer une scolarité en grec à leur progéniture[24].
Sa formation secondaire terminée, Alexia intègre le Froebel college(en), une faculté dépendant de l’université de Roehampton. Elle y étudie l’histoire et la pédagogie, avant de devenir enseignante. Elle travaille ainsi, durant trois ans, avec des enfants âgés de trois à sept ans, dans une école londonienne[5],[25].
Vie professionnelle et sentimentale
Installation en Catalogne avec l'infante Cristina
En , la princesse Alexia se rend à Barcelone, en Espagne, pour assister aux Jeux olympiques. Elle tombe alors amoureuse de la capitale catalane et choisit d’y établir sa résidence. Elle reprend ses études et suit un master en soin à la petite enfance. Une fois diplômée, elle est engagée par la Fondation catalane contre le syndrome de Down[5],[25], pour laquelle elle travaille jusqu'en 2003[5].
Très proche de sa cousine, l'infante Cristina[5], avec qui elle partage alors un appartement[a], la princesse Alexia s’intéresse au nautisme et à la voile[5]. En 1994, durant une régate, elle rencontre Carlos Morales Quintana, un architecte canarien également passionné par la mer et la navigation. Rapidement, une idylle se développe entre eux et ils décident bientôt d'officialiser leur relation[5].
Un mois avant leur mariage, Alexia et Carlos sont légèrement blessés lors d'une compétition de voile organisée par le Real Club Náutico(es) de Barcelone, mais l'accident ne retarde cependant pas la cérémonie[27].
La reine Élisabeth II et des représentants de toutes les familles royales du vieux continent participent à l'événement, durant lequel Alexia porte une robe dessinée par la couturière autrichienne Inge Sprawson et un diadème appartenant à sa grand-mère maternelle, la reine Ingrid de Danemark[32]. La cérémonie est suivie d'une grande fête donnée dans le domaine de Kenwood House, autrefois propriété de Nancy Leeds, première épouse du prince Christophe de Grèce[33].
Quelques mois plus tard, une polémique éclate, au Royaume-Uni, sur la somme facturée à Constantin II pour la location de Kenwood House. Les Communes jugent en effet que l'ancien souverain a bénéficié d'une faveur injustifiée de la part d'English Heritage, ce que l'organisation dément[34],[35].
Las des paparazzis qui s'intéressent de trop près à leur vie privée[2], Alexia et les siens quittent Barcelone en 2003 pour s'installer à Lanzarote, île de l'archipel des Canaries dont est originaire Carlos Morales[41],[42]. Ils y mènent une vie relativement discrète[32], n'apparaissant qu'en de rares occasions liées à la vie du gotha européen[b].
En , l'époux de la princesse Alexia est inculpé pour corruption dans le cadre de l'« affaire Unión »[47]. Les forces de l'ordre enquêtent notamment sur la résidence que l'architecte fait construire pour sa famille à Yaiza, sur une zone du littoral réputée non constructible[48],[49]. La princesse entretenant des liens étroits avec sa cousine l'infante Cristina, dont l'époux est lui-même empêtré dans une autre affaire de corruption[50],[51], les déboires des Morales sont largement couverts par les médias espagnols, qui établissent un parallèle entre les deux histoires[52]. Cependant, la justice lave finalement le mari d'Alexia de toute charge en [53],[54],[55].
Une princesse discrète et éloignée de la Grèce
Depuis son installation aux Canaries, la princesse Alexia se consacre à l'éducation de ses enfants[56], qui sont élevés dans la foi orthodoxe[c]. Elle s'adonne par ailleurs à différentes activités sportives : la voile, qu'elle continue à pratiquer en famille et dont elle soutient différentes compétitions[58], et le triathlon, qu'elle découvre à l'âge de cinquante ans[59].
Membre la plus discrète de l'ancienne dynastie grecque[52],[60],[61], la princesse entretient des liens assez ténus avec sa terre natale[d], où les médias (comme les journaux Τα Νέα[63] et Παραπολιτικά[64] ou le site internet Iefimerida[65]) l'affublent généralement du nom d'« Alexia Glücksbourg » (en grec moderne : Αλεξίας Γλύξμπουργκ), afin de souligner les origines étrangères de sa famille[66]. L'été, la princesse séjourne cependant régulièrement chez ses parents à Porto Heli[60],[67]. Elle participe également aux grandes réunions familiales qui se déroulent dans le pays, comme les noces d'or de ses parents (2014)[68], les mariages de ses frères, les princes Nikólaos (2010)[69] et Phílippos (2021)[32], ou les funérailles de son père, l'ex-roi Constantin II (2023)[70],[71].
La princesse Alexia est évoquée brièvement dans le roman Captain from Corfu de Muriel Maddox (1999)[73].
Titres et honneurs
Titulature
Les titres et honneurs portés par les membres de la maison de Grèce n'ont plus d'existence juridique en Grèce et sont considérés comme de simples titres de courtoisie.
(es) Ricardo Mateos Sáinz de Medrano, La Familia de la Reina Sofía, La Dinastía griega, la Casa de Hannover y los reales primos de Europa, Madrid, La Esfera de los Libros, , 573 p. (ISBN978-84-9734-195-0).
↑C'est ce qu'indiquent Eduardo Inda Arriaga et Esteban Urreiztieta Núñez dans leur biographie consacrée à l'infante Cristina (« De escudera, la sempiterna Alexia de Grecia, con la que compartió apartamento de tres niveles en el barrio más chic de España: Sarriá. La lujosa vivienda les salía por 200.000 pesetas, un dineral para la época »[26]). Cependant, la princesse Alexia affirme le contraire dans une interview (« No llegamos a vivir juntas, porque no surgió, no porque no hubiéramos querido. Ella residía con una amiga y yo con otra, pero nos veíamos muchísimo »[2]).
↑C'est ce qu'explique Francisco Díez de Velasco dans son ouvrage consacré aux communautés orthodoxes espagnoles : « De esta comunidad [de Lanzarote] destaca la vinculación con la línea monárquica griega, pues la princesa Alexia de Grecia y Dinamarca […] reside junto a su familia en el municipio de Yaiza. Es lo que explica, en parte, la presencia del Patriarcado Ecuménico de Constantinopla en la isla, en la que se han oficiado los bautismos de los cuatro hijos de la pareja. En el 2007 la ceremonia fue oficiada por el obispo metropolitano de España y Portugal, según el rito ortodoxo, que incluye el bautizo, la comunión y la confirmación en un solo acto »[57].
↑Dans l'interview donnée à Lancelot Televisión en 2016, Alexia explique : « Estoy encantada en este momento viviendo aquí en Lanzarote, no me gustaría cambiar. Pero nunca se sabe lo que te puede pasar en el futuro… Vamos a Grecia mucho en verano, a visitar a mis padres y nos encanta estar allí. Pero ahora mi vida es aquí. »[62].
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↑(es) Eduardo Inda Arriaga et Esteban Urreiztieta Núñez, La intocable : Cristina, la infanta que llevó la corona al abismo, La Esfera de los Libros, , 400 p. (ISBN8490601348, lire en ligne).
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↑(el) Σπυριδούλα Τριάντου et Πένυ Αβραμίδη, « Μόδα, business, τέχνες και σπορ για τα πριγκιπόπουλα: Τι κάνουν και πως ζουν τα 9 εγγόνια του τέως (Εικόνες) », Παραπολιτικά, (lire en ligne).
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